Hawkwood Vol.1 - Actualité manga
Hawkwood Vol.1 - Manga

Hawkwood Vol.1 : Critiques

Hawkwood

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 17 Mai 2016

Critique 1 :

1346, France, province de Normandie, cité de Carentan. Alors que la Guerre de Cent Ans a débuté depuis presque dix années, la petite ville, idéalement située, doit faire face aux menaces d'invasion ennemies, mais n'a pas forcément les ressources humaines nécessaires pour s'en sortir. Afin de sauver la cité, son chef a choisi d'engager les membres de la Compagnie Blanche du Corbeau, un groupe de mercenaires dirigé par une certain John Hawkwood...

Les récits puisant leurs sources dans l'Histoire ont le vent en poupe, d'autant plus lorsqu'ils se passent en Europe. Ainsi, l'heure était sans doute venue pour Doki-Doki d'avoir son représentant du genre, avec Hawkwood, une série en 8 tomes que l'on doit à Tommy Ohtsuka, mangaka que l'on a découvert en France il y a quelques années avec Slayers : Knight of Aqua Lord chez Ki-oon. Et pour l'occasion, l'auteur a choisi un pan de l’histoire qui n'a pas forcément l'habitude d'être évoqué, et plus encore un personnage historique qui reste méconnu du grand public malgré son statut intéressant : John Hawkwood est en effet considéré comme le tout premier chef d'armée de mercenaires de l'Histoire.

La première partie du volume sert essentiellement à poser les grandes lignes du contexte et les enjeux autour de la petite ville de normande de Carentan, attirant les convoitises de l'envahisseur anglais, et pas que. Au fil de ce début de série jouant sur le conflit et sur une petite traîtrise animant encore un peu plus les pages, Tommy Ohtsuka nous offre un premier aperçu de la Compagnie Blanche du Corbeau et de son fonctionnement sous la houlette de John Hawkwood. On découvre alors le sens du combat de cette bande, ainsi que leurs petites stratégies (par exemple l'utilisation de leur carriole de femmes pour endormir la vigilance de l'ennemi)... mais ce sont surtout les motivations de Hawkwood qui intéressent le plus : mercenaire oblige, elles sont purement pécuniaires. Le combattant prend soin de ne pas trop se lier à ceux qui l'embauchent, car il n'est pas dit qu'il ne devra pas l'affronter plus tard si l'ennemi lui fait une belle offre. Et quitte à se battre et vivre uniquement pour l'argent, autant toujours essayer de tirer le plus de profit possible des missions... On comprend vite que John Hawkwood et ses hommes ne sont pas du genre à respecter les règles de chevalerie dans leurs batailles, et c'est bien cet élément qui intrigue le plus.
Car pour le reste, on ne peut pas dire que la première partie du volume pose encore correctement tout ce qu'il faut, surtout concernant l'ambiance, et cette impression vient essentiellement d'un coup de crayon qui, bien que fluide dans les moments d'action et jamais vide, souffre d'un aspect un peu trop propre : pas d'atmosphère vraiment crade, pas d'ambiance de guerre qui prend aux tripes, pas vraiment de sang ou de vraie violence... Pour un manga de mercenaires en pleine guerre du Moyen-Âge, ça ferait presque un peu bizarre. Mais le problème vient surtout, pour l'instant, du manque de charisme des principaux personnages sur le plan physique, à commencer par celui de Hawkwood qui a une dégaine somme toute banale, voire passe-partout, malgré son expression faciale plutôt neutre assez réussie.

Pour que l'aspect visuel et même l'intrigue principale décollent un peu plus, il faut donc attendre la deuxième partie du volume, qui est celle posant véritablement des bases un peu plus solides avec l'apparition du prince Edouard III d'Angleterre, à la mine autrement plus efficace dans sa sournoiserie apparente et dans sa soif de guerre pétrie d'ambition, et dont les objectifs de conquête du trône français et de défi envers le Roi de France Philippe VI commencent à bien faire décoller les choses, surtout au vu des dernières pages amenant déjà un intéressant revirement. Via les débuts du conflit amené par Edouard, le mangaka s'applique à conserver un fond historique suffisant pour servir son récit.

Il est donc encore trop tôt pour pleinement se prononcer sur les débuts de Hawkwood, et Doki-Doki semble en avoir bien conscience en ayant eu l'excellente idée de publier les deux premiers tomes de la série simultanément. En attendant, la série a quelques défauts à gommer, mais démarre de façon intrigante en nous immisçant petit à petit dans une intrigue sur fond historique qui s'annonce très plaisante.

Dans les standards de l'éditeur, l'édition de Doki-Doki est particulièrement bien portée par l'efficace traduction de Sébastien Ludmann, qui s'est appliqué à retranscrire une ambiance d'époque assez convaincante via quelques expressions et mots moyenâgeux bien trouvés.


Critique 2 :

Les récits historiques ont le vent en poupe depuis quelque temps, qu'il s'agisse de titre purement historique tels que Cesare ou Ad Astra ou encore des titres plus violents comme Wolfsmund ou encore des récits historiques axés sur la romance comme le Requiem du roi des roses...bref ce n'est pas ce qui manque et personne ne s'en plaindra puisqu'il y a justement de quoi contenter tout le monde.
Avec Hawkwood, Doki Doki se lance dans la course avec un titre peut être un plus rentre-dedans qui a des airs de Berserk en tout de même beaucoup plus soft…
Ne s'étendant que sur huit tomes le titre couvre un pan de l'histoire beaucoup plus large et au final assez méconnu : la guerre de cent ans qui opposa les royaumes Britanniques et Français...tout un programme !

Nous sommes en 1346, en Normandie. La guerre qui sera connue plus tard sous le nom de « guerre de cent ans » bat son plein. Et alors que les Français tentent de résister à l'envahisseur Anglais, des luttes intestines déciment les forces Françaises.
La citée de Carentan bien qu'idéalement placée pour résister à un siège dispose de bien peu d'hommes. Le seigneur des lieux décide alors d'engager une troupe de mercenaires, la Compagnie Blanche du Corbeau dirigée par le charismatique et étonnant John Hawkwood. Il devra démontrer sa ruse et son courage pour repousser des ennemis bien supérieur en nombre...

C'est ainsi que nous découvrons le contexte historique et le personnage principal, en nous plongeant directement dans l'action, ce qui correspond parfaitement à ce genre de récits.
Il faut savoir que le personnage de John Hawkwood n'est pas une création de l'auteur Tommy Ohtsuka, mais a réellement existé. Il est considéré comme le premier mercenaire de l'Histoire et est surtout connu pour ses campagnes en Italie (qui ne seront sans doute pas traitées dans ce titre) mais aussi pour sa violence (ce qui ne sera sans doute pas montré non plus vu qu'il est le personnage principal).
Ainsi le personnage nous apparaît comme calme et sachant garder son sang froid pour retourner les situations qui ne semblent pas à son avantage...un pur stratège militaire, typiquement le genre de personnage qu'on aime retrouver dans ce genre de récits.

Dans un premier temps l'auteur nous expose un conflit Franco-Français pour présenter la cité et les personnages, pour introduire en douceur la troupe de mercenaires et nous exposer leurs talents avant de rentrer dans le vif du sujet et des enjeux bien plus importants.
A ce stade seul Hawkwood sortant du lot, aucun membre de sa troupe ne semblant se démarquer plus que ça à l'exception d'un ou deux qu'on voit au final assez peu et nous apparaissent assez fades, mais il est tout à fait possible que cela évolue, en tout cas c'est à souhaiter. Même au niveau graphique aucun personnage ne se démarque et on irait jusqu'à dire que c'est également le cas de Hawkwood qui nous apparaîtrait presque banale. Alors certes cela apporte un plus de réalisme, mais pour une bande dessinée c'est assez regrettable.
Il faut attendre la seconde partie du tome pour voir débarquer Edouard III, prince d'Angleterre qui est ici présenté comme un fin stratège mais également comme un pervers sanguinaire, et c'est cet aspect que nous retiendrons surtout, apportant un peu plus de sauvagerie à un titre qui en manque quelque peu contrairement à ce qu'on aurait pu attendre d'un tel récit.
Les guerres moyenâgeuses ne sont pas réputés pour leur finesse, pourtant ce que nous propose l'auteur s'avère un peu tendre. On ne réclamait pas forcément une boucherie, mais peut être espérait t-on que l'auteur s'attarde un peu plus sur l'esprit guerrier de l'époque. Et pour l'heure il semble vouloir mettre en avant l'esprit chevaleresque au dépend de la violence des combats...c'est un choix, mais il est assez étrange et pourrait en décevoir certains.

Malgré l'aspect historique mis en avant et que l'auteur semble vouloir respecter, on ne peut pas ne pas penser à Berserk dans un premier temps : une troupe de mercenaires, vendant leurs services contre de l'or, ayant un oiseau pour emblème (un corbeau en guise de faucon, mais la compagnie est « blanche » comme celle du faucon), un héros pas si éloigné de Guts au niveau graphique, la sauvagerie des affrontements...ah ben non pas ça en fait, et c'est justement là que très rapidement on sent bien qu'on s'éloigne de Berserk, non pas tant par l'aspect historique mais bel et bien par le coté trop tendre du titre.

Graphiquement c'est un peu simpliste, bien que le trait soit maîtrisé, que les armures et les montures soient bien dessinées, le trait manque malgré tout de personnalité, à l'image des personnages qui pour la plupart ne se démarquent pas les uns des autres.

Pour le moment à défaut de trouver un titre violent et guerrier nous avons un récit historique prenant, proposant une rivalité intéressante entre deux personnages charismatiques et opposés dans leur manière d'être, des affrontements stratégiques nous promettant de belles surprises…
Nous avons donc là un premier tome efficace qui fait le job sans problème et qui nous donne envie d'aller plus loin !


Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Erkael

14.5 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
14.5 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs