Museum Vol.2 - Actualité manga
Museum Vol.2 - Manga

Museum Vol.2 : Critiques

Museum - the serial killer is laughing in the rain

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 19 Juillet 2017

Un volume à l’aune de la spirale ; celle qui vous entraine vers les contrebas, jusque dans la fosse, parmi la boue ; celle-là même qui fit de l’homme respectable que vous étiez un paria, l’animal à abattre. Que va-t-il advenir du lieutenant Sawamura ? Sa femme et son fils ont été enlevés par le tueur en série à tête de grenouille qu’il pourchasse. Et, comme si cela ne suffisait point, le voilà désormais dessaisi de l’enquête… Que faire ? Cavalier seul  et poursuivre la chasse à l’homme ? 


Comme tout polar qui se respecte s’en vient le moment de friction avec la direction. Sawamura aura beau avoir été mis sur le banc de touche hors de question pour autant de laisser le devenir de sa compagne et de son fils entre les mains de ses quelques collègues de travail. L’auteur Ryôsuke Tomoe passe à la vitesse supérieure : l’état de notre cher lieutenant de police – d’ores et déjà un peu fonds du trou – n’ira guère en s’arrangeant : parfois au-delà des frontières de la morale et de la légalité, sa fatigue extrême ne lui fait pas emprunter les choix les plus judicieux qui puissent être ; à ses dépens… 


Certes, l’intrigue avancera à grands pas, mais, alors que l’étau se resserrera davantage sur l’insaisissable bourreau et au moment où tout semblait pourtant s’éclaircir, il sera assisté à une inversion totale de vapeur : le lieutenant Sawamura fera les frais d’un dur à cuire, et pas des moindres. Lors de cette descente aux enfers, le mangaka excelle à dépeindre les sombres atmosphères, parmi les endroits décrépits, dans la crasse. Au diable la loi : le lieutenant de police s’en est allé en chasse, et cela pisse le sang. La couverture est absolument incroyable et très démonstrative du sens graphique de l’auteur : un régal. 


La seconde partie de l’ouvrage se veut à la fois oppressante et autarcique. Le lieutenant Sawamura est esseulé, face à lui-même : isolé et en proie à une énigme. Une énigme dont semblera dépendre sa vie. L’occasion pour l’auteur de recentrer le récit sur le passé de son protagoniste principal : son enfance ; ses rapports avec sa mère et son père ; le pourquoi de son engagement dans la criminelle. Un isolement pesant et déstabilisant appuyé par une maîtrise de la mise en scène très poussée. Le découpage des planches affuble d’un ressenti qui s’en frôlerait presque l’épilepsie : un procédé fort bien usité pour plonger le lecteur aux côtés d’un enquêteur un brin à la ramasse et au bout du rouleau.


Alors que le voile se lève davantage sur l’insaisissable tueur à tête de grenouille, l’incertitude et l’inquiétude n’auront pourtant jamais été aussi grandes. Après un excellent premier volume, l’auteur ne pouvait que s’éloigner des conventions habituelles pour meilleurement en bouleverser les règles du jeu. Un deuxième tome exemplaire, haletant et immersif. Est-il tenu ici le manga thriller de l’année ? Peut-être bien. Incontournable ? Clairement.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Alphonse
17.5 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs