Manga Rencontre avec la mangaka Yoko Iwasaki
En collaboration avec l’Association des Amis d’Arsène Lupin (AAAL), la Ville d’Etretat avait l'honneur d'accueillir, le weekend du 15 septembre, une délégation de quinze mangakas venus tout spécialement du Japon, avec en tête de liste Monsieur Takashi Morita, notamment connu en France pour l’adaptation en manga des aventures du célèbre personnage de Maurice Leblanc: Arsène Lupin (Kurokawa).
Aux côtés de M. Morita se trouvaient donc plusieurs autres jeunes mangakas, mais aussi deux autrices de manga connues en France et travaillant au Japon actuellement sur un manga centré sur Lupin : Chiho Saito, mangaka d'Utena et de Vicomte de Valmont – Les Liaisons Dangereuses, et Yoko Iwasaki, autrice de plusieurs mangas Harlequin dont Un parfum de vengeance, La fiancée récalcitrante et Tout pour un baiser.
La délégation en a profité pour visiter la région et notamment le célèbre « hameau du soleil couchant », a été invitée dans la demeure de Maurice Leblanc, au Clos Lupin, a donné une cérémonie de remerciements à la mairie d'Etretat, et a tenu le dimanche après-midi une séance de dédicaces sous la pergola du Clos Lupin, sous un grand soleil et pour un public ravi d'être là.
C'est donc dans une ambiance détendue que, de notre côté, nous avons pu interviewer Takashi Morita, Chiho Saito et Yoko Iwasaki, à la fin de leur séance de dédicaces, sous la pergola.
Aujourd'hui, nous vous proposons de découvrir notre rencontre avec Yoko Iwasaki, qui a répondu à nos questions avec le sourire !
Yoko Iwasaki, merci d'avoir accepté cette interview. Une question simple pour commencer : comment êtes-vous devenue mangaka ?
Yoko Iwasaki : J'ai commencé en étant assistante pour Yasuko Aoike.
(ndlr : jamais éditée en France à ce jour, Yasuko Aoike est une mangaka assez importante au Japon. Aux côtés d'autres grands noms du manga féminin comme Motio Hagio, Riyoko Ikeda ou Keiko Takemiya, elle fait partie, de façon informelle, du fameux « Groupe de l'An 24 », groupe de femmes mangakas qui, essentiellement dans les années 1970, a révolutionné le manga shôjo en y abordant des techniques et des genres innovants (SF, boy's love, historique, etc...). Aoike s'est surtout fait une spécialité de l'aventure, de la romance, non sans glisser régulièrement dans ses œuvres des éléments de boy's love. Sa série la plus connue est sûrement Eroica yori Ai o Komete / From Eroica with Love, une fresque narrant les aventures d'un Lord anglais ouvertement gay et voleur d'oeuvres d'art, dont les péripéties ont été contées dans les magazines Viva Princess puis Princess Gold d'Akita Shoten sur 39 volumes et 36 années, entre 1976 et 2012).
Qu'est-ce que cette première expérience vous a appris ?
J'ai beaucoup appris sur l'attitude à avoir au travail. Il faut toujours chercher à apprendre et garder de la rigueur.
En France on vous connaît surtout pour des versions manga de récits Harlequin, des romances à l'eau de rose se passant en Occident. Comment en êtes-vous arrivée à vous spécialiser dans ce type de manga ? Qu'est-ce qui vous plaît dedans ?
Il s'agit effectivement, à la base, de scénarios tirés du catalogue de Harlequin. Je sais juste qu'ils viennent de plusieurs pays.
Ce que je préfère dans ce type de récits, c'est la part de rêve qu'ils offrent, avec des hommes qui ont des vies totalement différentes des nôtres.
Quelles sont les principales difficultés pour faire ce genre d'adaptations ?
Quand je dessine les hommes, ce n'est pas toujours facile, car il faut que j'arrive à les rendre beaux tout en veillant à ce qu'ils paraissent naturels.
Depuis 2016 vous dessinez, pour le magazine Princess Gold le manga Lupin Etude, qui s'intéresse au personnage d'Arsène Lupin. Pouvez-vous nous en parler ? Quelles sont vos ambitions avec ce manga ?
Chacun a sa propre image d'Arsène Lupin, et du coup, peut-être que personne ne sait réellement comment est exactement Lupin.
Dans les romans de Maurice Leblanc, la toute première aventure du personnage est « L'arrestation d'Arsène Lupin » et propose donc un récit où il est attrapé, ce qui est plutôt étonnant et montre d'emblée qu'il est insaisissable vu qu'il avait calculé son coup. De mon côté, je voudrais, dans Lupin Etude, montrer l'étendue de son monde.
Qu'est-ce qui vous plaît dans ce personnage ?
Il est beau. Mentalement, je le vois comme quelqu'un de gentil. J'aime montrer tous les personnages qu'il est capable d'être.
Au Japon, dans les livres de jeunesse qui ont été faits sur lui, on ne montre de lui qu'une image de héros, mais une vraie histoire n'est pas faite que de héros, et c'est aussi une chose que j'aimerais montrer.
Interview réalisée par Koiwai. Remerciements à Yoko Iwasaki, ainsi qu'à Hiroko Ogawa (organisatrice et interprète durant l'événement), Patrick Gueulle (vice-président de l'Association des Amis d'Arsène Lupin), et Pierre-Antoine Dumarquez (1er adjoint au Maire d'Etretat, Président du Clos Lupin - Maison Maurice Leblanc, et Président d'honneur de l'Association des Amis d'Arsène Lupin).
Si Arsène Lupin vous passionne que que vous souhaitez approfondir vos connaissances sur ses aventures et les lieux réels qu'il visite, nous ne pouvons que vous conseiller le Carnet de route de M. Gueulle, disponible en numérique sur les sites de vente.
Aux côtés de M. Morita se trouvaient donc plusieurs autres jeunes mangakas, mais aussi deux autrices de manga connues en France et travaillant au Japon actuellement sur un manga centré sur Lupin : Chiho Saito, mangaka d'Utena et de Vicomte de Valmont – Les Liaisons Dangereuses, et Yoko Iwasaki, autrice de plusieurs mangas Harlequin dont Un parfum de vengeance, La fiancée récalcitrante et Tout pour un baiser.
La délégation en a profité pour visiter la région et notamment le célèbre « hameau du soleil couchant », a été invitée dans la demeure de Maurice Leblanc, au Clos Lupin, a donné une cérémonie de remerciements à la mairie d'Etretat, et a tenu le dimanche après-midi une séance de dédicaces sous la pergola du Clos Lupin, sous un grand soleil et pour un public ravi d'être là.
C'est donc dans une ambiance détendue que, de notre côté, nous avons pu interviewer Takashi Morita, Chiho Saito et Yoko Iwasaki, à la fin de leur séance de dédicaces, sous la pergola.
Aujourd'hui, nous vous proposons de découvrir notre rencontre avec Yoko Iwasaki, qui a répondu à nos questions avec le sourire !
Yoko Iwasaki, merci d'avoir accepté cette interview. Une question simple pour commencer : comment êtes-vous devenue mangaka ?
Yoko Iwasaki : J'ai commencé en étant assistante pour Yasuko Aoike.
(ndlr : jamais éditée en France à ce jour, Yasuko Aoike est une mangaka assez importante au Japon. Aux côtés d'autres grands noms du manga féminin comme Motio Hagio, Riyoko Ikeda ou Keiko Takemiya, elle fait partie, de façon informelle, du fameux « Groupe de l'An 24 », groupe de femmes mangakas qui, essentiellement dans les années 1970, a révolutionné le manga shôjo en y abordant des techniques et des genres innovants (SF, boy's love, historique, etc...). Aoike s'est surtout fait une spécialité de l'aventure, de la romance, non sans glisser régulièrement dans ses œuvres des éléments de boy's love. Sa série la plus connue est sûrement Eroica yori Ai o Komete / From Eroica with Love, une fresque narrant les aventures d'un Lord anglais ouvertement gay et voleur d'oeuvres d'art, dont les péripéties ont été contées dans les magazines Viva Princess puis Princess Gold d'Akita Shoten sur 39 volumes et 36 années, entre 1976 et 2012).
Qu'est-ce que cette première expérience vous a appris ?
J'ai beaucoup appris sur l'attitude à avoir au travail. Il faut toujours chercher à apprendre et garder de la rigueur.
En France on vous connaît surtout pour des versions manga de récits Harlequin, des romances à l'eau de rose se passant en Occident. Comment en êtes-vous arrivée à vous spécialiser dans ce type de manga ? Qu'est-ce qui vous plaît dedans ?
Il s'agit effectivement, à la base, de scénarios tirés du catalogue de Harlequin. Je sais juste qu'ils viennent de plusieurs pays.
Ce que je préfère dans ce type de récits, c'est la part de rêve qu'ils offrent, avec des hommes qui ont des vies totalement différentes des nôtres.
Quelles sont les principales difficultés pour faire ce genre d'adaptations ?
Quand je dessine les hommes, ce n'est pas toujours facile, car il faut que j'arrive à les rendre beaux tout en veillant à ce qu'ils paraissent naturels.
Depuis 2016 vous dessinez, pour le magazine Princess Gold le manga Lupin Etude, qui s'intéresse au personnage d'Arsène Lupin. Pouvez-vous nous en parler ? Quelles sont vos ambitions avec ce manga ?
Chacun a sa propre image d'Arsène Lupin, et du coup, peut-être que personne ne sait réellement comment est exactement Lupin.
Dans les romans de Maurice Leblanc, la toute première aventure du personnage est « L'arrestation d'Arsène Lupin » et propose donc un récit où il est attrapé, ce qui est plutôt étonnant et montre d'emblée qu'il est insaisissable vu qu'il avait calculé son coup. De mon côté, je voudrais, dans Lupin Etude, montrer l'étendue de son monde.
Qu'est-ce qui vous plaît dans ce personnage ?
Il est beau. Mentalement, je le vois comme quelqu'un de gentil. J'aime montrer tous les personnages qu'il est capable d'être.
Au Japon, dans les livres de jeunesse qui ont été faits sur lui, on ne montre de lui qu'une image de héros, mais une vraie histoire n'est pas faite que de héros, et c'est aussi une chose que j'aimerais montrer.
Interview réalisée par Koiwai. Remerciements à Yoko Iwasaki, ainsi qu'à Hiroko Ogawa (organisatrice et interprète durant l'événement), Patrick Gueulle (vice-président de l'Association des Amis d'Arsène Lupin), et Pierre-Antoine Dumarquez (1er adjoint au Maire d'Etretat, Président du Clos Lupin - Maison Maurice Leblanc, et Président d'honneur de l'Association des Amis d'Arsène Lupin).
Si Arsène Lupin vous passionne que que vous souhaitez approfondir vos connaissances sur ses aventures et les lieux réels qu'il visite, nous ne pouvons que vous conseiller le Carnet de route de M. Gueulle, disponible en numérique sur les sites de vente.