Oubliés (les) Vol.1 - Actualité manga

Oubliés (les) Vol.1 : Critiques

Mitsu no Shima

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 03 Décembre 2015

Avec 6000, les éditions Komikku nous ont permis de découvrir Nokuto Koike, une mangaka qui, au fin fond du complexe sous-marin Cofdeece, offrait une histoire très inégale toutefois portée par une patte graphique très prometteuse dans son ambiance immersive. Nous attendions donc avec beaucoup d'intérêt de retrouver cette auteure en France, et Komikku ne s'y est pas trompé en lançant dans la foulée de la fin de 6000 sa dernière série en date, Les Oubliés, qui comptera elle aussi 4 tomes.

Alors, l'artiste a-t-elle appris de ses quelques erreurs dans 6000 ? Il est pour l'instant difficile de le dire sur ce seul premier tome des Oubliés, qui se présente surtout comme la mise en place d'une ambiance et de nombreuses interrogations.
Si Koike reste ici dans le milieu maritime, elle troque toutefois les fonds sous-marins si suffocants de 6000 contre un lieu largement plus courant dans les mangas à tendance horrifique : une île quasiment déserte, Iwazu. Inconnue sur les cartes, censée ne pas exister, elle comporte une poignée d'habitants qui semblent issus d'une autre époque dans leur façon de vivre, et révèle surtout, au fil des pages, nombre de mystères étranges... Pourquoi ce lieu est-il resté coupé du monde ? Qu'est-ce que ces corps momifiés retrouvés dans la demeure où est censée vivre la famille de la petite Mitsu ? Quel sens donner aux propos du patriarche de l'île, qui semble vieux de plusieurs centaines d'années ?
Les interrogations sur cette île en arrivent à se bousculer assez facilement, et les énigmes sur nos héros ne sont pas vraiment en reste : pourquoi le compagnon d'armes de Nagumo l'a-t-il chargé de reconduire Mitsu sur cette île en affirmant qu'elle ne pourrait pas vivre ailleurs ? Que cache cette fillette pour l'instant quasiment muette et peu expressive ? Où est sa mère, évoquée au début et finalement absente du voyage vers l'île ?

Il y a pour l'instant beaucoup de non-dits, de mystères, et aucune information concrète. Mais sous le trait de Koike, on sent déjà que des choses louches se trament. Des dialogues et situations étranges, des cases laissant deviner une certaine noirceur ou aura inquiétante chez certains habitants... Il n'en faut pas plus pour garder le lecteur plutôt accroché, jusqu'à ce que la situation dégénère enfin de façon mortelle dans la dernière partie du volume.

Toutefois, au bout du tome, on constate que certains problèmes déjà vus dans 6000 persistent. Pour l'instant, aucun personnage ne parvient à vraiment sortir du lot. Si la petite Mitsu intrigue, elle est pour l'instant peu loquace et presque secondaire. Idem pour Serizawa, le fonctionnaire d'état très rigide qui paraît presque trop à l'aise dans cette situation. Quant à Nagumo, il constitue pour l'instant un personnage principal lambda, sans grand intérêt. Espérons que tout cela changera. De même, si les dessins de Koike peuvent à nouveau faire quelques très bons moments d'ambiance malgré un contexte moins angoissant que 6000 (un complexe sous-marin en huis clos d'un côté, une île à ciel ouvert de l'autre), on regrette que cet impact graphique ne soit pas servi par une narration mieux travaillée. Comme dans 6000, celle-ci semble parfois enchaîner les scènes sans les relier comme il se doit, et c'est aussi l'aspect mystérieux de certains personnages qui en pâtit.

Celles et ceux qui ont lu 6000 ne seront donc pas dépaysés : le premier tome des Oubliés suit exactement le même schéma que la précédente série de Nokuto Koike, l'ambiance étouffante de Cofdeece en moins. Des personnages plutôt lambdas, une accumulation d'énigmes que l'on attend désormais de voir se résoudre, une mise en place de l'univers rendue assez immersive par les dessins, une accélération de rythme et de tension dans la dernière partie... On attend désormais de voir ce que la série a réellement sous le coude. En attendant, on tient là un premier tome assez basique, mais qui se lit tout seul.

Komikku nous offre une édition dans ses standards : une bonne qualité d'impression, un papier épais et souple, une traduction très claire de Thibaut Desbief... Le livre est très agréable à prendre en mains.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
13 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs