Baby Cart 3 - Dans La Terre De l'Ombre - Actualité anime

Baby Cart 3 - Dans La Terre De l'Ombre : Critiques

Critique du dvd : Baby Cart 3 - Dans La Terre De l'Ombre

Publiée le Lundi, 29 Décembre 2014

Retour en enfer pour Ogami Itto et son jeune fils Daigoro, Dans la Terre de l'Ombre est le troisième acte de la saga "Lone Wolf and Cub" créée par le duo Kazuo Koike & Goseki Kojima et amorcée cinématographiquement par le grand Kenji Misumi, auteur des meilleurs épisodes de la série Zatoichi et du désespéré La Lame Diabolique (1965) avec Raizô Ichikawa.




Sous des horizons verdoyants de crasse, Kenji Misumi expérimente (viols sauvages, décapitations inventives, j'en passe) et évite miraculeusement toute forme de surenchère; sans s'écarter du lourd cahier des charges imposé par les tôliers Koike et Kojima, le père Misumi noie le spectateur dans des hectolitres de sang chaud.
Plus que jamais, Misumi se fâche et se lâche, et fait fi de la sobriété narrative du premier volet, de l'outrance graphique du second pour s'orienter vers une problématique plus 'politique'.




Lors de faces à faces bouleversants, Misumi mettra en exergue deux conceptions faussement antinomiques du bushido, l'une incarnée par Kenbei l'infortuné, l'autre par Itto le banni ventripotent.
Niveau interprétation, Wakayama n'a jamais autant cru à ce rôle de damné de la terre, promenant son gros bide sur les routes décharnées du Japon médiéval. La réputation d'être surnaturel d'Ogami Itto dégoulinera sur Kenpei, interprété par Go Kato, livrant une dernière bataille en guise d'ultime sacrifice envers sa caste.




Précurseur de la vague Western Sashimi Menu B, Sergio Misumi filme le gros Itto passé maître dans l'art du maniement de revolvers, délaissant momentanément le sabre, pièce méga-phallique et ancestrale, bien loin des outils fumants chers aux sociétés barbares.
Surfant sur les figures de style de son époque, le découpage misumien de ce troisième acte sublimera clashs et confrontations dantesques et fera écho aux frères transalpins, Corbucci, Leone, Questi et autres Sollima; la puissante imagerie guerrière du Western Spaghetti contaminera l'ensemble du cinéma d'exploitation en ce début de décennie 70, pour le meilleur et quelques fois pour le pire.




Avec De la Terre de l'Ombre, Kenji Misumi filme le sublime et effectue un alignement réussi sur l'Occident. Conservant un fort parfum de désenchantement, ce troisième volet signé Misumi prolonge l'aura d'une saga pas comme les autres.



The Duke
Critique 1 : L'avis du chroniqueur


15 20
Note de la rédaction