The Machine Girl - Actualité anime

Critique du dvd : The Machine Girl

Publiée le Mercredi, 03 Juin 2015

Ami Hyuga est lycéenne. Ses parents s'étant suicidés après avoir été accusés de meurtre, elle vit seule avec son petit frère Yu. Celui-ci est régulièrement victime de racket. C'est Sho Kimura, le fils d'un yakuza, le principal responsable. Un jour, les violences débordent. Yu et un de ses amis sont balancés du haut d'un immeuble. La vengeance d'Ami peut commencer.


Sorti en 2008 au Japon et aux États-Unis, The Machine Girl a eu droit à une sortie direct-to-video en France en 2011. Mieux vaut tard que jamais. Ayant reçu pas mal de louanges pour son aspect jusqu’au-boutiste, The Machine Girl a trouvé un petit écho lors de sa sortie, du fait de l'origine de ses fonds, pas exclusivement japonais pour une fois. Votre serviteur sera plus réservé dans le cadre de cette chronique. Oui, The Machine Girl est de la série Z pur jus, réalisé par Noboru Iguchi, un spécialiste du genre. Les ingrédients sont tous là : scénario nullissime, interprétations des acteurs ridicules, effets spéciaux numériques quasi-amateurs ou effets spéciaux « artisanaux » à grand renfort de maquillage et maquettes, cahier des charges classique sang-boyaux-boobs rempli à ras bord. Mais les crises de rire habituellement provoquées par ce type de nanar ne sont pas aussi nombreuses qu'espéré. L'ensemble manque d'idées dignes de ce nom et se repose sur du déjà-vu. Jugez plutôt avec les lignes qui suivent...

D'abord, The Machine Girl souffre des mêmes maux que l'ensemble des Noboru Iguchi : on s'ennuie ferme lors de la première demi-heure. Sauf qu'ici, cela va au-delà de l'ennui ! En dehors d'un prologue sous forme d'opening clipesque totalement halluciné et ultraviolent dans lequel Ami défonce tout ce qui bouge, la suite nous renvoie en arrière, lorsque la lycéenne n'était pas encore dotée de son attribut mortel. C'est là que l'on doit supporter 30 minutes de nullité extrême sur tous les éléments composant la mise en scène et le scénario. Bon courage. Rien ne nous est épargné : de la camarade de classe la plus nunuche possible à la relation pleine d'amour et de protection bienveillante entre un frère et une sœur, du bizutage très cliché au leader de bande poseur et prétentieux alors que son physique d'ado pré-pubère ne colle pas du tout, du journal intime du petit frère dans lequel il se confie sur ses malheurs à la popularité de la sœur auprès des garçons (bons résultats scolaires, bonne en sport, bonne en cuisine, bonne tout court, le cliché de la femme nippone parfaite), le papa yakuza hyper-autoritaire défendant ouvertement le système patriarcal, ou encore les tentatives lamentables d'approfondissement psychologique des personnages. N'en jetez plus, la cour est pleine ! Dur dur de supporter cette première demi-heure, dans laquelle la panoplie des clichés et de la caricature est complète. Pour les plus courageux, le film ne commence réellement qu'après la chute de Yu, qui entraîne la vengeance d'Ami.


Sauf que le reste du film, s'il est évidemment plus sympa à suivre, ne réalise pas ses promesses. Contrairement à un Dead sushi ou un Zombie ass, The Machine Girl est nettement moins drôle, moins original. Il y a bien quelques scènes assez irrésistibles : le bras baigné dans l'huile devenant un tempura (attention aux abdos, l'effet spécial vaut le détour), le soutien-gorge foreuse de maman yakuza, les sushis aux doigts humains, Ami qui devient complice avec la mère de l'ami de son frère, qui n'a clairement pas l'âge d'être mère, et qui n'est là que pour montrer ses jolies formes, pour le dire poliment. La prothèse gatling est souvent considérée, à tort, comme la principale trouvaille du film. Elle n'est pourtant pas inédite, sorte d'hommage aux séries Z américaines – heureusement bien plus réussies – telles que Evil Dead 3 (dans lequel l'un des personnages a une tronçonneuse greffée à la place d'une main) ou Planète Terreur (on se souvient tous de Rose McGowan en tenue légère et de sa mitrailleuse remplaçant sa jambe droite) ; l'idée a depuis été reprise dans Yakuza Weapon, comme si la série Z nippone tournait en rond (et oui, elle tourne en rond, vous pouvez enlever le « comme »). Le soutien-gorge foreuse rappelle quant à lui le phallus-foreuse du dérangeant Tetsuo.

Cependant, devant l'indigence scénique et scénaristique que l'on doit supporter, 5 minutes maximum de surprises visuelles et humoristiques sur 1h40 de film, cela ne fait pas beaucoup ! The Machine Girl est donc une grosse déception sur le ratio divertissement/pauvreté du scénario. Cela manque cruellement de nouveautés ! Les scènes de sentai avec trois ninjas rouges n'amènent rien, certaines interprétations médiocres sont vraiment énervantes (le fils du yakuza, une horreur de tête à claques ; Justin Bieber est un petit chaton amusant à côté...). Surtout, il y a ce mauvais goût gratuit qui sort de nulle part, tel le viol suggéré d'une lycéenne venant tout juste d'être sauvagement massacrée. Ambiance, ambiance.


Attention, avertissement pour ceux qui veulent tenter l'expérience : préférez l'édition DVD, inutilement répartie sur 2 galettes, mais contenant quelques bonus, là où le Blu-ray ne comporte qu'une bande-annonce et une image dégueulasse, a priori upscalée à partir d'une version DVD un peu usée... S'agissant des bonus DVD, on remarquera la présence d'une option originale, dite « fonction action non-stop » permettant d'accéder directement aux scènes d'action du film... C'est plutôt amusant de voir à quel point l'éditeur lui-même considère le reste comme très accessoire. Vous pourrez aussi retrouver un court-métrage sans grand intérêt, qui n'est autre qu'une suite, intitulé « Machine Girl Lite », proposé exclusivement en VOST. On y retrouve Yoshie, la meilleure copine méganunuche d'Ami, ressuscitée, qui va à son tour vouloir se venger, et retrouver une majeure partie du casting du film original, les personnages étant comme par magie revenus à la vie... Le niveau descend encore d'un cran (les scènes sexy sont nulles, et la gatling n'est plus greffée à un bras, mais sort directement du derrière de la culotte, si vous voyez c'que j'veux dire). Plus appréciables, un making-of d'un quart d'heure et une galerie photos complètent le tout.



L'amateurisme de la série Z peut être énervant ou divertissant. Cela dépend souvent du nombre de bonnes idées visuelles et de l'originalité de ces dernières. C'est à cela que l'on distingue le navet insipide du nanar amusant. The Machine girl est à la croisée des chemins. Humour hors-normes ? Non. Dead sushi et Zombie ass font vraiment mieux en la matière. Gore décomplexé ? Certes, mais sans idées fortes et réellement nouvelles. Boucherie surréaliste, à éblouir le Docteur Maboul ? N'importe quelle autre série Z fait aussi bien. Avec The Machine Girl, la déception est grande. La bande-annonce a pourtant de quoi attirer le chaland. Encore une fois, Noboru Iguchi ne tient pas la longueur.
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
RogueAerith

8 20
Note de la rédaction