I may love you - Actualité manga

I may love you : Critiques

Suki, kamo

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 21 Septembre 2016

« I May Love You » est un one-shot de Noriko Hakutou sorti en 2012 chez l'éditeur IDP. L'histoire principale nous plonge dans le quotidien de deux jeunes universitaires vivants par leurs propres moyens, et qui se rendent compte qu'ils sont voisins. De par cette proximité du lieu de vie, Hokuto Mukai, le personnage mis en avant, entend tout ce qui se passe dans l'habitation limitrophe de la sienne. Pourtant lorsqu'il croise Iori Ôshima, ce dernier semble triste. Un fait qui l'intrigue au plus haut point.

Ôshima semble avoir tout pour plaire. Studieux, calme et posé, c'est un jeune homme qui se consacre à son travail et qui ne crée pas vraiment de remous. Si ce n'est cette relation étrange qu'il entretient avec Shôsuke. Sans être réellement ensemble, les deux jeunes hommes passent énormément de temps l'un en la compagnie de l'autre, et bien souvent couchent ensemble. Pourtant, ils n'ont d'autre relation que celle-là, ce qui rend Ôshima plutôt mélancolique. Incapable d'avouer ses sentiments, il espère secrètement que son amant deviendra un jour bien plus que cela. C'est dans ce contexte qu'il rencontre Mukai, au contact duquel il apprendra alors ce qu'une vraie relation signifie, et que cacher ce qu'il ressent n'est pas nécessaire. Le rapprochement se fera d'ailleurs par le biais du chat de Mukai qui n'est pas autorisé dans le complexe universitaire. Ce secret partagé par les deux hommes sera le point culminant de leurs débuts.

Pourtant c'est un leitmotiv nouveau qui est montré ici. La mangaka nous expose qu'une relation basée uniquement sur le sexe n'est pas forcément ce qui peut rendre une personne heureuse, et c'est un thème qui est bien loin des yaoïs habituels. En effet, les scènes explicites qui sont montrées n'ont pas d'autres buts que de concrétiser un sentiment, une émotion. Si les amants du début sont dépeints comme faisant partie du schéma visant à expliquer la situation de départ, tout cela s'efface rapidement au profit de nouvelles scènes bien plus sincères. La tendresse est omniprésente, se trouvant dans un effleurement de joue ou un sourire radieux. Rien n'est laissé au hasard, chaque case à son importance. Le lecteur peut aisément ressentir la peine des personnages, leur joie ainsi que leurs désillusions. On apprend à les connaître, à les aimer, on attend avec impatience la prochaine page pour en apprendre plus sur eux, sur la façon dont ils vont se rapprocher et surtout, apprendre à s'aimer.

La seconde histoire disponible dans ce one-shot, « Pink Fruits », n'est cependant pas la même chose. Il n'y a pas vraiment de background, on sait juste que les deux protagonistes vivent ensemble et sont en couple, et qu'un voyage commun avec des amis est organisé. C'est un récit très court qui ne contient pas vraiment de trame narrative, semblant plus être une excuse pour dépeindre une scène érotique qu'un réel scénario à raconter. Cependant, la pâte de l'auteur se retrouve et l'on peut prendre plaisir à apprécier les différents gags. Une chose néanmoins à remarquer, cette partie-là traite d'un sujet intéressant : l'appréciation de son propre corps. Yôta est un jeune homme détestant une partie de son corps qu'il ne trouve pas appréciable, et Rei, son petit ami, lui fera comprendre à sa façon qu'un petit complexe n'est rien face à l'amour qu'il lui porte.

Pour finir, il y a une troisième trame narrative qui se met en place. « Foundling Lover » est, comme son prédécesseur, un récit relativement court qui possède néanmoins une histoire, un certain caractère. Le docteur Tsukada, récemment divorcé, reçoit un jour la visite d'un attaché commercial dans le milieu pharmaceutique, et le jeune homme qui se présente à lui n'est autre qu'Ichihashi, un ancien amour de jeunesse. Ce point n'est cependant pas vraiment précisé, mais l'on peut aisément deviner que ces deux-là se sont adonnés à des séances de longues embrassades -et plus si affinités- dans leurs plus jeunes années. C'est un peu les retrouvailles de deux anciens amants qui se retrouvent et donnent une excuse toute trouvée à une scène osée.

Pour terminer, l'absence de page en couleur n'est pas un souci puisque l'on se retrouve rapidement happé par l'histoire. Les dessins sont adorables, le trait et fin et aisément compréhensible. Les émotions claquent, et à aucun moment le lecteur n'est réellement perdu. Il n'y a pas trop de dialogues, juste ce qu'il faut pour s'immerger dans le récit. Le papier est de bonne facture, et la couverture laisse à elle seule présager une délicieuse histoire pleine de rebondissements et de tendresse.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
YukiTanaka
16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs