Gunnm - Mars Chronicle Vol.1 - Actualité manga
Gunnm - Mars Chronicle Vol.1 - Manga

Gunnm - Mars Chronicle Vol.1 : Critiques

Gunnm - Kasei Senki

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 02 Novembre 2016

Critique 2

Une station balnéaire perdue dans le vaste désert martien… la blonde Erika et sa brune copine Yoko, jeunes enfants rescapées d’une guerre invisible, sont accueillies au sein d’un orphelinat pour filles. A perte de vue, des paysages de terres arides couvertes d’un ciel fragmenté : des cieux alvéolés parce qu’un dôme sans fin s’étale à travers le globe de Mars, afin d’offrir, à cette humanité fraîchement immigrée depuis un peu plus d’un siècle, un environnement favorable. Derrière le calme des dunes orangées, un climat de conflit bien palpable… Quelles forces mènent ces exactions insoutenables ? Quelle entité gère l’immense dôme ?


Par chronologie, « Gunnm Mars Chronicle » n’est autre que la première des trois parties de la saga Gunnm : épopée singulière d’un registre science-fiction aux angles cyberpunks et parfois poétiques. La pièce maîtresse de Gunnm sera avant toute autre chose son héroïne un peu hors-norme : muse de toute-puissance à l’esthétisme ultra-léché et avant-gardiste.  La deuxième partie qui narrait les déboires de Gally dans les bas-fonds de la cité de Zalem, bien que moyennement bien accueillie dans l’archipel nippon, aura reçu un certain succès en occident. La troisième partie censée clôturer la saga, sur fond de tournoi intergalactique et enjeux géopolitiques, aura été perçue de manières relativement disparates parmi les lecteurs, notamment à raison d’allures shonen que trop prononcées, bien que comprenant certains moments vraiment intéressants. Qu’en est-il donc de ce tout premier tome d’une partie qui se veut introductive ?

Pour l’heure, il est ici conté une histoire, une vraie. Dès les premières pages, c’est tout un univers dans lequel le lecteur sera plongé. L’auteur dépeint cette ville à la renverse et coupée du monde, en présente ses habitants, sa population vieillissante, son économie sur le déclin… le crépuscule à ses portes. Au commencement, Erika et Yoko sont confrontées aux banalités, mais non moins insupportables, des stériles rivalités des jeux de récré de l’enfance : des fillettes qui se crêpent le chignon. Elles sont martyrisées, mises à l’écart… Puis une tout autre violence viendra supplanter les maltraitances du quotidien : des hordes de soldats et de blindés s’en viennent génocider la ville tout entière. Point un seul survivant. Quel sera le sort de ces deux jeunes filles ?

Il aura été ressenti que ce tome fut mûrement réfléchi par l’auteur : le suspense de la terreur est habilement mené ; le contraste entre les enfants apeurés et les troupes de la mort est parfois saisissant ; les crimes de guerre qui ponctueront assez régulièrement le récit feront l’objet d’une mise en scène, à quelques endroits, surprenante ; le rythme de la narration est particulièrement maîtrisé et adapté. Le style graphique de l’auteur a clairement évolué et cela sied étrangement bien. Les planches consacrées aux paysages sont immersives. Le chara-design est très agréable. La menace est constante : si les deux jeunes filles parviennent à survivre à l’assaut militaire, elles n’en seront pas moins recherchées par de dangereux mercenaires … d’autant que les responsables du dôme semblent également leur porter un certain intérêt… une intrigue aux strates diverses.

En ce qui concerne l’édition, le papier se veut assez fin et le lectorat n’aura point encore droit aux pages couleur. La traduction est plutôt appréciable, même avec tous ces termes germaniques qui saupoudrent le récit et lui offrent, à certains endroits, une épaisseur atypique. Le format est parfait dans le genre, ni trop grand, ni trop petit. Bref, une édition qui n’est pas véritablement à la hauteur de l’œuvre, mais très convenable ; d’autant que le plaisir de lecture sera bien présent.

A l’appui de ce premier ouvrage, il pourra être considéré que « Gunnm Mars Chronicle » commence fort bien, voire meilleurement que les deux autres parties. Cela se lira d’une traite, se voudra très dépaysant et parfois délicieux. Il sera refermé l’ouvrage le regret chevillé au corps de ne point avoir, à portée de main, le pavé suivant : et l’espoir que l’auteur poursuive dans le cadre de cette perspective.


Critique 1


Alors que la première partie de cette grande saga a vu le jour en 1990 au Japon, soit il y a plus de 25 ans, voilà que nous arrive la troisième partie de cette fresque techno punk, de cette œuvre de SF qui a inspiré jusqu'à James Cameron!
Pour rappel, la première série publiée entre 1990 et 1995, comptant neuf tomes, nous raconte la vie de Gally, une cyborg vivant dans la décharge de Zalem... Vient ensuite une seconde série de dix-neuf tomes, Gunnm Last Order, publiée entre 2000 et 2010. Cette fois on suit l'épopée de Gally à travers l’espace et sa lutte contre un système n'accordant que peu d'importances aux populations des planètes.
Avant même que cette seconde partie ne se termine, est annoncée une troisième, Gunnm Mars Chronicles qui débute en 2014 et qui est toujours en cours actuellement.
Cette fois nous revenons sur les origines de Gally, ce qui nous permettra sans doute de comprendre un peu mieux bien des choses.
C'est bien évidemment Glénat, déjà détenteur des droits des deux premières séries qui nous propose cette troisième phase...et autant c'est une joie de continuer l'aventure "Gunnm", autant on s'inquiète au vu du virage qu'a pris l'auteur dans Gunnm Last Order, abandonnant peu à peu la poésie du titre pour de l'action et des théories toujours plus alambiquées...

Commençons donc ce nouveau voyage aux côtés de la douce, mais intrépide Gally!

Nous sommes sur Mars, une colonie terrienne où la vie est rude, et nous rencontrons Yoko, une jeune cyborg; qui deviendra par la suite la Gally qu'on connaît si bien et qu'on apprécie tant, mais pour l'heure, celle-ci est bien loin d'être intrépide, c'est une jeune fille craintive se cachant en permanence derrière Erika, son amie qui la protège avec amour sans contre partie.
Elles sont toutes deux placées dans un orphelinat et vont apprendre à quel point la vie au sein de ce dernier est difficile, ne serait-ce que pour se faire accepter des autres enfants qui commencent à martyriser Yoko...
Mais alors qu'elles commencent enfin à sympathiser avec les autres pensionnaires, le village qui abrite l'orphelinat subit une violente attaque de soldats surarmés n'épargnant personne, pas même les enfants...c'est alors pour Yoko et Erika le début d'une succession de péripéties qui vont avoir un grand impact sur leurs vies futures!

La première série se suffisait à elle même, mais nous étions malgré tout très heureux de découvrir Last Order...mais il se trouve que celle-ci s'est avérée décevante sur bien des points, par conséquent, on ne sait trop comment accueillir ce troisième épisode de la saga...mais "curieux" est sans doute le terme le plus approprié.
Tout d'abord on ne peut s’empêcher d'esquisser un sourire en retrouvant la jeune Yoko, de retrouver cette bouille ronde et cette bouche de poulpe comme Fogia aimait à le dire. Le premier constat est que cette dernière est déjà un cyborg, bien que revenant dans son enfance, nous ne saurons rien de son passé d'humaine, ni de ses parents...on la découvre déjà orpheline avec déjà un corps robotisé...peut être en apprendrons nous davantage par la suite, peut être pas, mais à personnage exceptionnel, destin exceptionnel, et peut être vaut il mieux conserver le mystère pour cet épisode...
On découvre donc une jeune fille très différente de celle qu'on connaît, elle est apeurée, peu dégourdie et reste constamment dans l'ombre de son amie qui la protège en permanence...c'est donc un incroyable grand écart que nous propose l'auteur. Mais déjà sa vie n'est qu'une succession d'épreuves et c'est ce que Kishiro va s'évertuer à démontrer dans ce tome, sans doute en fait-il même un peu trop, à l'image de l’accueil plus que traumatisant que Yoko et Erika reçoivent à l'orphelinat!
Ce n'est pas la tyrannie des autres enfants qui pose problème ici, au contraire cela correspond bien à l'ambiance générale et pose d'emblée la difficulté de la vie sur cette terre aride qu'est Mars, ce qui pose problème c'est le retournement que nous propose l'auteur dès les pages suivantes, avec ces mêmes filles qui veulent sympathiser avec Yoko et Erika sans qu'il ne se soit rien passé qui explique cela...la question qu'on se pose alors est: "mais à quoi cela a-t-il servit? Quel était le but de cette entrée en matière?" Si l'auteur avait présenté les jeunes filles comme amicales dès le début, le massacre qui suit dans le tome aurait eu encore plus d'impact... Première faute, sans conséquence, mais faute tout de même qui laisse supposer que l'auteur cherchait au départ dans quelle direction orienter son récit.

Car, suite à cela a lieu le premier massacre de cette jeune série, afin de donner le ton rapidement...et là on recolle immédiatement avec Gunnm premier du nom: une cruauté froide, implacable, qui ne fait pas de distinction, qui vient heurter le lecteur et le plonge dans un monde sans pitié où les faibles ne peuvent que supporter ce que leur infligent les forts. Et ici il s'agit de militaires froids et surarmés qui commettent froidement un massacre auprès de pauvres villageois sans défense... Le ton est donc donné, et suite à cet impact, on est presque rassuré!
Et c'est alors que le voyage de Yoko commence réellement, un voyage auprès d'un personnage qui pourrait nous rappeler Ido, du moins dans un premier temps...un médecin ruminant son impuissance face à cette horde de cadavres qui jonchent sa route, des morts qu'il n'a pu empêcher...

Mais ce premier nous offre bien plus de choses que la simple fuite de deux enfants accompagnées d'un vieillard...nous avons déjà droit à des mercenaires qui traquent Yoko, des enjeux politiques, un consortium spatial bien mystérieux réalisant des expériences douteuses et secrètes...bref déjà de nombreuses pistes s'ouvrent devant nous, des pistes qui ne demandent qu'à être explorées et qui attisent notre curiosité, des pistes qui nous assurent une richesse et une complexité digne de ce que se doit d'être Gunnm!
Mais ce qui surprend réellement, et qui contraste avec ce qu'on a pu connaître des séries précédentes, c'est qu'ici Yoko est spectatrice de son aventure, elle ne fait que subir les événements...Yoko n'est encore qu'une chenille apeurée, et le récit qui nous attend est celui de sa chrysalide pour la transformer en Gally le papillon!

Bien qu'il se passe de nombreuses choses dans ce premier tome, il se lit relativement vite, d'une part du fait de sa densité, mais également à cause du rythme que l'auteur y insuffle, et ça c'est un tour de force dont il a le secret depuis le tout premier tome de Gunnm.  

Graphiquement, on retrouve la patte de l'auteur, ses gueules cassées, ses cyborgs aussi pathétiques qu'inquiétants, son trait rond, ses arrières plans à la fois vides et détaillés, sa violence...rien de surprenant, que du rassurant!

Un premier tome qu'on prend un grand plaisir à explorer, qui va sans doute redéfinir ce qu'on sait de Gally et de l'univers de Gunnm, et rien que cette perspective est terriblement excitante!


Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Alphonse

16 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Erkael
16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs