Kill la Kill Vol.1 - Actualité manga

Kill la Kill Vol.1 : Critiques

Kill la Kill

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 23 Mai 2016

L’académie japonaise Honnôji est dirigée d’une main de fer par Satsuki Kiryuin qui domine par la peur. Dans cette institution particulière, certains élèves possèdent des uniformes Goku qui leur confère une certaine puissance selon leur grade : les hautes pointures de l’établissement sont vêtues d’uniformes à trois étoiles et les autres d’une à deux étoiles tandis que la plupart d’en détienne tout simplement pas.
C’est dans cet établissement que fait irruption Ryûko Matoi qui fait du grabuge dès les premières heures. Motivée par l’intention de découvrir qui est le meurtrier de son père, Ryûko défie toute l’académie Honnôji. Pour se défendre face aux uniformes Goku, elle manipule une moitié de ciseaux, mais cela ne lui suffira pas pour mettre en déroute de si puissants adversaires… à moins que son géniteur ne lui ait laissé un ultime héritage qui changera la donne.

Adapter en manga des anime à succès n’a rien d’étonnant, il est donc normal que l’anime de 2013 du studio Trigger, qui a connu un grand succès, ait droit à sa propre monture au format bande dessinée nippone. En revanche, une parution dans l’hexagone n’est pas toujours une évidence et pourtant, Kana a choisi de proposer cette courte série dessinée par Ryô Akizuki que nous découvrons pour la première fois en France, bien que le mangaka soit assez prolifique et spécialisé dans les mangas assez brefs.

Avant même d’entamer ce premier volet, une inquiétude subsiste. La série est achevée en trois volumes, ce qui paraît bien court pour un titre adaptant 24 épisodes. Certaines adaptations, comme RahXephon, justifiaient leur courte durée par les grands changements dans le scénario, ce qui n’est pourtant par le cas de Kill la Kill qui, dans ce premier opus, cherche à coller le plus possible au scénario de l’anime du studio Trigger. L’intrigue présentée ici est alors conforme à celle de l’anime, ce qui ne dépaysera certainement pas les amateurs de la série originelle tandis que les nouveaux venus pourront entrer sans problème dans cette histoire haute en couleur et aux moult rebondissements. En ce sens, le titre dessiné par Ryô Akizuki remplit son rôle de manga promotionnel tant il cherche à représenter toutes les qualités présentes dans la série animée, que ce soit le scénario farfelu ainsi que ses concepts, ou le dynamisme fort de l’œuvre dû à la multitude de combats.

Pourtant, difficile d’applaudir le manga comme nous pouvions le faire sur l’anime. Le passage d’un support à l’autre est presque meurtrier pour la version papier qui fait bien pâle figure à côté de sa grande sœur, aussi découvrir le manga avant la série télévisée peut être un réel avantage. Seulement, le lecteur non-initié à Kill la Kill perdrait énormément puisque le manga cherche à se concentrer sur les éléments phares et perd logiquement moins de temps sur des séquences plus plates, mais qui contribuaient au rythme et au charme de l’anime. Mais surtout, c’est du point de vue esthétique que l’on sent que le manga Kill la Kill n’est rien d’autre qu’un produit promotionnel. Ryô Akizuki n’a pas un style désagréable pourtant, il cherche souvent à coller à l’ambiance visuelle de la série animée, mais n’y parvient pas tout le temps. Il choisit alors volontairement d’accentuer le grotesque de son trait pour créer du dynamisme, une réussite à certains instants quand d’autres séquences se montrent plus creuses. Dans le même registre, Kotaro Môri était parvenu à honorer le pari sur son Gurren Lagann, mais l’auteur que nous découvrons ici ne parvient pas à être en adéquation avec les ambitions de l’œuvre, et ce malgré tous les efforts qu’il tente de démontrer.

Avec ce premier tome, nous pouvons donc voir deux vocations au manga Kill la Kill : prolonger le plaisir des adeptes de l’anime, ou faire découvrir la série. Dans le premier cas, le passage d’un support à un autre est douloureux tandis que dans le second, le format papier n’est pas la meilleure option pour démarrer l’aventure. Pourtant, l’intrigue démontre bien des qualités, ne serait-ce cette ambiance exagérée, les mystères subsistants et les concepts loufoques justifiant le rythme effréné et l’avalanche d’affrontements.

Du côté de l’édition, Kana a fait un travail tout à fait honnête sur ce premier opus, l’adaptation de Thibaud Desbief étant très fidèle à l’âme de la série. Notons d’ailleurs que si les trois tomes, dans leur fabrication, sont tout à fait conventionnels, il est plaisir de constater les ambitions de l’éditeur sur la série étant donné que la version limitée du troisième opus est vendue avec un coffret destiné à accueillir la trilogie, mais nous y reviendrons en temps voulu…

Partant d’une intention que l’on connaît bien maintenant, à savoir promouvoir une œuvre à travers une autre sur un support différent, ce premier tome de Kill la Kill fait pâle figure face à la version animée. Pourtant, l’intrigue présentée est fidèle à celle d’origine et malgré quelques maladresses dans son trait, le style de Ryô Akizuki a du charme et cherche à se rapprocher le mieux possible de la série télévisée. A termes, nous aurons sans doute un court manga appréciable pour les amateurs de la série, mais on ne saurait que trop conseiller l’anime pour une première immersion dans l’univers et l’histoire de Kill la Kill.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
13 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs