Inspecteur Kurokôchi Vol.1 - Actualité manga
Inspecteur Kurokôchi Vol.1 - Manga

Inspecteur Kurokôchi Vol.1 : Critiques

Kurokôchi

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 19 Mars 2015

Quand Takashi Nagasaki, coscénariste de plusieurs oeuvres de Naoki Urasawa et scénariste de Dossier A., s'allie au dessinateur Kôji Kôno que l'on connaît en France pour Gewalt, cela donne Inspecteur Kurôkochi, où les aventures d'un lieutenant de police vraiment pas comme les autres...


Débutée au Japon en 2013 et rapidement déclinée en une série live, l'oeuvre nous croque le portrait de Keita Kurokôchi, lieutenant de la 2ème brigade, spécialisée dans le crime organisé et les affaires liées aux politiciens. A force de tremper dans ce type d'affaires, le bonhomme a pris connaissance des pires secrets des politiques et des hommes de la préfecture... et s'en sert allègrement pour les faire chanter ! Députés, gouverneurs, supérieurs à la police... personne n'échappe à ses chantages et demandes de pots-de-vin ! Et forcément, cela attire la haine de beaucoup de monde.


Jeune homme tout juste nommé au poste d'administrateur de la 1ère brigade d'investigation, Shingo Seike sent d'emblée grandir en lui ce type de haine dès ses premiers pas aux côtés de Kurokôchi. Sommé de faire équipe avec lui sur une affaire de meurtre, il a tout le loisir de constater son grand art pour manipuler les gens. Mais Seike découvrira vite que derrière l'irritant flic corrompu se cache un homme ayant des objectifs bien plus ambitieux... et bien plus dangereux !


Après La Main d'Horus ou Rudolf Turkey, c'est une nouvelle grande gueule qui fait une arrivée fracassante aux éditions Komikku. Une grande gueule que l'on découvre petit à petit, en même temps que le novice Shingo Seike, et qui nous impose vite son petit jeu. Avec sa mine trapue et prétentieuse, ses épais sourcils relevés, son double menton et son aspect mal rasé, Kurokôchi, d'emblée, ne laisse pas indifférent et confirme constamment qu'il est un flic certes corrompu, mais également extrêmement malin (il démontre un talent fou pour retourner les situations à son avantage et faire tomber les têtes les unes après les autres tel un effet domino), et doté d'un esprit cynique et d'un sens de la dérision délectable. Surtout, s'il emploie souvent des méthodes tout sauf conventionnelles (il n'hésite pas à menacer, à faire chanter ou à provoquer la mort), c'est pour atteindre toujours mieux son désir de faire tomber, les uns après les autres, les hauts placés qui sont encore plus corrompus et malhonnêtes que lui. Face à cela, Seike ne peut que changer petit à petit d'avis jusqu'à devenir une sorte d'allié naïf, mais déterminé... même s'il se fait parfois malmener dans les plans du lieutenant !


L'écriture de Takashi Nagasaki s'avère particulièrement intelligente, dans la mesure où elle sait nous happer pour ne plus nous lâcher. Les dialogues et répliques mordantes de Kurokôchi sont finement ciselés, les intrigues judiciaires sont clairement narrées... et les différentes enquêtes que mène le lieutenant s'avèrent joliment emboîtées les unes aux autres, car dans le petit monde des politiciens et hommes d'affaires aux dents longues, il n'est pas rare que les plus sordides secrets soient liés de près ou de loin. A Kurokôchi de dénouer tout ça, à sa manière !


Remarqué sur Gewalt pour son sens de la mise en scène percutante et pour ses personnages aux dégaines uniques et aux expressions faciales un peu exagérées et très expressives, Kôji Kôno n'a rien perdu de ces qualités et les utilise mieux que jamais, pour un rendu délicieux, où l'on apprécie notamment les mimiques de Kurokôchi et les visages colériques ou décomposés de ses "cibles" quand elles comprennent qu'elles se sont faites avoir !


Bien ciselé, cynique, porté par un antihéros fort et ambivalent et par un style visuel bien adapté, Inspecteur Kurokôchi débute fort et nous plonge d'emblée dans des secrets judiciaires que l'on découvre avec grand plaisir !


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs