Illegal rare Vol.4 - Actualité manga

Illegal rare Vol.4 : Critiques

Illegal rare

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 13 Juin 2016

Axl et les siens ont envahi la tour Marduk dans le but de s’opposer à Lady Marduk, et sa collecte de Vampyr, ainsi que DxxLmexxA, le vampire vieux de centaines d’années qui la protègent. L’adversaire d’Axl est redoutable sans compter que Lady Marduk s’apprête à dévoiler de grands secrets qui vont remettre en cause tout le passé de notre héros…

Après quatre tomes, nous voici déjà à la fin de ce shônen signé Hiroshi Shiibashi, mangaka qui avait connu le succès avec Nura, le seigneur des Yokai, mais qui a opéré un fiasco complet avec Illegal Rare. L’auteur s’en explique lui-même dans une note finale du tome, l’idée du projet était assez abstraite et la fatigue liée à Nura était présente. Voilà qui explique pourquoi la série regorgeait de défauts, et ce n’est certainement pas ce final qui changera la donne.

On attendait alors un dernier tome au moins riche en action, qui proposerait peut-être un combat final plaisant à suivre au moins pour achever l’œuvre sur une note satisfaisante. Mais à notre grande surprise, seuls quatre chapitres viennent terminer l’histoire, le reste du tome n’étant que de courts récits, des one-shot que l’auteur a dessiné pour des occasions spéciales. Le peu de temps offert à Hiroshi Shiibashi le force alors à commettre les pires erreurs pour le climax d’une série, faute de temps d’abord, mais aussi parce que l’artiste ne savait sans conteste plus comment écrire son œuvre. L’affrontement final contre Lady Marduk et DxxLmexxA est donc un pétard mouillé tant il regorge de facilités scénaristiques et de rebondissements qui tombent à l’eau. Outre le fait qu’Axl n’est jamais mis à mal par son ennemi et doit sa survie à la « force de l’amour », les explications quant aux mystères dépeints par le tome précédent se font trop abstraites, forçant quelques personnages à faire des revirements de camps peu crédibles, le tout teinté par des tirades pompeuses et alambiquées qui n’ont vraisemblablement aucun sens. Difficile de dire si c’est la traduction qui est en cause ou si le mangaka a aussi foiré ses dialogues, mais à plusieurs reprises, difficile de comprendre ce que racontent les protagonistes.

Illegal Rare s’achève alors sur un échec retentissant… mais que propose alors le reste du tome ? Les trois récits qui viennent clore notre lecture sont anecdotiques et à qualité variable. Le premier, Dark Pawn, est présenté comme une œuvre qui a un lien direct avec Illegal Rare, une curieuse idée puisqu’on cherche tout le long le rapport entre les deux séries sans compter que l’intrigue se révèle confuse au possible, assez contraignante à savourer. Tsukumogami 007, second récit indépendant, s’apparente simplement comme une ébauche à ce qui aurait pu être un shônen très classique et bien qu’entouré de maladresses, l’histoire n’est pas forcément déplaisante à lire. Enfin, c’est un Gaiden de Nura, série précédente de l’auteur, qui vient conclure Illegal Rare… preuve supplémentaire du ratage qu’a été la série. Et paradoxalement, par son ambiance qui va de pair avec le style de l’auteur, c’est le fragment du tome le plus sympathique à lire, l’horreur associée au folklore nippon étant un domaine dans lequel Shiibashi se débrouille.

L’œuvre n’est donc achevée que par un demi-volume, le reste étant facultatif et intéressera surtout les curieux du style du mangaka, ou les fans de Nura qui pourront déguster un chapitre supplémentaire. Le bilan d’Illegal Rare est donc navrant, d’autant plus que les concepts de la série n’étaient pas inintéressants, les défauts de l’œuvre revenant à un auteur qui n’a pas su écrire ni exploiter son univers. Cette fin est le reflet même de la série : elle est caricaturale, n’exploite pas les personnages et survole les révélations, tout en insistant sur des clichés et des éléments pompeux qui font paraître la série comme une parodie de shônen, un véritable nanar qui fait rire le lecteur alors que le manga se prend au sérieux. Delcourt a sans doute voulu profiter du petit succès de l’auteur en publiant cette série courte, mais malheureusement, la série aura plus desservi la qualité de son catalogue qu’autre chose.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
4 20
Note de la rédaction