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Ciné-Asie Critique - The Raid

Jeudi, 01 Novembre 2012 à 10h23

Comme promis, voici la critique de Kimi portant sur le film The Raid de Gareth Evans, sorti la semaine dernière en DVD et BR !


 
 
Jouissant d’un buzz sans précédent sur la toile, le second film de Gareth Evans était attendu au tournant par bon nombre de cinéphiles amateurs de castagne. Récompensé lors de multiples festivals et faisant l’objet de critiques dithyrambiques de la part de la presse, Raid se montrera-t-il à la hauteur de sa réputation?

The Raid c’est avant tout un rêve de gosse : celui de Gareth Evans. Plongé dans le cinéma asiatique depuis son plus jeune âge, il nous livre après le très sympathique Merantau, un Raid violent, sans concession et brut de décoffrage.

L’affiche de l’assaut musclé annonçait déjà la couleur de l’œuvre : un immeuble d’une grandeur démesurée sur lequel est noté des appréciations persuasives en gros caractères. Devant cette citadelle se tient un membre des forces de l’ordre, regardant ce building colossal. Une chose est sûre : il ne faudra pas s’attendre à un scénario élaboré, celui-ci ne tenant que sur un post-it.

C’est dans forteresse composée de quinze étages située au centre de Jakarta que se cache Tama, le plus grand dealer du pays. Aucune personne n’a réussi à l’arrêter, le baron étant très malin et couvrant en permanence ses arrières. Ayant découvert l’endroit où se cache Tama, les forces de l’ordre lancent un raid pour capturer le combinard malhonnête. C’était sans compter sur ce dernier, qui était déjà au courant de ce qu’il se tramait. Ayant plus d’un tour dans son sac, il prit au piège les policiers, qui se retrouvèrent dans un traquenard. La fête pouvait alors commencer...

Oubliez tout ce que vous avez pu voir en terme d’art martiaux jusqu’à présent : muy-thai, karaté, kung-fu etc… L’art martial qui émane le plus en le moment c’est le silat et il vient tout droit d’Indonésie. Privilégiant davantage les combats à mains nues aux gunfights nerveux, le silat est avant tout une symbiose entre la force et le respect, le corps et l’esprit, que tout homme se doit d’avoir en soi pour faire face à des situations extrêmes. Cette dernière était déjà présente dans Merantau mais le cinéaste gallois la pousse encore plus loin dans son nouveau film, l’accentuant à son paroxysme.

L’introduction éclair du film nous prouve que nous ne sommes pas là pour nous intéresser à l’aspect scénaristique du titre mais bien à l’action en elle-même. Trêve de bavardages inutiles, après avoir fait connaissance en trois minutes montre en main du personnage principal de l’histoire, nous voilà plongés en pleine action. Nous avons le droit à un briefing très succinct : faire le ménage et capturer le boss de la mafia, c’est aussi simple que cela! En deux ou trois mouvements, le spectateur se retrouve embarqué de force auprès des unités du Raid. Le voyage ne sera pas de tout repos, oh ça non…

Ce qui impressionne dans un premier temps, c’est la mise en scène de Gareth Evans. L’ensemble du film est très nerveux, lourd et pesant : on ressent parfaitement la pression, le stress et l’adrénaline des forces de l’ordre. Dès les premières images, le réalisateur impose son style et le fait comprendre au spectateur qui sait d’ores et déjà à quoi s’attendre. Les plans de caméra sont très stables et fluides quoiqu’un peu tremblants à certains moments mais ils permettent une immersion encore plus vive au cœur de cet enfer aliénant.

L’action ne se fait pas attendre et se manifeste très rapidement. A la fois d’une pureté et d’une brutalité équivalentes, elle n’arrêtera pas de faire vibrer le spectateur et ce, du début à la fin. Le cœur de ce dernier battra à la chamade aux rythme des balles qui fusent, des cris qui déchirent le calme installé dans cet immeuble démesuré et du bruit infernal propagé par les armes à feu, celui-ci se logeant dans le crâne des policiers mais également dans celui de l’observateur. Une véritable bacchanale menée de main de maitre par Gareth Evans!

La tension entre les policiers monte également rapidement dans ce piège à rat infesté de petits caïds miteux. Le spectateur s’attachera donc à certains personnages, ne pourra pas en supporter d’autres et, pour en avoir fait l’expérience, pourra même prier pour que ces protagonistes horripilants y perdent la vie. Comme indiqué précédemment, le silat est la base même des combats présents dans ce Raid d’une violence décomplexée. Les carnages sont spectaculaires, phénoménaux et il sera difficile de ne pas sortir un juron d’étonnement en voyant un protagoniste frôler la mort d’un millimètre. Le spectateur restera scotché sur son siège, les yeux ébahis devant ce divertissement de classe. Comme vous pouvez vous en douter, le film est très furieux, voire un tantinet gore : son interdiction aux moins de 16 ans est pleinement justifiée. Le film possède une dynamique sans faille qui permettra au spectateur de ne pas fermer l’œil une seule seconde. Si la première partie du film est très entrainante, la suite s’avère être un poil en dessous de ce qui nous a été livré auparavant. Elle n’en reste pas moins nerveuse mais s’attarde davantage sur le scénario, qui essaye d’être développé par Gareth Evans. Des zones d’ombre et des facilités subsistent sur ce point après le visionnage mais rassurons nous : un préquel est déjà sur les rails et ce dernier permettra sans doute au réalisateur gallois de rattraper ces bavures très sommaires.

Derrière toute cette ultra-violence omniprésente dans le film de Gareth Evans, il y a directement un véritable hommage aux beat’em all, ce genre de jeu très répétitif au niveau du gameplay mais terriblement fun pour se défouler après une harassante journée de travail. Le dynamisme prononcé de The Raid nous fait directement pensé à la saga Street of Rage qui, à défaut de s’insérer dans un autre contexte, possède le même entrain que le film. L’aspect archaïque de l’immeuble, composé de quinze étages, fait directement allusion à la Tour des Défis, mode de jeu présent dans certains opus de Mortal Kombat : plus les étages défilent et plus la difficulté est accrue... Un autre clin d’œil à la célèbre licence de baston est également présent au sein du film : en effet, le héros principal de l’histoire effectuera régulièrement des exécutions à ses adversaires pour les mettre hors d’état de nuire, ce qui fera directement penser aux fameuses « Fatalities » présentes pour chaque personnage de la célèbre licence de Midway. Le rail-shooter House of The Dead y trouve également sa place puisque des sbires arriveront sous forme de vagues, les mini-boss pointant le bout de leur nez ensuite. Une utilisation des éléments du décor est également présente au sein du film, aussi infime soit-elle, cette dernière fait directement penser à MadWorld, dernier beat’em all en date de Sega. Cerise sur le gâteau, le big cheese se trouve tout en haut de la citadelle, ce qui renforce en plus l‘aspect « gaming » et hardcore du film.

Du côté des doublages, la version originale reste indispensable lors du visionnage du film. Néanmoins, la version française s’avère plutôt correcte et rajoute une touche de fun en plus, la version originale apportant plus un aspect sérieux au spectacle renversant de Gareth Evans.

Côté acteurs, nous retrouvons le duo Iko Uwais/Yayan Rihuan, déjà présent dans Merantau. Le jeu d’acteurs est plutôt convaincant et est doté également d’un réalisme sans faille. Un point positif à rajouter à la longue liste du film. Côté musique, celle-ci est très active, turbulente, et rajoute encore plus de piquant au second film du réalisateur.

Il arrive parfois que la presse et les internautes soient en total désaccord sur un film. S’il y en a bien un qui arrive à trouver un juste équilibre c’est, sans aucune hésitation, The Raid. Gareth Evans réalise un véritable tour de force et nous livre un film d’une efficacité redoutable, redonnant un second souffle au genre, qui avait tendance à pencher vers le classicisme depuis un certain temps. A l’avenir, surpasser The Raid ne sera pas une mince affaire, ce dernier plaçant la barre très haut. Un petit plaisir coupable pour les passionnés, un classique instantané et voué à devenir culte incessamment sous peu. Je vous tire mon chapeau M. Evans, vous m’avez fait vibré durant quatre-vingt dix minutes…
  
 

commentaires

DearNoctis

De DearNoctis [582 Pts], le 01 Novembre 2012 à 16h25

Enfin ! C'est donc THE critique que tu nous as fait miroiter ^^

Rien qu'à la lecture, on sent que tu as les flammes dans les yeux en écrivant cet avis. Je crois que tu as donné envie à de nombreuses personnes de voir ce film =)

Rody

De Rody, le 01 Novembre 2012 à 14h30

Une bonne scéance cinématographique, mais au final un film de série B qui s'oublie dès qu'on sort de la salle.

Jusqu'à lire cette critique, j'avais oublié l'existence de ce film que j'ai vu à sa sortie. Bref... bof.

Koiwai

De Koiwai [12669 Pts], le 01 Novembre 2012 à 13h35

J'ai loupé le film au cinéma à mon grand regret, je compte bien me rattraper avec le blu-ray dans quelque temps.

Vinke

De Vinke [908 Pts], le 01 Novembre 2012 à 12h32

ça a l'air sympa, mais pareil, je ne mettrais pas 20 euro pour un film. Ni 15 euro pour ce film.

Kimi

De Kimi [3393 Pts], le 01 Novembre 2012 à 10h48

Merci shinob. ^__^ Ce film c'est vraiment mon gros coup de coeur de cette année et je ne peux que vous encourager à le voir! ;)

shinob

De shinob [127 Pts], le 01 Novembre 2012 à 10h31

La critique donne vraiment envie !  Je vais attendre que le prix baisse avant de me procurer le BR (dépenser 20 à 25€ pour un film d'action, même excellent, est impossible pour moi !)

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