Kingdom Hearts - L'intégrale Vol.2 - Actualité manga
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Kingdom Hearts - L'intégrale Vol.2 : Critiques Chain of Memories

Kingdom Hearts - Chain of Memories

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 14 Août 2017

Après Kingdom Hearts, les éditions nobi nobi! poursuivent leur réédition des mangas de la célèbre saga de Square Enix et Disney, autrefois édités par Pika Edition. Ce deuxième pavé regroupe l'intégralité de Kingdom Hearts: Chain of Memories, l'adaptation du jeu éponyme. Datant de 2005 au Japon, ce manga est d'abord sorti en France chez Pika en 2012, puis a été réédité en 2014 avant de connaître cette nouvelle édition par nobi nobi!, qui nous livre à nouveau un très bon travail éditorial. Regroupant les deux tomes initiaux, le pavé comporte pas moins de 430 pages, mais reste très facile à prendre en mains, tout comme son prédécesseur, grâce à un papier bien souple et à une reliure soignée. A l'intérieur, l'impression est très bonne, et Olivier Sart livre une très bonne traduction très fidèle au jeu.


Chain of Memories en manga se présente comme la suite directe de Kingdom Hearts. Sora a pu retrouver et sauver sa précieuse amie Kairi, qui est repartie sur l'île, attendant désormais leur retour à lui et Riku. Mais encore faut-il retrouver Riku, qui s'est laissé engloutir par les ténèbres en compagnie du Roi Mickey, le souverain de Donald et Dingo qui sont à sa recherche et accompagnent Sora dans sa quête. Egalement soutenus par Jiminy Cricket, nos héros voient leurs pas les amener jusqu'au mystérieux Manoir Oblivion, où ils sont accueillis par un énigmatique homme emmitouflé dans un manteau noir, qui les met en garde sur les lieux. Car même si Riku et le Roi Mickey semblent terrés dans les plus profondes ténèbres de ce lieu, l'endroit est marqué par un cruel secret : "trouver c'est perdre, et perdre c'est trouver".


Comme son nom l'indique, Chain of Memories joue sur la thématique de la mémoire et des souvenirs, et la quête de Sora et de ses compagnons dans le Manoir Oblivion risque de les confronter à des choses bien difficiles, car chaque avancée leur fera perdre un précieux souvenir... voire, pire, en modifiera. Sora, Donald et Dingo parviendront-ils à se rappeler sans problème de ce qu'ils recherchent, de leurs précieux amis ? Et qui est la dénommée Naminé, cette mystérieuse fillette dont notre héros se rappelle petit à petit comme d'une précieuse amie ?


Que les fans de la saga KH se rassurent : après un Kingdom Hearts intéressant, mais beaucoup trop expéditif, on sent que pour cette deuxième adaptation manga le mangaka Shiro Amano a eu un peu plus de marge de manoeuvre, ce qui lui permet d'offrir un récit plus clair, plus riche, plus consistant. Cela se traduit par une exploitation tout à fait honnête des principaux nouveaux personnages du jeu, à commencer par Naminé, jeune fille à la forte aura de mystère au départ, apparaissant comme une précieuse amie captive que Sora doit sauver... mais qu'en est-il exactement ? Le rôle de Naminé pourrait se révéler bien plus important, mais aussi triste qu'au départ, en révélant une petite fille marqué par la solitude, et dont le pouvoir fait qu'elle se retrouve exploitée par la mauvaise Organisation XIII. Les six figures de cette organisation, divisées en deux groupes rivaux, sont elles aussi globalement intéressantes pour leur caractère et leurs motivations propres. Cela dit, s'il y a du mieux par rapport au manga Kingdom Hearts, on regrette encore, parfois, une certaine sous-exploitation des figures. L'émotion aurait pu être plus forte autour de l'attachante Naminé autour de qui ça va quand même un peu vite, et le traitement offert aux membres de l'organisation XIII est très inégal. Par exemple, si Vexen, Axel et Larxene s'en sortent plutôt bien ce n'est pas le cas de Lexaeus qui ne sert limite à rien, ou de Zexion dont le rôle n'est toutefois pas encore fini. Mais la plus grosse déception provient de Marluxia, qui s'annonçait comme un antagoniste fort et charismatique, mais qui est finalement vite expédié.


Bien sûr, bien d'autres rebondissements viennent parsemer le récit, à commencer par la création d'un faux Riku semant le doute, ou l'exploration d'univers Disney. Sur le premier point Amano s'en sort bien, par contre le deuxième point est l'un des gros points faibles du manga : dans la première moitié on ne retient que le retour du monde d'Aladdin qui est exploité honnêtement, mais sans beaucoup d'originalité par rapport au film d'origine, et dans la deuxième moitié les univers Disney deviennent complètement absents. Enfin, un autre point assez réussi concerne le lien d'amitié unissant Sora, Donald et Dingo, un lien parfois mis à mal face aux épreuves d'Oblivion, mais dont on ressent encore la force, notamment via la trinité.


En mêlant réalité et souvenirs, en confrontant lumière et ténèbres, Shiro Amano reste bien fidèle aux grands thèmes du jeu, mais il choisit également d'y distiller un humour plus présent. Celui-ci est plutôt inégal, en étant tantôt efficace, tantôt trop présent en cassant un peu soudainement le rythme et l'intensité dramatique. Dans l'ensemble, on a pourtant un récit plus mature que dans le premier volet.


Du côté des visuels, le mangaka a bien pris ses marques. Il reste quelques inégalités sur le design de certains personnages comme Axel qui apparaît moins intense, mais globalement c'est vraiment du bon travail, très appliqué, assez fin et riche. Mention spéciale à certains décors très soignés et jouant bien sur les contrastes et l'encrage, à commencer par le Manoir Oblivion dès le début de la lecture.


Encore imparfaite, mais meilleure que sur Kingdom Hearts, la version manga de la saga vidéoludique créée par Square Enix et Disney s'améliore avec cette deuxième adaptation qu'est Chain of Memories. Le récit zappe pas mal de choses, ce qui est toujours dommage, mais elle assure l'essentiel en offrant une histoire claire qui exploite assez bien le matériau d'origine.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
14 20
Note de la rédaction