Overlord Vol.1 - Actualité manga
Overlord Vol.1 - Manga

Overlord Vol.1 : Critiques

Overlord

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 03 Mars 2017

Critique 2


Pendant douze années, le jeu Yggdrasil fut un phare parmi les DMMO-RPG, notamment grâce à son immense liberté d'action, permettant par exemple de modifier selon ses désirs son avatar, ses objets et son logement. C'est dans ce jeu que "Momonga" s'est donné pendant des années, jour après jour, en tant que nécromancien, fondant en compagnie de 41 autres joueurs le Grand Tombeau de Nazarick, QG d'Ainz Ooal Gown, une guilde qui ne réunissait que des adultes dans la vie active et qui était, parmi les milliers de guildes du jeu, l'une des lus puissantes. Mais tout cela est sur le point de partir en fumée avec l'arrêt du jeu. A quelques heures, quelques minutes de la fin d'Yggdrasil, tous les joueurs sont déjà partis, se sont déconnectés à tout jamais. Tous, sauf "Momonga", qui n'arrive pas à faire son deuil. Sans doute moins intéressé par la réalité que ses anciens compagnons d'aventure qui ont bien fondé leur vie active, "Momonga" s'accroche à cet univers RPG, prend le temps, non sans larmes, de dire au revoir à ce qu'il avait fondé, ainsi qu'aux avatars de ses anciens compagnons, s'amusant même à modifier un brin le script de l'un d'eux, la belle Albedo qu'il rend amoureuse de lui comme un ultime moment de fun. Les dernières secondes d'existence du jeu arrivent enfin, l'heure des adieux est arrivée... mais sont-ce vraiment des adieux ?
Une fois le compte à rebours passé, "Momonga" est toujours là, dans son avatar de nécromancien. Et bien loin de disparaître, les autres avatars et PNJ prennent vie et acquièrent leur identité propre...

La première nouveauté de 2017 des éditions Ototo vient s'inscrire dans un registre que l'éditeur connaît bien, quelque part entre les univers virtuels et la fantasy. Mais Overlord arrive en version manga en étant déjà auréolé d'une certaine popularité dans notre pays, grâce à sa très plaisante adaptation animée qui fut diffusée en 2015 sur la plateforme ADN ainsi qu'à la télévision.
A la base, l'oeuvre est un light novel écrit par Kugane Maruyama et illustré par so-bin, dans la mouvance des titres si à la mode en ce moment qui reprennent des univers typés MMORPG, et publié depuis 2012 au Japon chez Enterbrain. Et les choses étant bien faites, nous pourrons découvrir ces romans d'origine à partir du mois de mai aux éditions Ofelbe.
C'est en 2014 que démarre dans le magazine Comptiq Ace de Kadokawa l'adaptation manga ici présente, scénarisée par Satoshi Oshio et dessinée par Hugin Miyama. Ce dernier, avant de se charger des dessins d'Overlord, a signé deux autres séries plus courtes : en 2012 Eureka Seven: New Order (un spin-off d'Eureka Seven, donc), et en 2013 Mirai Delivery - Chiisana Asimov to Midori no Wasuremono (un manga inscrit dans l'univers de Vocaloid). Mais c'est la première fois que Miyama est publié en France.

Avec son pitch de base où notre héros se retrouve coincé dans le MMO-RPG auquel il participait, Overlord aurait pu s'inscrire tout simplement dans une ligne directrice déjà bien établie avec des titres comme Sword Art Online, Log Horizon, ou Outlaw Players pour citer une série française. Mais juger l'oeuvre sur cette unique idée serait une grosse erreur, pour plusieurs raisons, en tête desquelles le fait que "Momonga" soit visiblement (en tout cas, pour l'instant) le seul joueur à se retrouver coincé dans ce jeu, car là où tous ses anciens compagnons joueurs se sont déjà déconnectés, lui est resté jusqu'à la dernière seconde.

L'autre point intéressant est qu'autour de lui, tous les autres avatars de joueurs et les PNJ semblent acquérir leur identité propre, pouvant agir plus librement... enfin, c'est un peu moins le cas pour les avatars et "habitants" du Grand Tombeau de Nazarick, scriptés par l'ancienne guilde de "Momonga" de manière à servir la guilde et notre héros ! Mais à l'extérieur, les autres personnages rencontrés seront forcément moins prévisibles... d'ailleurs, sont-ils encore de simples personnages ? La façon dont ils prennent vie, deviennent indépendants, laisse bien penser le contraire.

Et cette impression ne cessera de se confirmer sous les yeux de Momonga, car le monde qu'il commence à découvrir dans ce premier tome ne ressemble plus vraiment à l'Yggdrasil qu'il a connu. Qu'est-ce que ce monde ? Est-ce encore un univers virtuel, ou alors est-ce devenu une réalité pour lui et les autres habitants ? C'est en observant ses propres premiers pas dans cet univers qu'il va pouvoir se forger ses premières idées et impressions. Redécouverte de ses plus proches alliés/serviteurs, premiers dangers, premières requêtes, premiers combats, petites expérimentations comme celle de la douleur... avec en toile de fond un objectif qui se forge chez notre héros. Trois fois rien, rassurez-vous. Juste devenir le souverain de ce monde.

Et c'est en ce dernier point qu'Overlord finit d'intriguer, en posant un personnage principal atypique pour un récit de ce genre. Il souhaite devenir le maître de ce monde, l'homme le plus important et craint. Des ambitions un poil maléfiques qui ressortent d'autant mieux que, rappelons-le, il est à la base un nécromancien. Et son parcours s'annonce encore plus intéressant de par le fait qu'il possède déjà une puissance phénoménale grâce à son expérience acquise dans le jeu : son pouvoir semble tout surpasser, y compris les dieux maléfiques, et l'on se demande donc forcément quel type d'épreuves l'attendent !

Ce volume n'étant, dans son ensemble, qu'une introduction vouant à poser les bases et à amener en toute fin les ambitions du personnage principal, on a pour l'instant une lecture assez linéaire, mais qui globalement accomplit bien son rôle. On regrettera simplement la difficulté du récit à bien faire entrer en scène les principaux compagnons de notre héros, très vite présentés et pour l'instant très peu marquants. Seule la charmante Albedo, qui promet d'être plutôt fun dans sa passion totale pour notre héros, se démarque un petit peu dans l'immédiat.

Le style de Hugin Miyama, lui, souffre un peu dans certaines transitions peu soignées, et dans des premières scènes de combat rendues de façon basique, sans doute parce qu'il ne s'agit que de premières rixes rapides. Il reste donc à voir ce que ça donnera par la suite. Une chose est néanmoins sûre : les personnages sont soignés, tous bien reconnaissables et visuellement peu lisses. Miyama essaie de mettre le paquet sur notre héros quand il le faut, ce qui donne quelques très chouettes encrages. Les dégaines et tenues sont convaincantes, là où par contre ça pèche un eu au niveau des décors, souvent basiques. En somme, c'est pour l'instant perfectible sur plusieurs points, mais loin d'être déplaisant.

Ototo Manga nous sert une édition de fort bonne facture avec ses quatre premières pages en couleur, son papier assez épais et son impression très honnête. Le traducteur Yoan Giraud livre un travail riche et collant bien à l'ambiance, et les choix d'adaptation sont cohérents. Rien à redire.

Volume d'introduction posant plutôt bien les bases, ce premier tome d'Overlord nous promet surtout une suite qui devrait être passionnante, en sortant quelque peu de plusieurs carcans habituels d'un genre actuellement très exploité.


Critique 1


En ce début 2017, les éditions Ototo amorcent leurs nouvelles séries de l’année, et c’est Overlord qui ouvre le bal en ce mois de janvier. Solidement lié aux éditions Ofelbe, spécialisées dans le light-novel, Ototo reste fidèle à sa politique éditoriale en proposant le manga adapté du roman de Kugane Maruyama. Toutefois, Overlord ne nous est pas vraiment inconnu puisque Madhouse a produit en 2015 une adaptation animée en treize épisodes, disponible en VOD sur la plateforme Anime Digital Network. Quant à cette monture manga, elle nous est proposée par Hugin Miyama en ce qui concerne l’intrigue et Satoshi Oshio pour le scénario. Si le scénariste nous est inconnu, notons que le dessinateur a signé juste avant, au Japon, une adaptation d’Eureka Seven.

Yggdrasil est un célèbre MMORPG virtuel dans lequel « Momonga » s’est lancé en tant que Nécromancien, et s’est imposé aux côtés de sa guilde, Ainz Ooal Grown. Mais l’heure pour le jeu de tirer sa révérence est arrivée, et Momonga souhaite l’honorer jusqu’à la dernière minute, en se tenant dans le quartier général de la guilde jusqu’à la toute fin. Mais tandis que le compte à rebours s’achève, le joueur prend conscience d’un problème : le voilà toujours connecté, et les PNJ prennent tous vie et se voient dotés de leur propre conscience ! Yggdrasil lui-même a changé et n’est plus comme le monde qu’a connu Momonga autrefois… Pourtant, fort de sa puissance ultime, le joueur va aussi bien prendre plaisir à découvrir ce Nouveau Monde que chercher à la conquérir de sa puissance ! Et si ses anciens compagnons de guilde étaient en vie et prenaient conscience de la position actuelle de leur ancien allié ? C’est ce que Momonga aimerait croire…

Avec actuellement cinq tomes au Japon tandis que le light-novel poursuit sa route, Overlord se présente d’abord comme un titre de fantasy des plus classiques et présente un énième joueur de MMORPG virtuel, détaché du vrai monde et prenant plaisir dans les univers virtuels, une recette déjà éculée dans ce genre d’œuvre, mais ce serait sous-estimer la série de penser qu’elle serait aussi classique. Au contraire, le pitch du light-novel d’origine de Kugane Maruyama, et donc du manga présent, prend presque à contrepied ce concept en plantant un héros désormais seul dans un jeu vidéo en ligne censé être clôt, tandis que les personnages fictifs qui l’entourent prennent progressivement vie en tant qu’entités indépendantes. L’idée est séduisante et justement, l’intrigue joue avec ces codes en se dotant d’abord d’une tonalité assez légère et quelques passages des plus amusants autour de Momonga qui, de son regard d’humain derrière son avatar, observe un nouveau « vrai » monde qui, pourtant, ressemble tellement aux univers de fantasy qu’il a connus. Il y a alors un certain plaisir à découvrir la manière dont le héros va percevoir cet ersatz d’Yggdrasil, et comment il organisera ces plans quant à ce monde qu’il redécouvre…

Overlord dévoile très rapidement une trame de fond des plus sérieuses et intrigantes. Comment fait-il que Momonga soit toujours connecté, et quel est ce Nouveau Monde ? Le héros est-il toujours dans un jeu virtuel ou a-t-il atteint un véritable univers comme il les a toujours fantasmés ? Si le pitch est intéressant, il n’est rappelé qu’à travers quelques questionnements réguliers du protagoniste qui cherche à comprendre le monde qui l’entoure, mais il ne constitue pas l’enjeu clef de ce premier tome. Ce dernier met alors l’accent sur la manière qu’a le héros de considérer le nouvel Yggdrasil qu’il parcourt, ce en tant que nouvelle vie. Voilà une thématique qui rappelle fortement Sword Art Online, mais à l’inverse du scénario de Reki Kawahara, il ne s’agit pas ici d’opposer le monde véritable aux univers virtuels, mais bien de voir comment Momonga appréhendera la dimension qu’il découvre en tant que réalité qui subtiliserait totalement son monde véritable…

Par toutes ces idées, Overlord proposera ainsi une amorce des plus intéressantes, bourrée de promesses et aux multiples possibilités d’évolution, sans compte qu’un univers pareil est toujours foisonnant. Pour servir l’intrigue, le dessin de Hugin Miyama s’avère agréable et inspiré pour retranscrire les designs et architectures du roman d’origine avec un véritable style visuel qui donne sans cesse du relief aux corps et aux environnements. On regrettera seulement un aspect un peu brouillon lors des affrontements, et une narration parfois confuse tant elle passe d’une scène à l’autre sans vraies transitions par moments.

Ototo nous livre une édition particulièrement agréable faite d’un papier épais, d’une page couleur pour introduire le récit, et d’une jaquette imprimée sur papier mât, toujours plus appréciable qu’un simple couché brillant. La traduction de Yoan Giraud, elle, est sans fausse note, il convient particulièrement de saluer le traducteur étant donné la présence de nombreuses notes d’entre-deux chapitres et d’un texte de fin de volume qui agit comme celui d’un light-novel.


Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Koiwai

13.5 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
14.5 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs