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Jeux Video Test du jeu Donkey Kong Country Returns sur 3DS

Mardi, 02 Septembre 2014 à 10h00 - Source :Takato

Tout amateur de jeu-video né dans les années 80 ou 90 ne peut ne pas connaître la saga Donkey Kong Country. Trilogie de jeux de plateforme sortie entre 1994 et 1996 sur la Super Nintendo, la saga a marqué son époque grâce à une réalisation aux petits oignons et un univers particulièrement accrocheur. Il est de tradition pour la franchise Donkey Kong Country de s’exporter sur les consoles portables. Ainsi, en même temps que leurs frères sur Super Nintendo sont sortis des versions destinées à la Gameboy, reprenant les grandes lignes de chaque opus en les simplifiant pour convenir à la célèbre portable, une petite trilogie nommée Donkey Kong Land. Puis, un autre remake du premier volet voit le jour sur Gameboy Color dans les années 2000 mais qui ne proposera aucune suite. C’est entre 2003 et 2005 que sortent de véritables remake de la saga sur Gameboy Advance, avant que celle-ci ne s’éteigne… jusqu’en 2010, année de sortie du très attendu Donkey Kong Country Returns, par Retro Studio ! Et bien évidemment, le jeu allait avoir droit à son portage sur la dernière console portable en date de Nintendo, à savoir la 3DS.




Pour les fans, le messie était de retour et s’annonçait comme très proche des trois jeux précédents, plus particulièrement du premier opus. Décors similaires, bande originale souvent reprise… Tout semblait être fait pour caresser le nostalgique dans le sens du poil. Mais finalement, plus qu’une suite, c’est plutôt un reboot auquel nous assistons, comme si les trois volets précédents n’avaient purement et simplement jamais existé. Et là est toute la différence, car il y avait de quoi être dépaysé.
Ainsi, plus de Kremlins, ceux-ci ont passé le relais à des… masques africains qui manipulent les animaux de l’île de Donkey pour voler toutes les bananes du roi des primates. Le pitch ressemble à celui du premier volet, confortant dans l’impression de refonte totale plus qu’une suite. Et ce premier détail déçoit : La saga Donkey Kong Country, au même titre que Mario et Bowser, s’est forgé un univers, des ennemis et surtout un antagoniste en le reptile de K. Rool. Mais le ménage a été fait, et la première impression laisse un goût amer en bouche.




On ne boude pourtant pas son plaisir en démarrant le jeu qui présente des mécaniques quasi conformes à la trilogie : possibilité de jouer à plusieurs, découpage en forme de mondes et de niveaux, musiques que l’on reconnait bien, level design inspirés de ceux de Donkey Kong Country sans pour autant virer dans le plagiat… L’aventure commence finalement assez bien, et se déguste avec un certain plaisir d’un bout à l’autre. Beaucoup de thèmes de niveaux et de mondes sont repris sans simplement pomper les jeux précédents, Retro Studio ayant fait la part des choses entre le clin d’œil et la nouveauté. Les niveaux s’avèrent un poil plus long mais proposent au joueur des objectifs qui lui parlent comme la récupération des quatre fameuses lettre K, O, N et G, mais aussi des nombreuses pièces d’or sans oublier les bananes disséminées de part et d’autre du tableau pour obtenir une vie supplémentaire une fois cent fruits récupérés. La nouveauté, c’est la présence de pièces de puzzle, en général entre 5 et 7 par niveau, à récupérer pour achever celui-ci à 100%. Ces reliques sont astucieusement cachées, soit dans le décor soit dans des niveaux bonus, ce qui offre une excellente rejouabilité si on souhaite achever le soft entièrement.




Pour en revenir aux niveaux, Retro Studio a astucieusement exploité les capacités des consoles Wii et 3DS en apportant de nombreuses nouveautés en termes de conception des univers. Le jeu propose ainsi une réelle profondeur graphique et beaucoup d’inventivité en jouant parfois sur plusieurs plans, sur des textures incroyables et sur l’interaction avec l’environnement. Pour récupérer certains items comme des pièces, pièces de puzzle ou des bananes, le joueur doit souvent souffler sur une fleur ou dégommer un bulbe qui trainait derrière. Pour achever le jeu dans sa totalité, une attention est alors requise.
Ceux qui ont fait les trois volets de la franchise Country se souviennent des montures animales qui apportaient beaucoup au gameplay. Cette fois, seul Rambi le rhinocéros est présent, et jouable très rarement. Pour se rattraper, Retro Studio a augmenté le capital destruction de la bête qui peut dégommer tout et n’importe quoi, seuls les précipices lui sont fatales. Et du côté des véhicules, le charriot fait son retour et est accompagné d’un tonneau faisant office de fusée, la petite nouveauté du soft.




