Konshoku Melancholic - Actualité manga
Konshoku Melancholic - Manga

Konshoku Melancholic : Critiques

Konshoku Melancholic

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 17 Juin 2016

Critique 1

Sorti au Japon en 2013, Konshoku Melancholic est le recueil qui a lancé la carrière de Ringo Yuki, une jeune artiste qui depuis s'est taillée une réputation flatteuse dans le domaine du boy's love.

Au programme de cet album, une succession d'histoires de longueurs variables, publiées en 2011-2012, ou étant des récits originaux exclusifs à ce livre.
Dans cette succession de brefs récits, ce sont sans doute les deux premiers, occupant deux chapitres et prenant la moitié du livre, qui se démarquent le plus.
Le premier récit nous narre le quotidien de Miyashita et Nishimura. L'un est un lycéen renfermé depuis toujours et ne réussissant à exprimer ses émotions qu'en les couchant sur ses dessins, tandis que l'autre, son meilleur ami, est un jeune garçon plus expressif, en plus d'être le meilleur coureur sur piste de l'établissement. Ils sont opposés, et sont pourtant les meilleurs amis du monde. Mais petit à petit, Miyashita a compris qu'il ressent un tout autre type de sentiments pour son ami, et, à défaut d'être capable de le lui avouer par honte et par peur de le voir s'éloigner, évacue ses sentiments en dessinant celui qu'il aime.
La deuxième histoire, elle, narre la liaison compliquée d'un jeune homme ayant une phobie de la saleté, ce qui complique grandement ses relations. A moins qu'il ne parvienne à franchir un cap par amour... Le sujet de ce récit rappelle forcément 10 Count de Rihito Takarai, mais soulignons bien que l'oeuvre de Ringo Yuki est antérieure.

Ces deux histoires, qui sont donc les deux plus longues, véhiculent à elles seules tout ce qui fait la qualité du recueil et se confirmera dans les histoires suivantes, même si ces dernières sont plus courtes. A savoir des thématiques très variées, mais aussi et surtout un immense talent chez cette jeune artiste pour croquer des personnages réussis. En effet, Ringo Yuki s'applique beaucoup à offrir à ses divers héros un réalisme certain, où pointent quelques traits de caractère spécifiques qui rendent chacun d'eux unique et facilement identifiable. On a vite fait de cerner chacun d'eux, et dès lors l'artiste peut s'appliquer sur ce qui est peut-être sa principale qualité : la crédibilité totale des réactions et évolutions de ses personnages. On sent chez la mangaka un réel désir d'aborder avec finesse l'évolution relationnelle des couples qui se forment ou qui essaient de se trouver, au contraire de certains autres titres du genre dont le seul objectif est d'amener des scènes de coucheries. Sur ce dernier point, d'ailleurs, notons qu'en dehors de quelques pages qui restent légères, Konshoku Melancholic reste soft.
Et pour porter cela comme il se doit, la narration fait du très bon travail, en ne s'égarant jamais, et en maîtrisant également comme il faut les ellipses et non-dits qui permettent au lecteur/à la lectrice d'imaginer eux-mêmes comment raccorder les choses. Par exemple, ne serait-ce que dans la première histoire, il se passe un certain temps entre le premier chapitre (au lycée) et le deuxième (à l'université), mais cela ne s'avère pas choquant, tant la mangaka sait conserver des héros cohérents dans leur caractère et leurs évolutions.

A cela s'ajoute un dessin agréable. Certains personnages peuvent se ressembler un peu trop d'une histoire à l'autre, mais leur caractère permet toujours de bien les différencier. Pour le reste, c'est assez fin, plutôt expressif, empreint d'une certaine douceur.

Pour une première oeuvre, Konshoku Melancholic s'avère être une belle réussite, donnant fortement envie de retrouver au plus vite Ringo Yuki, jeune artiste prometteuse !



Critique 2

Yuki Ringo débarque chez nous avec sa toute première œuvre. Depuis, elle en a sorti bien d’autres et s’est frayée un chemin dans le cœur du public japonais. Espérons que cela soit le cas en France également. On commence le récit avec Miyashita, lycéen timide et discret. Il est dans le clan des gens que l’on ne remarque pas, dans le groupe de ceux à qui on ne parle pas vraiment. Et pourtant Nishimura, coqueluche du lycée et meilleur coureur sur piste de l’établissement, veut apprendre à le connaître. Il l’approche et discute, rigole, l’inclut dans son monde. Peu à peu, l’artiste en herbe qu’est Miyashita se laisse séduire et finit par tomber sous le charme de son camarade. Un peu plus que prévu… Il exprime ses émotions inavouées à travers ses toiles et quand Nishimura le découvre, il va céder aux larmes et aux hésitations de son ami. Une très attendrissante histoire, surtout quand on les voit un peu plus tard et qu’ils concrétisent leur relation, sans forcément avec les clichés du genre. Le uke n’est pas totalement pur et innocent, loin de là. On apprécie ce réalisme chez les personnages et leur volonté à avancer tous les deux malgré les difficultés rencontrées et leurs hésitations.

Le tome ne s’arrête pas à l’histoire principale, toutefois. On croisera un psychopathe de l’hygiène et anti bactérien et son ami qui nous rappellent un peu 10 Count, un pseudo voyou qui pense pouvoir maintenir ses mensonges face à celui qui l’aime et un tenancier de bar qui se fait sauter dessus par un adolescent attendrissant. Bref, plusieurs situations, plusieurs problèmes. La lecture est variée, on ne s’ennuie pas. Et même si l’on aurait adoré avoir plus pour chaque couple, finalement l’auteur s’en sort bien et dose agréablement pour que cela ne soit pas trop court. On n’a pas le goût d’inachevé mais plutôt celui d’une douce et agréable parenthèse, d’observer deux jeunes gens à travers un trou de serrure. Cela se termine sans trop de regrets, à part celui de ne pas avoir plus de tomes de l’auteur chez nous. Les personnages sont finement exploités et mis en page, ils ont de réelles motivations, des sentiments plausibles, des méthodes variées. Chacun d’eux a une particularité dans son ordinaire qui rend chaque histoire spéciale et intéressante. On termine rapidement leurs rôles, préférant parfois les laisser au beau milieu de quelque chose sans que cela ne nous perturbe plus que ça. Nous ne sommes que de passages, nous admirons leurs évolutions sans contrôler notre vitesse. Et c’est très agréable, de se sentir ainsi portés par un récit qui dégage une réelle qualité.

Les graphismes sont tout aussi agréables que la narration, avec un chara design simple et efficace. Les personnages se ressemblent parfois un peu, la faute au format de plusieurs petites histoires à la suite. Ce n’est pas gênant lorsque la trame permet de faire naitre les personnalités qui différencient bien chacun des jeunes hommes. Un léger parti pris humoristique est mis en évidence, avec des expressions parfois grossies ou des situations tournées en ridicule. L’auteur est suffisamment à l’aise avec son style pour se permettre de jouer avec l’amusant sans que cela ne tourne au grotesque. Les quelques scènes érotiques sont peu détaillées, et c’est plutôt bien pour une vie sexuelle adolescente qui peut tâtonner, surtout quand on pense que l’homosexualité est une découverte pour la plupart d’entre eux. C’est donc un one shot plein de sensibilité et une lecture réussie que nous refermons, avec l’espoir de pouvoir suivre la mangaka sur d’autres chemins.

Critique 2 : L'avis du chroniqueur
NiDNiM

17 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs