Sa Majesté le chat - Actualité manga
Sa Majesté le chat - Manga

Sa Majesté le chat : Critiques

Neko to Geboku no Suteki na Nichijou

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 12 Avril 2017

Chez Akihiro Kimura, son épouse et leurs cinq chats, il y a d'un côté les maîtres, et de l'autre leurs serviteurs... mais les rôles ne sont pas forcément ceux que l'on croit ! Car depuis qu'ils ont adopté un premier chat, puis deux, puis trois, puis quatre et enfin cinq, le couple humain s'est toujours plié en quatre pour offrir aux félins une vie heureuse, avec tout ce que ça peut impliquer de d'amour, de joie, mais aussi de peines...

Les mangas de chat étant en vogue depuis quelques années et le succès de Chi - Une vie de chat, il était sans doute temps pour les éditions Doki-Doki d'avoir leur représentant du genre ! Pour cela, l'éditeur a effectué un premier choix astucieux, car il trouve facilement sa place en ne répétant pas vraiment ce qui est déjà sorti, mais en s'axant plutôt sur de la tranche de vie faite d'anecdotes et ayant de forts accents autobiographiques, puisque le mangaka met en scène pas moins des 18 années de la vie qu'il a passée jusqu'à présent avec ses matous, le tout étant nourri de nombreux éléments véridiques.

Ce mangaka, on le connaît déjà un peu en France, puisqu'Akihiro Kimura a vu son manga d'aventure Lineage Saga publiée par les éditions Ki-oon en 2005-2006. Depuis, il s'est adonné à différents styles, et Neko to Geboku no Suteki na Nichijou (le titre original de Sa Majesté le chat) est sûrement son manga le plus personnel. Celui-ci fut publié courant 2015 chez Enterbain dans le magazine Famitsu Comic Clear, déjà connu par chez nous pour avoir accueilli les séries Monster Hunter Flash et Log Horizon.

Au programme de ce one-shot d'environ 140 pages entièrement en couleurs et proposé en sens de lecture occidental, 13 petits chapitres de 8 pages (+ un bonus) au fil desquels Kimura revient sur de nombreux aspects de sa longue cohabitation avec ses matous, depuis l'adoption de leur premier félin Sasuke, jusqu'à une fin douce-amère. Entre les deux, l'auteur nous offre autant de moments de vie et d'anecdotes croustillantes sur son quotidien en tant que serviteur des chats, un quotidien les ayant fait passer, son épouse et lui, par toutes les émotions possibles. L'amour en voyant leurs protégés ronronner et manger avec plaisir, le bonheur en les voyant jouer ouf aire n'importe quoi, la colère quand ils font des bêtises (et ils en font un paquet !), l'inquiétude en retrouvant une dent ou en voyant l'un des félins maigrir à vue d'oeil, la patience quand les matous viennent les embêter en pleine nuit, la tristesse quand le pire arrive... Par la même occasion, c'est le lecteur amoureux (ou pas, comme moi) des chats que Kimura emporte sans difficulté dans son sillage, car il offre un bon nombre d'anecdotes parfois excellentes (comme celle sur les gencives) qui parleront pour beaucoup aux possesseurs de félins, et aussi car il sait très joliment véhiculer son amour pour ses minous en présentant bien leur caractère respectif. Ainsi découvre-t-on Sasuke, le premier venu, qui pense qu'il a tous les droits et se comporte comme un seigneur. Puis les frères et soeur Kohaku et Arashi, l'une étant une gourmande rondouillarde invétérée, l'autre un grand timide préférant se cacher en cas de conflit alors qu'il est pourtant assez costaud. Ensuite, Sango, chat de race aux origines persanes pas totalement classe pour autant. Enfin, Kurumi, la petite dernière, terreur caractérielle recueillie dans la rue et ayant des problèmes de développement. Chacun de ces différents caractère a été bien cerné par l'auteur qui le décortique alors avec attachement, que ce soit individuellement ou dans leurs liens parfois très mouvementés.

Pour porter les choses, Kimura a adopté un style graphique assez simple et convaincant, ou son épouse et lui on des physiques très légèrement caricaturés et expressifs, et où les cinq chats régalent avec leur dégaine tantôt mimi tantôt un peu plus brutale. Il suffit de voir les yeux tout ronds de Sasuke sur la couverture pour deviner ce qui nous attend. La colorisation, à la fois vive, chaleureuse et assez duce quand il le faut, apporte un vrai plus à cette friandise d'un seul tome. Et pour rendre les choses encore plus sincères, on appréciera beaucoup les nombreuses photos de ses chats que le mangaka propose entre chaque chapitre, avec des petites légendes à chaque fois.

En plus d'être une première dans le manga félin pour Doki-Doki, Sa Majesté le chat est également un coup d'essai de l'éditeur dans un autre format. Concrètement, l'édition se rapproche de celle de Chi - Une vie de chat, de Roji! ou encore de Lucika Lucika, d'autres mangas en couleurs : format seinen (impeccable à ranger à côté de Chi par exemple), absence de jaquette amovible mais présence de rabats à l'intérieur de la couverture... L'impression entièrement en couleurs, assurée par l'imprimeur italien Lego, est globalement convaincante pour un album couleurs à 9,90€, et le papier est très peu transparent. Assurée par Julien Pouly, la traduction est d'une grande efficacité, et tout le travail sur le lettrage et les onomatopées est impeccable.

Au final, Sa Majesté le chat est une bien jolie petite trouvaille, regorgeant de l'amour sincère d'un homme pour les félins qui ont accompagné 18 ans de sa vie, et bourré de nombreuses anecdotes à même de faire passer le lecteur par nombre d'émotions, que celui-ci soit d'ailleurs fan ou non de chats.

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
15.5 20
Note de la rédaction