Finalement, le jeu présente beaucoup de qualités, et tant mieux. Mais il demeure un point où Retro Studio s’est complètement planté : la difficulté. Du moins, cette difficulté demeure tant que le joueur ne cède pas à l’achat d’items chez Cranky Kong. En effet, le vieillard et ancien ennemi de Mario propose la vente d’objets qui s’avèrent être une aide pour le joueur, comme un baril DK en stock, un ballon permettant d’éviter la chute, une potion d’invincibilité… Le joueur ayant un inventaire de trois objets durant un niveau, vous conviendrez du précieux coup de pouce qui lui est attribué. Notons aussi le fait que dans la saga de Retro Studio, Donkey est muni d’une barre de vie de trois cœurs, plus trois supplémentaires quand Diddy est dans la place, plutôt que de perdre une vie au simple contact avec un ennemi. En revanche, le petit singe n’est pas jouable et ne sert qu’à faire planer brièvement Donkey après un saut, et accessoirement donner au joueur une possibilité de trois cœurs supplémentaires.
Mais les plus exigeants se passeront de tous ces artifices puis jouer honnêtement leur partie, et c’est là que tout se complique. Donkey Kong Country Returns est un jeu difficile qui nécessite beaucoup de doigté et d’attention pour ne pas tomber dans les pièges les plus fourbes, et ceux-ci sont extrêmement nombreux. Cela se ressent surtout dans les niveaux de charriot ou de baril-fusée où il est monnaie courante de devoir tomber dans un piège pour pouvoir l’anticiper la vie suivante. A ceci, ajoutons la lourde maniabilité de Donkey qui est un vrai balourd, sans compter qu’un saut à rebond doit se faire astucieusement, environ une micro seconde avant d’attendre la cible, sous peine d’être rater et provoquer la mort du personnage lorsque celui-ci est au-dessus d’un précipice. Certains penseront que ce gain de difficulté est une bonne chose à l’heure où le joueur est sans cesse assisté, mais le fait est que le côté nerveux de la saga se retrouve entaché. Dans les trois premiers Country, le joueur avait régulièrement l’occasion de foncer dans le tas, ce qui n’empêchait pas les jeux de proposer du challenge. Dans Donkey Kong Country Returns 3D, c’est avec prudence que nous devons jouer, chose qui ne devrait pas être le cas.

On notera que le jeu s’essaie aux bonus déblocables, comme il est de coutumes sur les consoles de salons notamment. Ainsi, on pourra se satisfaire d’écouter la bande originale du jeu par la console, un petit supplément vraiment appréciable permettant de redécouvrir les nouvelles compositions sympathiques, mais faiblardes comparé à celles de la saga originale.




Graphismes :
Donkey Kong Country Returns 3D s’avère être une veritable claque visuelle. Retro Studio a su reprendre le style de la trilogie originale et le mettre aux goûts du jour en utilisant des techniques modernes et réellement inventives. Avec ou sans la 3D, le spectacle s’apprécie et est un véritable bonheur pour nos yeux. Le fait que les univers soient variés ne fait qu’accentuer ce plaisir visuel.

Durée de vie :
Long de neuf mondes, le jeu occupe quelques heures sans aucun soucis. En n’utilisant ou en n’abusant pas des bonus, la difficulté pousse à persévérer des heures durant. Pour un jeu de plateforme, la durée est conséquente, sans compter que la rejouabilité du soft est importante pour quiconque souhaiterait finir chaque niveau à 100%, en récupérant les lettres KONG et les pièces puzzle.

Jouabilité :
Nous avons peut-être là le plus gros point faible du jeu. Donkey Kong est très lourd à manier, beaucoup moins fluide que dans les trois jeux originels, et souffrent d’un temps de latence pénalisant lorsqu’il s’agit de faire des sauts rebondis sur les ennemis. Si Donkey gagne quelques mouvements comme souffler au sol, le fait que Diddy ne soit pas jouable à proprement parler où que seul Rambi fasse office de monture-animale pénalise le gameplay pourtant si riche de la saga.

Bande-son :
Le jeu réutilise certaines pistes bien connu du premier opus de la saga, et ce sont justement ces mises au goût du jour qui s’avèrent être les meilleures compositions. Les nouvelles musiques, en revanche, passent un peu inaperçu et paraissent bien quelconques par rapport à ce que la saga a su nous proposer dans les volets précédents. Pour l’heure, la bande originale de Donkey Kong Country 2 reste inégalée.

Scénario :
Prenez l’histoire du premier « Country », mais remplacez les odieux Kremlins par des… masques africains dotés de pouvoirs. Retro Studio s’est tiré une balle dans le pied en perdant tous les repères de la série en termes d’ennemis, si bien qu’on s’attache moins à ces vilains qu’on dégomme. Pour le reste, nous sommes dans un jeu de plateforme, ce n’est donc pas sur le scénario que l’on s’attarde.

En résumé :
Déguster un nouvel épisode de Donkey Kong Country est un réel plaisir en soi, et on reste ébahis par les prouesses graphiques du soft et le fait que Retro Studio a su utiliser l’héritage des opus précédents. Néanmoins, lorsque le jeu se démarque un peu trop, il le fait mal. C’est ainsi que la maniabilité est un réel défaut du jeu, ou que la difficulté trop grande (à condition de ne pas utiliser d’items) nuit vraiment au style de la saga qui se voulait plus nerveuse que ça. L’élève ne dépassera donc pas le maître, bien que Donkey Kong Country Returns 3D reste l’un des meilleurs jeux de plateforme sur la dernière console portable en date de Nintendo, si ce n’est le meilleur.
  
L'avis du chroniqueur
Takato

Mardi, 02 Septembre 2014
16 20

commentaires

Daigo

De Daigo [922 Pts], le 06 Septembre 2014 à 19h46

J'ai cru comprendre que la grande difficulté du soft (voulue par les développeurs, de toute évidence) avait été un peu nuancée avec ce portage 3D. Je crois qu'on a plus de vie, et le choix d'un mode de difficulté? Enfin en tout cas merci pour ce test. J'espère qu'ils adapteront la suite, Tropical Freeze!

Bobmorlet

De Bobmorlet [5629 Pts], le 02 Septembre 2014 à 21h54

Jeu bien sympa.

Dim12

De Dim12 [4930 Pts], le 02 Septembre 2014 à 16h20

Un jeu super sympa qui merite cette note

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