Otaku no Video - Actualité anime
DemiCercle

De DemiCercle, le 25 Août 2015 à 19h01

16/20

Pour ceux qui ne l'avais pas encore remarqué, j'adore Gainax, le studio est responsable de mes anime favoris, et je n'ai donc pas été surpris de les retrouver ici aux commandes d'une excellente petite série d'OAV.
Cela dit, Gainax est un studio étrange, en effet Hideaki Anno, créateur de la série Evangelion et de Gunbuster, déteste les otaku, pourtant, c'est lui qui avec sa série Gunbuster à pour la 1ere fois employé le Gainax Bounce à savoir l'animation détaillée et irréaliste des poitrines féminines, c'est également ce studio qui a créé une des série les plus otakusantes du monde, à savoir evangelion, et ce studio n'a aucun scrupule à incorporer ses persos féminins dans des jeux érotiques de sa créations, pourtant, ni evangelion ni gunbuster ne font l'apologie des pratiques otaku, shinji est vivement réprimandé lorsqu'il fuit la réalité, ce que font beaucoup d'otaku.

Ces OAV sont dans cette droite lignée, en effet, on est tout à fait dans l’ambivalence de Gainax ici, d'un côté, nous avons une comédie animée bourrée de références aux anime ou à la pop-culture, chose très appréciée des otaku comme nous l'ont montrés certaines autres séries à succès d'aujourd'hui comme Suzumiya, Lucky star ou Oreilmo, une comédie d'autant plus orientée vers ce public cible qu'il s'agit d'une part d'OAV (VHS ou DVD directement non diffusés à la télé, souvent assez chers et peu censurés, visant surtout un public d'amateurs d'animation) et surtout d'autre part il s'agit d'une histoire entièrement centré sur des otaku qui essayent de devenir le roi des otaku, et qui deviennent riches grâce à ça ... Un rêve pour pas mal d'entre eux donc.

Cependant, de l'autre côté, nous avons des documentaires en prise de vue réelles, intitulés portraits d'un otaku, ces portraits montrent des Otakus divers (militaires, fans de jeux érotiques, de pornos, de cassettes d'idoles, de figurines, de cellulos etc) dans tout ce qu'ils ont de plus tristes, et de grotesques, mettant certains spectateurs face à une réalité froide dont ils font partie ...
Bien que ces prises de vue réelles soit en réalités des faux (les otakus en question sont des membres du staff de Gainax) ils servent un propos bien précis, et même si il était effectivement plus simple d'un point de vue pratique, plus moral et plus cohérent de mettre en scène ces interviews (on est ainsi sur de faire passer un message, d'avoir certaines réactions, et puis se moquer de personnages fictifs est quand même plus correct que de montrer du doigts des personnes s'étant prêté au jeu ^^) ça ne change absolument rien, d'une part car ces spécimens existent, ils ne sont simplement pas filmés, et peu être pas aussi ouverts (pour une interview par exemple), de plus, ces interviews étant là pour appuyer un propos, la mise en scène permet une progression dans le glauque intéressante (le 1er otaku est filmé assez normalement, les derniers sont enfermés dans une chambre insalubre) pourtant, on ressent tout de même une certaine indulgences vis-à-vis de ces personnages, aussi étrange que cela puisse paraitre, plus que de simplement mettre les otakus face à leurs problèmes, ces OAVs montre du doigts un réel problème de société au Japon, cela est appuyé par la mise en relation, avant chaque portrait, d'une date et d'un évènement, soit relié à l'animation japonaise soit à l'actualité de l'époque.

Cela est aussi appuyé par les sessions animées, en effet le but des protagonistes est de devenir l'otaking mais en réalité il s'agit plutôt de faire accepter la culture otaku au grand public, de montrer que l'on peut faire quelque chose de sa vie en étant otaku, et que l'on est aussi une personne normale. Les passages lives appuient sur un mal-être des otakus, entre le 1er intervenant, qui repense avec nostalgie à ses années lycéennes et à qui ont pose froidement la question de vrais amis, ou au programmeur informatique cherchant à cacher ses penchants par honte mais qui au final ne peut pas s'en séparé et qui est tout fier de son casque de Char Aznavle...

On peut regarder cette mini-série sous plusieurs angles, et y trouver soit une sympathique comédie bourrée de références, soit une mise en garde contre les dangers d'être un otaku, soit comme une œuvre plus sociale parlant de la place des otakus dans la société japonaise, du rôle de la société dans la fabrication de ces otakus ou comme un simple récit mélancolique sur le temps qui passe et la jeunesse qui ne dure pas (avec une scène finale venant très fortement corroborer cette hypothèse). Mais au final, ces OAVs parlent de tout ça à la fois, il s'agit d’œuvres très complètes, assez dures et aussi très drôles ... Encore une fois, Gainax nous démontre tout son savoir faire et propose, même par le biais de 2 petits OAV, une série aussi totale ... Bravo !

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