Friends Games Vol.2 : Critiques

Après avoir passé avec succès l'épreuve du kokkuri, les cinq lycéens s'attaquent au deuxième jeu : le "plateau des médisances", qui risque de révéler petit à petit leurs secrets, de ceux que l'on est censés se dire quand on est réellement amis. La partie commence bien au début, chacun des 5 jeunes gens restant muet à l'heure d'écrire un secret qu'il connaît.. Jusqu'à ce qu'apparaisse sur un papier l'un des secrets de Shiho, affirmant qu'elle est amoureuse de Yûichi et qu'elle est autrefois sortie avec Tenji. A partir de là, la situation risque de s'emballer peu à peu et de commencer à fissurer la belle entente... Mais qui a révélé ce premier secret, et pourquoi ?

Après un premier volume plutôt intrigant, Friends Games s'offre un deuxième tome qui continuer de jouer habilement sur la notion d'amitié, mais pas uniquement. Tandis que les secrets se dévoilent les uns après les autres et bousculant parfois beaucoup nos héros, le scénario de Mikoto Yamaguchi amène des interrogations intéressantes. Continuant de mettre dans la balance amitié et argent, le récit brouille les pistes : jusque là l'argent était vu comme un mal risquant de briser les amitiés, mais ici, le passé de Kokorogi nous montre que l'argent est la seule chose qui l'a protégée lors de ses difficiles années de collège, même si la manière dont elle l'a eue n'est pas très belle. La notion d'amitié doit également prendre en compte autre chose dans ce volume : l'amour. Les sentiments des personnages se dévoilent ou se devinent, au début on évite de justesse un mélodrame, mais heureusement les auteurs ne tombent pas dans ce piège même si les relations restent très classiques. Cet amour risque-t-il de mettre à mal l'amitié des 5 ados ? Ou alors, l'amitié est-elle quelque chose de plus intéressé que l'amour ? Concernant cette confrontation entre amour et amitié qui occupe l'essentiel du volume tant elle est à l'origine des fêlures entre les personnages, on peut se dire que quand ces deux notions s'entrechoquent elles peuvent toutes les deux s'entredéchirer...

Un événement de ce tome est symptomatique de cette idée, événement qu'il est d'ailleurs étonnant de voir arriver dès le tome 2 : le lever de rideau (pour le lecteur, mais pas pour les 4 personnages innocents) sur l'identité du voleur de l'argent, qui a aussi propulsé tout le monde dans le jeu de l'amitié et qui se fait un plaisir de manipuler son monde pendant le "plateau des médisances". Ses motivations semblent purement sentimentales, et pour conquérir sa proie il/elle n'hésiterait pas à briser les autres, voire à briser sa cible elle-même.
Dans tout ça, on peut quand même se demander comment le coupable a fait pour accumuler tant de secrets sur les autres. Mais on appréciera ici le changement narratif, qui cette fois-ci se concentre essentiellement sur la vision des choses qu'a celui ou celle manipulant les autres. Le récit n'en devient que plus prenant, car pendant que les secrets se dévoilent quasiment toujours selon ses plans implacables, on devine que tout ne va pas se passer comme prévu, ce que confirme la fin de tome... Ou, plutôt, la fin de l'histoire principale dans ce tome. Puisqu'après 120 pages, on nous laisse sur un petit suspense frustrant pour nous faire découvrir une histoire bonus puis une histoire courte qui, toutes les deux, s'avèrent plutôt sympathiques avec leur pointe de cynisme.

Friends Games reste sur une bonne dynamique dans ce deuxième volume. On n'évite pas quelques clichés et raccourcis, mais le récit de Mikoto Yamaguchi, plus psychologique que la moyenne concernant ce genre de "manga game", parvient à intriguer sur ses thématiques et à offrir un déroulement sans baisse de régime.