Ludwig Fantasy Vol.1 - Actualité manga

Ludwig Fantasy Vol.1 : Critiques

Ludwig Gensôkyoku

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 12 Novembre 2014

Après des années d’attentes, le prince Ludwig est de retour, et Tonkam n’hésite pas à nous faire part des nouvelles aventures du futur héritier de la couronne. L’un des derniers titres en date de Kaori Yuki est bien une suite, celle de Ludwig Revolution qui compte quatre volumes. Les fans l’ont attendu et la mangaka annonçait déjà cette suite par la postface du quatrième opus de l’acte précédent. Même si le rythme de parution sera laborieux, replongeons-nous avec joie dans les aventures du héros du conte de fées le plus barré du manga !


Ludwig est l’héritier d’un grand royaume, mais il n’a toujours pas trouvé d’épouse. Or, que serait un prince sans promise ? Après avoir cherché sa dulcinée à travers les contrées de Grimm, le voilà qui atterrit au continent d’Andersen où les princesses locales pourront éventuellement lui convenir… A condition qu’elles aient de gros seins.


Tout d’abord, précisons qu’il n’est pas très important de ne pas avoir lu Ludwig Revolution avant d’entamer ce nouveau titre. Bien au contraire, ce premier volet de Ludwig Fantasy peut constituer un excellent tremplin, et le seul souci de compréhension viendra peut-être des liens unissant Ludwig à Wilhelm, son fidèle domestique qu’il moleste avec grand plaisir, ainsi que Dorothéa, la superbe sorcière éprise du prince et qui n’attend de lui que des sévices corporels pour satisfaire ses désirs SM. En partant du simple principe que Ludwig parcourt les royaumes dans l’espoir de rencontrer une princesse à forte poitrine et que l’œuvre de Kaori Yuki revisite, les contes de manière décalée, la lecture ne pose aucun véritable souci.


Ainsi, un premier chapitre ciblé sur « La petite sirène » ouvre le bal et permet au lecteur de retrouver l’ambiance si particulière du titre, et au nouveau venu de se familiariser aisément avec l’univers de Ludwig. Bien que la lecture des quatre tomes de la précédente série puise remonter, les marques nous reviennent sans crainte : Les choix d’adaptation de Kaori Yuki sont exquis, car sans tabou, et le tempérament du prince faisant de lui l’un des plus grands trolls du shojo nous fait de nouveau rire aux éclats.


S’en suit une histoire en trois chapitres pour le moins particulière puisqu’elle renouvelle complètement le style de la série. Après être restée dans des influences purement occidentales avec les contes de Grimm, la mangaka décide de s’évader, et l’histoire de Kaguya nous raconte bien un récit en provenance d’Asie. Le cadre change alors nettement, et on perd parfois ses repères face aux clins d’œil dépaysant, d’autant plus que l’auteure insiste beaucoup dessus. Dans le fond, la série se renouvelle, mais dans la forme, les frasques du prince Ludwig restent aussi savoureuses que dans la série précédente. On ressort même de notre lecture satisfait de cette bouffée d’air frais, car surfer éternellement sur l’ensemble des contes occidentaux aurait pu occasionner des redites. Or, ici, le récit est suffisamment folklorique pour que le dépaysement fasse mouche.


Pour autant, Kaori Yuki ne quitte jamais ses ambitions premières : revisiter les contes de manière loufoque, voir absurde. Certains gags sont véritablement inventifs, bien plus que dans les quatre tomes qui constituent la première série. Pour cette suite, nous avons l’impression que la mangaka s’est lâchée en termes de délires et qu’elle n’est en aucun cas bridée. L’intrigue part parfois dans tous les sens, des vaisseaux spatiaux débarquent… La démesure a souvent lieu, et c’est ce qui rend la lecture désopilante et savoureuse. On reste dans les mêmes tons que Ludwig Revolution, mais l’absurde est poussé à son paroxysme.


Graphiquement, nous sommes dans du Kaori Yuki pur jus. Ceux qui ne connaissent pas la reine du shojo gothique seront peut-être surpris, au départ, par le parti pris artistique de la mangaka, d’autant plus que sa narration a tendance à aller à cent à l’heure et qu’il n’est pas toujours évident de la suivre. Pour autant, on se trouve dans la droite lignée de Ludwig Revolution, impliquant l’esthétique à la fois gothique et onirique.


Concernant l’édition, Tonkam rend une excellente copie avec une traduction de qualité et un ouvrage dans les tons bleus qui viendra poursuivre avec élégance la fresque Ludwig dans les mangathèques. La seule réserve concerne peut-être un manque de notes à propos de différents contes, en particulier celui de la princesse Kaguya dont les termes peuvent rebuter un lecteur non habitué aux récits purement japonais de cette sorte.


Le prince Ludwig est bel et bien de retour, et son aventure est toujours si désopilante ! Que l’on ait déjà lu ou non les frasques du prince, ce premier (ou cinquième) tome nous plonge à merveille dans une version revisitée, de manière absurde, des contes de fées. Là où on peut grogner, c’est concernant le rythme de parution du titre. Il est fort probable que la série ne paraisse qu’à un volume par an, aussi le lecteur devra s’armer de patience pour découvrir le prochain périple du prince et de ses acolytes.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs