Lune de sang Vol.1 - Actualité manga

Lune de sang Vol.1 : Critiques

Gachirin ni Kiri Saku

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 03 Avril 2015

Dans ce qui semble être une petite ville japonaise, on dit depuis toujours qu'il ne vaut mieux pas s'approcher de la forêt la nuit, surtout quand la Lune se fait belle... Pourtant, depuis quelque temps, les événements sordides se multiplient : des gens disparaissent en ne laissant derrière eux que de grandes traces de sang, d'autre se font simplement mordre par ce qui semble être des chiens errants avant de disparaître à leur tour...


C'est dans ce contexte peur assurant qu'une nouvelle élève arrive au lycée. Tout de noir vêtue et dotée d'une peau d'albâtre, la belle mais très mystérieuse Sakuya Inugami est en réalité l'héritière d'une longue lignée de femmes destinées à devoir protéger les gens d'une mort certaine...


Première série paraissant en France de Tomô Maruyama, Lune de sang, qui se terminera bientôt au Japon avec son 7ème volume, donne vite le ton dans un premier chapitre servant à poser le décor. Chiya et son petit ami Atsuya, tous deux lycéens, croisent en pleine nuit ce qui semble être un loup-garou, et sont sauvés in extremis par notre héroïne... Mais sont-ils réellement sauvés ? Quand elle se réveille plusieurs jours plus tard, la jeune fille découvre qu'elle et Atsuya ont été sauvés, mais que son copain a malgré tout été mordu par la créature qui les a attaqués. Ils reprennent leur quotidien, mais sont vite rattrapés par la cruelle réalité... Au bout de ce premier chapitre sans surprise, le concept des loups-garous est clairement posé, et il nous est déjà permis d'appréhender toute la cruauté de la situation de Sakuya, destinée à éliminer les monstres sans pouvoir recevoir le moindre remerciement en retour. Bien au contraire, sa situation, qui la contraint à éliminer quiconque devient une menace, la voue à s'attirer la haine de ceux qu'elle sauve...


Et la construction des chapitres suivants suit grosso modo le même schéma : plus ou moins indépendants, les chapitres 2 et 3, à l'instar du chapitre 1, permettent de mettre en place les uns après les autres les divers éléments qui animeront l'intrigue. Ainsi le chapitre 2 permet-il de faire la connaissance Shippe, inugami supérieur et dévoreur d'hérésies possédant le corps de Sakuya, et dont notre héroïne peut utiliser les pouvoirs contre une cruelle contrepartie : plus elle utilise ce pouvoir, plus Shippe fait naître en elle une irrésistible soif de sang, qui l'oblige à boire le liquide vital de ses victimes bien qu'elle déteste ça... Quant au chapitre 3, il nous propose une brève mission vécue du point de vue d'un jeune garçon s'étant fait mordre et qui est donc condamné à être éliminé par celle dont il est tombé amoureux...


En filigrane, l'auteur esquisse d'autres éléments : le passé de la famille ancestrale Inugami, son rôle exact, la brève évocation d'un dénommé Kaina que notre héroïne recherche... Il faudra ensuite attendre les deux derniers chapitres du tome pour que le tout prenne un peu plus de consistances avec l'arrivée d'une ennemie autrement plus importante et marquant réellement les débuts de ce qui semble être l'histoire principale.


En somme, il s'agit donc ici d'un long tome de mise en place, l'auteur distillant peu à peu les éléments de son récit pour mieux intriguer à la fin du tome. Mais ce schéma classique suffit-il à nous happer ? Pas sûr...


Si fonctionner sur des premiers chapitres plutôt indépendants permet d'amener peu à peu les choses, le risque est d'avoir une entrée en matière plate, et Maruyama tombe en plein dans le piège. Ses premières intrigues sont beaucoup trop lisses, basiques et prévisibles pour passionner, les dialogues sont assez répétitifs et peu inspirés, voire de mauvais goût quand l'auteur décide d'y glisser des sous-entendus. Quant aux dessins, sans être désagréables, ils sont plutôt banals, autant dans le design des loups-garous (variés mais peu impressionnants) que dans celui des personnages humains (Sakuya étant l'habituelle belle brune à la peau blanche, façon japonaise traditionnelle) et des décors. Le ton général, lui, mêle de l'action plate (les combats ne sont guère palpitants, et ce ne sont pas les noms de techniques même pas présentés qui sauvent le truc) à quelques élans de fan service (filles à moitié dénudées, nichons léchés par des loups-garous aux mines vicieuses ridicules... Si vous n'êtes pas amateur, rassurez-vous quand même : ce fan service reste souvent au second plan) et, surtout, à une déferlante de sang dessiné de façon très primaire. Enfin, certains éléments scénaristiques tendent à laisser circonspect. Par exemple, comment peut-on prendre pour des chiens errants des gros machins gigantesques et baveux que sont les loups-garous ?


Au final, la couverture du tome ne ment pas : un peu d'ecchi, de l'action, et beaucoup de sang, pour une série B qui démarre de façon très lisse, mais qui devrait avoir de quoi plaire aux amateurs du genre par la suite, la fin du volume accentuant au bon moment les enjeux et les énigmes installés. Même si on n'attend pas grand-chose de ce divertissement, laissons-lui le bénéfice du doute en attendant de lire le deuxième tome.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
10 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs