Tomie Unlimited - DVD édition Premium - Actualité anime

Tomie Unlimited - DVD édition Premium : Critiques

Critique du dvd : Tomie Unlimited - DVD édition Premium

Publiée le Mardi, 05 Mai 2015

Le jour de son anniversaire, Tomie s'invite à la fête. Or, celle-ci est morte un an plus tôt, transpercée par une barre de métal tombée d'un chantier, devant les yeux de sa sœur Tsukiko. Malgré la bizarrerie de ce retour, les parents vont accepter à bras ouverts leur fille. Tsukiko est la seule à se poser des questions...


Tomie, c'est d'abord un personnage tiré du manga éponyme de Junji Ito. Sur le modèle de Sadako, la jeune fille aux cheveux gras (désolé, je n'ai pas trouvé autre chose) de Ring, Tomie est devenu un personnage célèbre de la fiction japonaise. Elle revient hanter les vivants, les conduisant à s’entretuer afin de satisfaire son désir de vengeance. Devant la popularité de cette charmante demoiselle, les producteurs ont exploité le filon en livrant pas moins d'une dizaine d'adaptations pour grand et petit écrans. Une véritable saga, avec chaque fois un cinéaste et des acteurs différents. Neuvième film reprenant la figure célèbre, ce Tomie Unlimited a été réalisé par Noboru Iguchi, un habitué de la série Z. On n'ira pas par quatre chemins : si vous aimez le genre, intéressez-vous à d'autres films du réalisateur. Celui-là n'en vaut clairement pas la peine, les amateurs de série Z eux-mêmes n'y trouveront pas leur compte. Fans de Tsukamoto ou de Miike, passez votre chemin.


Tandis que les amateurs de série Z chérissent les productions nippones, on pourrait être tenté de leur dire ceci : apprécier ces films-là, oui, c'est possible. Injustement dénigré, ce type de cinéma engendre toute sorte d'objets cinématographiques non identifiés, mais aussi des films cultes. Pour autant, pas besoin d'être aveugle. Pas besoin de lutter bec et ongles pour défendre un mauvais film. Pas besoin d'être de mauvaise foi. Vouloir rendre hommage à ce Tomie Unlimited en lui donnant la plus mauvaise note jamais attribuée à un DVD sur le site, voilà ce qui ressort du visionnage. Face à tant de médiocrité, marquer le coup semblait important.


Il y a cinéma idiot et cinéma idiot. La série Z nippone, avec des scénarios improbables, une mise en scène chaotique, des costumes bon marché, des interprétations lamentables, des effets spéciaux ridicules, cela peut faire rire, cela peut constituer un trip totalement barré, une expérience, un plaisir coupable, un pêché mignon, remplir une soirée entre potes après quelques verres... Tellement pourrave que cela en devient amusant, en somme. Tomie Unlimited n'arrive même pas à être de ces films-là. Il réussit au contraire l'exploit d'être bête, indigeste, médiocre pendant 1h20, des premières secondes à ses derniers instants.


Le prologue donne le ton de la série Z : un scénario qui s'annonce minable (une rivalité soeur-soeur), un accident ridicule donnant lieu à du très gore à coups de flots d'hémoglobine, des effets spéciaux nullissimes (l'appareil photo qui rebondit). Si encore le film en était resté là, il n'y aurait peut-être pas eu de problème. Mais non, le vrai tournant se situe quelques instants plus tard...et on ne va pas tourner autour du pot.


A partir du moment où Tomie, la soeur décédée, revient dans sa famille, le film est une succession de bêtises. Des dialogues d'une pauvreté affligeante, des clichés par tonnes (l'amourette lycéenne, la meilleure copine très proche de l'héroïne, la famille patriarcale avec une mère soumise, la fille perturbée qui n'écoute rien en classe...), une psychologie des personnages inexistante avec des situations totalement paradoxales (absence totale de réaction face au retour de la fille morte, que ce soit dans sa famille ou au lycée, assassinat de celle-ci pour ne pas la voir repartir, un père pervers et une mère totalement soumise, Tomie et son caractère totalement insupportable), une musique mélo (toujours la même, au secours) plaquée sur des moments censés être émouvants, du placement de produit comme dans n'importe quel film amateur (il n'y a qu'à voir les appareils photo, « passion » de la sœur martyrisée qui mitraille sans réfléchir : une scène avec un Nikon, une autre avec un Canon...). Le film est un non-sens complet, du début à la fin. Mais j'en vois venir certains. Tous ces éléments sont l'apanage de la série Z, après tout. Pourquoi les critiquer ? C'est simple. Parce que le film se complaît dans un premier degré à peine croyable. De ce fait, il perd son prétexte de divertissement série Z. En se prenant au sérieux, il s'éloigne de la série Z sans complexes et usant habituellement du registre grotesque. Un exemple ? Certaines scènes de violence - celle de la torture de la fille par le père, 100% premier degré, 100% illogique ; ou encore celle de l'étouffement de la meilleure copine par une langue tentaculaire, qui fait penser à du mauvais hentaï - en deviennent particulièrement malsaines. Au final, plutôt que de lorgner du côté du décalé ou de la bouffonnerie, Tomie Unlimited est fatigant et énervant à l'excès. On compte les minutes, on a l'impression d'avoir perdu son temps.


Qu'est-ce qui sauve le film ? Quelques petits éléments humoristiques peut-être... tels que des bouts de corps déchiquetés dans un bentô qui arrachent un début de sourire, ou quelques idées visuelles réussissant à inspirer le dégoût. En dehors de cela, rien ne parvient à combler les défauts de ce Tomie, qui sont bien plus que des lacunes ou de simples approximations. Prêter au réalisateur l'intention d'user de références à des grands titres de l'horreur (The Ring, Freddy) est un non-sens, comme le film lui-même.


Tout est catastrophique sauf... l'adaptation. En VO, les sous-titres sont très propres (absence de fautes et de coquille, lisibilité à tout instant). L'image est de qualité DVD. Cependant, bien que les doubleurs de la VF mettent du cœur à l'ouvrage, la synchronisation labiale est tellement improbable que la VO s'imposera naturellement à celui qui aura osé franchir le pas...


Ce Tomie Unlimited est d'une médiocrité abyssale. Heureusement, Elephant films a fait des choix plus judicieux en éditant d'autres titres de série Z beaucoup plus sympathiques, dont certains de Noboru Iguchi, réalisateur de cette purge absolue... Penchez-vous sur ceux-là (Dead sushi, Zombie ass... dont les chroniques arrivent bientôt) si vous envisagez un achat, afin d'éviter toute déception.

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
RogueAerith

3 20
Note de la rédaction