Nouvelle île au trésor (la) - Actualité manga

Nouvelle île au trésor (la) : Critiques

Shin takarajima

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 10 Juillet 2014

Auteur d'une multitude d'œuvres cultes dont Astro Boy, Le roi Léo, Black Jack ou Ayako, on ne présente plus Osamu Tezuka, le « Dieu du manga ». C'est donc un petit événement que de voir Shin Takarajima (La nouvelle île au trésor), le premier manga du maître à avoir été édité si on excepte ses yonkoma, publiés en France.


L'œuvre originale (datant de 1947) est en réalité le fruit d'une collaboration entre Tezuka et Sakai Shichima, respectivement chargés des dessins et du scénario. Il semble cependant que la répartition des tâches ait été bien plus ambiguë, la postface du manga évoque tout cela plus en détail. On y apprend également que la version de La nouvelle île au trésor publiée en France est celle de 1984, entièrement redessinée par Tezuka et restituant les passages supprimés lors de la première édition. Toutefois, les grandes lignes de l'histoire restent inchangées, tout comme une grande partie de la mise en scène et du découpage.


Le jeune Pete découvre sur le bureau de son défunt père la carte d'une île au trésor. Il décide alors de partir à sa recherche, et embarque pour un périple extraordinaire.


Le récit dans sa globalité est linéaire, prévisible et cliché, empreint d'un humour suranné. Cela s'explique sans mal de par sa date de parution, ce qui est on ne peut plus classique aujourd’hui ne l'a pas toujours été. L'histoire est complètement surréaliste et exagérément idéaliste, fait logique puisqu'on comprend assez vite que la majeure partie de l'histoire est un rêve de Pete, dans lequel de nombreuses fictions se mêlent (L'île au trésor, mais aussi Tarzan, Robinson Crusoé et King Kong, certains passages évoquent même la nouvelle Le scarabée d'or d'Edgar Allan Poe). Enfin, il ne faut pas oublier que le manga est avant tout destiné aux enfants, et de ce point de vue, il est très bon, tous les éléments incitant au voyage intérieur et à la rêverie étant présents.


Pour le lecteur plus âgé, l'intérêt est tout autre. Les fans de Tezuka seront bien évidemment heureux de découvrir le titre grâce auquel il s'est fait connaître, qui plus est servi par une édition magnifique en tout point (si on excepte un papier un peu fragile). Pour le gros lecteur de manga, il est toujours intéressant de découvrir une œuvre qui pose de nombreuses bases qui nous apparaissent aujourd'hui comme allant de soi, en terme de narration, de découpage et de mise en scène. La première scène, aujourd'hui tout à fait banale, était pour l'époque d'une efficacité époustouflante dans la reproduction de la vitesse, et a notamment inspiré Fujiko Fujio et Leiji Matsumoto. Bref, le manga est avant tout patrimonial.


Graphiquement, difficile de se faire un avis, cette version n'étant pas originale, elle est efficace et maîtrisée, dans un style très sobre et épuré. Chaque page comporte une colonne de quatre cases de même taille, et parfois des doubles, voire des triples cases, mais ça reste très standardisé (encore une fois, le découpage n'est pas le même qu'à l'origine).


Au final, La nouvelle île au trésor est un divertissement classique, mais efficace pour les enfants, et un pilier majeur de l'histoire du manga et de la mythologie Tezukienne pour les adultes.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Luciole21
15 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs