Petite fille aux allumettes (la) Vol.4 - Actualité manga
Petite fille aux allumettes (la) Vol.4 - Manga

Petite fille aux allumettes (la) Vol.4 : Critiques

Macchi Shoujo

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 07 Septembre 2017

Quelle que soit l'époque (et elle varie encore beaucoup dans ce tome en alternant entre présent, futur et passé) certaines âmes sont amenées à croiser la route de Rin, la petite fille aux allumettes, ou alors de ses confrères/consoeurs/rivaux. Et les situations peuvent être très variées, car les "clients" connaissent des hauts et des bas !


Trois nouveaux récits sont au programme de ce quatrième tome, le premier d'entre eux mettant avant tout en avant le drôle d'assistant" de Rin : Kurage, que l'on redécouvre sous un tout nouvel angle à travers une facette de son passé. Et tout en dépeignant en ce personnage un aspect mélancolique, Sanami Suzuki aborde la thématique du souvenir et de l'oubli avec beaucoup de réussite, et s'offre aussi l'occasion de revenir un petit peu sur un autre marchand. En résulte une très belle histoire, qui a quelque chose d'assez doux-amer.


Ne faisant que quelques pages, le chapitre suivant, avec son "détective chimérique", sert surtout d'introduction au deuxième récit d'envergure du tome... qui est sûrement celui où la mangaka se lâche le plus depuis le début de son oeuvre ! En abordant le cas d'un mangaka voyageant de 1942 à 2001 pour plagier une oeuvre bien connue et espérer rencontrer le succès, Suzuki livre en réalité une déferlante délirante de parodies, essentiellement autour d'Osamu Tezuka et de One Piece. L'artiste va loin, est bien dans son trip, nous fait sourire à de nombreuses reprises, mais n'en oublie pas pour autant de glisser quelques leçons de vie et de morale bien fichues.


Et c'est à nouveau un changement de ton total qui attend le lecteur dans la troisième histoire, qui nous emmène cette fois-ci dans le passé, au sein d'un royaume fictif. Le roi vient de mourir, mais tout ne se passe pas comme prévu pour son enfant et héritier, victime de sérieux troubles de mémoire... Suzuki enrichit encore un peu le background de son récit via une imposante fabrique d'allumettes, mais elle dévoile surtout un scénario retors et ayant quelque chose de très dramatique, tant on a ici la preuve que l'utilisation des allumettes chimériques peut parfois avoir des conséquences cruelles.


Les récits sont d'une diversité exemplaire, et dans chacun d'eux on se régale des ambiances installées et, surtout, des visuels où l'artiste se fait très souvent plaisir. Difficile de résister à ses perspectives parfois culottées, à ses encrages, à ses encrages ou à ses designs, le mieux tant qu'elle parvient à offrir quelques variations de style d'une histoire à l'autre, selon son ambiance. Mais le mieux est qu'après tout ça, le tome n'est pas fini.


En effet, après 130 pages, le volume nous propose de découvrir les deux histoires courtes qui ont précédé la série, l'une datant de 2012 et l'autre de 2007. La version de 2012 offre une histoire sympathique et vaut surtout le coup pour noter les quelques différences de design concernant Rin. Quant à la version de 2007... c'est de la folie pure et simple, consistant en un enchaînement de pleines pages et de doubles pages qui jouissent d'un impressionnant travail de composition. La mangaka se laisse complètement aller, et offre des perspectives, des angles de vue, des contrastes et des designs qui confinent à la pure inventivité artistique.  On se plaît à scruter chaque illustration assez longuement pour en apprécier toute la richesse !


La petite fille aux allumettes est une série où, tome après tome, Sanami Suzuki a su poser des choses de plus en plus intéressantes, et ce quatrième volume est un véritable aboutissement de sa démarche. Les trois récits principaux de ce tome allient variété et richesse visuelle, l'artiste y montre à quel point elle veut pousser loin son concept, et les deux histoires "pilotes" arrivent au meilleur moment possible. L'oeuvre a désormais pleinement trouvé ses marques, et l'on espère bien voir la mangaka continuer de nous régaler tout autant par la suite.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
17 20
Note de la rédaction