Miaou ! Le quotidien de Moustic Vol.1 - Actualité manga
Miaou ! Le quotidien de Moustic Vol.1 - Manga

Miaou ! Le quotidien de Moustic Vol.1 : Critiques

Kyou no Nyakotan

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 23 Septembre 2015

Dans la déferlante de titres félins qui abondent depuis quelques années, un petit nouveau arrive en ce mois de septembre aux éditions nobi nobi! : Moustic, héros de la série MIAOU! Le quotidien de Moustic. Qui est-il ? Rien d'autre qu'un chaton qui a tout à découvrir de la vie. A l'instar de Chi ou autre Plum, me direz-vous. Et bien, pas tout à fait, car l'auteure Minori Kakio choisit ici une autre voie. Et alors qu'on aurait pu se lasser de trouver tant de mangas de chats, celui-ci vient dépoussiérer le genre de la plus drôle des manières !

Car suivre Moustic, au gré de ses aventures en forme de chapitres de quelques pages, devient vite addictif. Tout commence par sa rencontre avec sa voisine, une cane qu'il adore. Elle sent si bon, elle est toute blanche, elle a l'air si moelleuse... qu'il la boufferait bien, avoue-t-il sous le regard atterré de sa mère. Le ton est donné dès la première page. Mais rassurez-vous, la jolie cane, gentiment nommée "Tata Casse-Croûte", ne finira pas dans l'estomac de Moustic, et deviendra même sa meilleure amie ! Ce n'est là que la première rencontre du chaton, qui en fera bien d'autres. De très importantes rencontres, comme celle de Roy le chat régnant sur le territoire, ou surtout l'effrayant Big-Boss, un gros matou balafré au regard mauvais, qui sème la terreur dans le quartier... mais est-il réellement si méchant que ça ? Et des rencontres plus anodines lui permettant de s'éveiller toujours plus, à l'instar de cette coccinelle qui lui fera connaître d'hilarantes mésaventures.

Des mésaventures, et des aventures, Moustic en connaîtra un paquet au fil de ces 200 pages divisées en 19 chapitres. Jouer à "chat" avec ses frères, protéger Tata Casse-Croûte dans ses promenades, tenter de mieux cerner Big-Boss et de ne plus avoir peur de lui, faire un cadeau d'anniversaire à sa mère, tenter de rejoindre la mer sur un radeau... Certaines de ces aventures comme celle de la mer s'avèrent on ne peut plus dangereuses pour un chaton, mais qu'on se le dise, la plupart des aventures et découvertes de Moustic ont avant tout d'autres vocations. Tout d'abord, une vocation à faire évoluer ce jeune chaton qui, comme un enfant, a tant à découvrir et à apprendre. Protéger Tata Casse-Croûte sera loin d'être une tâche aisée, tout comme il aura du mal parfois à se protéger lui-même en se mettant dans des situations délicates. De même, le premier cadeau d'anniversaire fait à sa mère sera loin d'être idéal (c'est le cas de le dire !), et il aura toutes les difficultés du monde à comprendre le concept humain de "Saint-Valentin"... Et quand on est petit, l'imagination a elle aussi vite fait de s'emballer : celle de Moustic s'avère particulièrement fertile, comme quand il pense que Tata Casse-Croûte va se transformer en arbre parce qu'elle a une petite branche coincée, ou quand il s'imaginer des choses horribles, mais totalement à côté de la plaque en observant Big-Boss et les autres !

Vous l'aurez compris, avec son imagination fertile, sa soif de découverte, ses nombreuses bêtises mêlées à son envie de bien faire, Moustic a tout d'un enfant qui découvre la Vie, et Minori Kakio joue d'ailleurs à fond cette carte en offrant à son héros félin des bouilles toujours très expressives voire un brin caricaturales pour mieux faire passer l'humour. La mangaka humanise joliment son petit héros poilu, sans pour autant trahir son statut de chat : c'est en tant que tel qu'il découvre tout, et beaucoup de ses réactions restent typiques de ces chers félins. C'est un équilibre joliment trouvé, y compris pour les autres personnages félins, à commencer par Big-Boss et par la mère de Moustic.
Seule grande exception : Tata Casse-Croûte. N'étant pas un chat, mais un cane, celle-ci n'est aucunement humanisée : elle a quasiment toujours la même, ne dit que "coin-coin"... et pourtant, on la cerne parfaitement en l'observant. Minori Kakio est parvenue à la dessiner de très belle manière, sa tête de canard pourtant classique est capable de faire naître chez le lecteur autant d'amusement que d'attachement et de tendresse... et, quelque part, sa forte amitié avec Moustic montre très joliment qu'il est possible de devenir des amis sincère malgré les différences et les problèmes de communication.

De manière générale, ce premier tome dégage également une jolie bienveillance entre les personnages. En plus de la relation entre Moustic et Tata Casse-Croûte, il y a évidemment l'inquiétude toute maternelle de la mère de notre chaton pour son fils, qu'elle n'hésitera jamais à protéger en montrant un sacré caractère ! La relation avec Big-Boss s'annonce elle aussi intéressante, celui-ci se montrant en réalité très protecteur derrière ses allures de matou bougon et bagarreur. Moustic évolue dans un univers bienveillante, entouré de personnages hauts en couleur qui font attention à lui quand il le faut, le protègent, lui donnent des leçons... mais lui font aussi parfois subir de sacrées mésaventure hilarantes !

Et on en arrive donc enfin à l'aspect le plus présent : l'humour ! Celui-ci est omniprésent. Il y a un voire plusieurs gags à quasiment chaque page, et tous ont de quoi faire sourire ou faire carrément exploser le lecteur, car la mangaka se renouvelle à merveille. On peut tout simplement sourire en suivant les aventures de Moustic, avec tout ce que ça implique de petites bêtises, d'incompréhensions... Mais l'auteure ne s'arrête pas là et n'hésite pas à malmener ses héros en les confrontant à des petites mésaventures délirantes. Qu'il s'agisse de la façon dont Moustic peut se prendre des beignes de sa mère, de la façon dont Big-Boss voit régulièrement son image de caïd cassée, du côté blasé de la mère du chaton quand il fait n'importe quoi... Parfois sur une seule case, Minori Kakio balance un excellent gag, celui-ci étant généralement bien servi par les têtes caricaturales des personnages (il faut voir les mines totalement blasées de la mère, ou les têtes irritées de Big-Boss). Bref, pour peu que l'on se laisse happer, la lecture est capable d'être quasiment toujours drôle.

Si l'on devait faire une petite comparaison, on pourrait dire que MIAOU! Le quotidien de Moustic a un petit côté Yotsuba&! en version chat. On adore suivre les aventures de cette petite boule de poils qui a tant de choses à découvrir, au gré de son quotidien hilarant et sous l'oeil parfois blasé ou agacé, mais toujours bienveillant de son entourage.

Et l'édition française est de très bonne facture. Le seul élément où le bât blesse un petit peu, c'est le papier qui apparaît légèrement jauni et transparent par instants. Le reste est excellent : l'impression est de qualité, le bon travail sur le sous-titrage des onomatopées est très appréciable, et la traduction s'avère particulièrement inspirée, sachant notamment très bien faire ressortir les nombreux gags et le côté enfantin de Moustic !


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
17.5 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs