Pandemonium Vol.2 - Actualité manga
Pandemonium Vol.2 - Manga

Pandemonium Vol.2 : Critiques

Pandemonium - Majutsushi no Mura

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 22 Juillet 2015

Critique 1


L’incendie causé par le petit Brow a secoué le monde des difformes. Ses habitants ne souhaitent qu’une chose : le départ de Zipher qui a bien troublé la quiétude des lieux. Et pourtant, c’est bien lui qui a sauté dans les flammes pour sauver la vie de l’enfant fautif du désastre… Notre héros espère alors un peu plus de clémence et tandis que le peuple des difformes souhaite retrouver la sérénité, une menace bien plus grande le guette…

Nous voilà déjà à la fin de ce diptyque manga atypique signé Sho Shibamoto, une série aussi courte que dépaysante qui n’aura pas manqué d’offrir mille saveurs à ses lecteurs. Ce second et ultime volet s’avère alors bien différent du premier. Il n’est plus tant question de présenter le village des difformes, mais bien traiter les différents points de l’intrigue largement évoqués dans l’opus premier de la saga. Un lien se forge toutefois et brille jusqu’à la conclusion de l’œuvre : la place de Zipher au sein de ce monde qui n’est pas le sien. Le traitement de cette intrigue à travers les yeux des difformes sonne toujours assez juste tant on retrouve une certaine critique de l’Homme, et ce bien que les personnages soient représentés par des êtres hybrides. Le tout s’offre alors un beau développement bien qu’une réserve s’impose : la conclusion précipitée, un élément qui va énormément se ressentir concernant les différentes intrigues de l’œuvre, sur ses dernières pages.

Quel danger menace le monde des difformes ? Quelle est la véritable quête de Zipher ? Et qu’est-ce que ce monde étrange précisément ? Toutes les réponses à ces énigmes résident dans ce tome 2. Voilà bien la grande prouesse de Sho Shibamoto : Après avoir écrit une introduction dense et savoureuse dans le premier tome, le second parvient à réunit toutes les intrigues évoquées à travers une succession d’événements cohérents, mais qui changent le ton de l’œuvre, et naturellement en bien. On repère alors bien plus d’inspirations typiquement manga dans le développement de l’histoire, notamment un complot qui se dévoile, des révélations surprenantes, ou encore la présence d’affrontements visuellement très en phase avec la bande dessinée nippone. Et pourtant, naïf sera celui qui croira que Pandemonium a alors perdu toutes ses inspirations ainsi que sa fraîcheur. Le titre assume ainsi un véritable mélange des genres et, à l’image des attachants difforme, devient une œuvre hybride aux diverses inspirations, rendant le titre de Sho Shibamoto unique dans son genre.

Concernant l’intrigue en elle-même, tout est rondement mené. Les événements s’enchaînent de manière très fluide, notamment parce que le danger menaçant le village est présenté depuis un moment déjà, et ont le mérite de surprendre sans tomber dans la gratuité, mais aussi de développer les différents axes de la série. Nous parlions précédemment de portrait de l’Homme, et ceci est d’autant plus vrai que chaque individu agit selon des motifs typiquement humains, sans manichéisme aucun et ce même si certains personnages apparaissent plus maléfiques que d’autres. L’histoire s’enrichit ainsi énormément et l’auteur dirige son œuvre tel un chef d’orchestre habile, n’oubliant jamais son objectif de départ qui est le voyage de Zipher qui trouve une jolie conclusion digne de ce personnage très attachant. Gageons toutefois que tout n’est pas sans défaut, et peut-être que ces derniers résident dans des contraintes temporelles de l’auteur. Certains éléments clefs sont ainsi vite expédiés, on pense notamment aux révélations sur le village des difformes dont on ne saisit pas tous les tenants et aboutissants, ou tout simplement la fin qui bascule un chouïa trop vite sur l’épilogue. Que l’on se rassure, l’histoire est parfaitement compréhensible et trouve une vraie fin, mais les différents moments clefs auraient mérité davantage d’approfondissement. Mais dans le monde impitoyable de l’édition japonaise, il est souvent difficile de jeter la pierre à l’auteur pour ce genre de bémol…

Le moins que l’on puisse dire, c’est que la collection Latitudes de Ki-oon se sera enrichie d’une œuvre singulière et captivante. Hybride, belle émotionnellement, visuellement riche, scénaristiquement captivante… l’œuvre de Sho Shibamoto est une réussite du début à la fin tant tout semble maîtrisé et la série possède une réelle identité. Dommage que l’histoire aille un peu vite par moment, car cela constitue le seul défaut notable de la série.
 


 


Critique 2


Zipher, alors qu'il avait atteint son but et gagné peu à peu la confiance de quelques villageois, se retrouve à nouveau mis sur le banc des accusés suite à l'incendie provoqué par ses feux d’artifice, un malencontreux accident dont il n'est en rien responsable, mais dont il va devoir payer le prix.


Et alors que le conseil du village vote pour l'exclusion de cet étranger, une menace venue de l'extérieur se rapproche...


Le premier tome s'était montré particulièrement séduisant grâce à une ambiance unique, à la fois sombre, mélancolique, onirique et envoûtante, et de nombreuses questions étaient soulevées, sur l'origine du village, sur d'éventuels pouvoirs magiques que pourraient posséder ses habitants, ou encore le but véritable de Zipher qui semblait dés le départ cacher quelque chose… Et bien les réponses on les trouvera dans ce tome, et même assez rapidement.


Tout n'était que tissu de mensonges, Zipher, personnage pathétique et peu attachant depuis le début, malgré son infinie tristesse apparente et ses bonnes manières, a abusé de la confiance de Domika qui de son côté était totalement sincère. Ainsi on approfondie les sentiments des personnages et si on ne sait plus trop quoi penser de Zipher, Domika de son côté est absolument touchante de maladresse.


Dans un premier temps l'auteur s'attarde donc encore une fois sur les personnages, leurs psychologies et leurs liens qui évoluent forcément, avant de passer à une toute autre phase, réellement surprenante. A ce moment-là le titre change de visage et d'ambiance, fini les mystères et la magie, nous entrons dans une ambiance malsaine de xénophobie et de tyrannie des forts sur les faibles !


On perd alors le côté onirique du titre pour arriver sur quelque chose de plus dramatique, de plus « social ». On assiste alors à une véritable chasse aux sorcières, de gens en apparence bien intentionnés qui, pour sauver les gens de «ceux qui hantent le ciel », partent en croisade contre ceux qui sont différents et tentent simplement de vivre une vie paisible sans avoir à connaître le rejet.


Ainsi tous les secrets sur le village et de ses habitants nous sont dévoilés, on découvre d'où provient leurs soi-disant pouvoirs et pourquoi ils sont rassemblés là (ça, on s'en doutait).


Un affrontement idéologique va alors avoir lieu, qui se montrera très manichéen. Face à Zipher tentant de se racheter, on trouve un fanatique aveuglé par sa folie, allant jusqu'à commettre des actes irréparables sans même réaliser ce qu'il fait.


Dans ce tome c'est clairement ce personnage le plus intéressant, et il est dommage qu'on n'en sache pas davantage sur lui, peut être justement que l'auteur ne voulait pas lui trouver des excuses pour ses actions inexcusables.


Et alors que le ton devient plus grave et plus inquiétant, l'auteur conclut tout ceci dans un atroce happy end mièvre au possible qui vient totalement gâcher l'ensemble. Mais il fallait s'en doutait au vu du déroulement de ce tome : entre les poignards lancés et les coups de feu tirés, pas une seule victime...l'auteur ne va tout simplement pas au bout des choses, et c'est dommage. Pourtant le tout début du volume, avec Zipher qui perd un œil, pouvait laisser supposer un aspect plus sombre pour la suite...mais l'auteur freine ensuite des deux pieds.


Si le trait est toujours aussi superbe et envoûtant, on sent l'auteur moins à l'aise dans les scènes d'actions où celles-ci se montrent confuses et brouillonnes. Mais ce n'est pas ce qu'on retient, tant l'auteur a tout de même réussi à créer un univers remarquable à la fois magique et mélancolique.


Nous ne sommes pas au bout de nos surprises à la lecture de ce second tome qui change radicalement la donne par rapport au premier, mais qui nous propose malgré tout de belles choses. On reste cependant sur une semi-déception avec cette fin un peu trop facile et allant à l'encontre de l'ambiance générale de la série.


 


 


 


Critique 3


Arrivé au village des difformes dans l'espoir de faire ressusciter sa fiancée, notre héros Zipher s'est heurté à la méfiance et à l'hostilité de ses habitants. Ceux-ci refusent d'accéder à sa demande, et la plupart veulent le voir quitter le village au plus vite, considérant que cet étranger n'a pas sa place parmi eux. Zipher s'est quand même attiré la sympathie de quelques-uns, grâce aux feux d'artifice qu'il a apporté avec lui et qui créent une animation, bien trop rare en ces lieux. Mais un drame va ruiner tous ses efforts à néant, tandis qu'un danger se rapproche.


Nous avions laissé Zipher dans une bien mauvaise posture à la fin du premier tome. Nous suivrons donc une nouvelle fois sa rémission, qui va permettre d'approndir sa relation avec Domika. Ce sera aussi l'occasion pour Molte, la fillette qui vit avec Domika, d'avoir un rôle plus important, et de voir sa psychologie plus creusée. Sans jamais tomber dans le pathos ou la mièvrerie, le tout est très bien orchestré et réaliste dans la restitution des sentiments de chacun des personnages.


La plupart des secrets seront révélés, et certaines vérités se montreront surprenantes. L'auteur ayant réussi à nous captiver sur d'autres points jusqu'à là, ces révélations en étonneront plus d'un. Le seul mystère qui restera entier sera celui concernant « ceux qui hante le ciel » au final, très peu de choses seront dites à leur sujet, sur leur réel pouvoir ou leur motivation. Ce parti prix permet de leur faire garder leur rôle d'êtres omnipotents, entourés de mystères, faisant planer un danger imprévisible et permanent sur le monde. Un danger nécessaire au climat pesant du récit.


Au final, la seule chose que l'on pourrait reprocher à Pandemonium, sont les quelques ficelles un peu faciles vers la fin de l'histoire. Le retournement de la bataille finale se fait en définitif, trop rapidement, et passe un peu à côté de la gravité de la situation, alors que le ton dramatique avait été parfaitement rendu jusqu'à là. Mais cette légère lacune ne retire rien à l'efficacité de la narration, qui aboutit sur une fin très belle.


Le climat mélancolique et fantastique de l'histoire est toujours aussi bien favorisée par les dessins. Mis à part quelques cases, durant les scènes d'action, qui sont assez peu claires, Sho Shibamoto continue à nous enchanter avec son coup de crayon unique. Vivant et renouvelant sans cesse son bestiaire monstrueux, l'ambiance graphique du titre continue d'enchanter le lecteur. Les pleines pages sont vraiment sublimes et renforcent les sensations que le récit veut nous faire passer. Le découpage alterne efficacement entre le dynamique et les moments plus calmes, renforçant l'immersion.


Ce second et dernier opus confirme la bonne surprise qu'a été le un. En deux tomes, l'auteur arrive à développer et rendre attachant ses personnages, tout en apportant les réponses nécessaires à certains secrets de cette terre emprunte d'onirisme et de fantastique. Ou en en gardant d'autres, pour préserver habilement l'ambiance de son récit. Sho Shibamoto maîtrise son histoire de bout en bout, le tout étant magnifié par son trait sombre et merveilleux, qui pourra toucher un large éventail de lecteur. Ainsi, la qualité de Pandemonium se concrétise, nous offrant un récit court, mais intense, dans un univers original qu'on aimerait voir plus souvent dans le paysage manga.




Critique 3 : L'avis du chroniqueur
mokochan

16 20
Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Erkael

14 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
18 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs