Ex-Vita Vol.1 - Actualité manga

Ex-Vita Vol.1 : Critiques

Ex-Vita

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 20 Mai 2015

Dans un Tôkyô futuriste situé en 2050, le monde a connu certaines évolutions depuis la découverte de la kéibélite, un minerai rare ayant un pouvoir anti-gravité. Cela a notamment permis de mettre au points des armes d'un genre nouveau, mais aussi des androïdes dotés d'une apparence et d'une conscience humaines mais restant programmés pour aider les humains. C'est dans cet univers que la jeune et jolie Minami exerce depuis quelque temps son travail de policière en compagnie d'Alma, sa coéquipière androïde aussi ravissante que talentueuse. Enchaînant des missions qu'elle résout à sa manière, la jeune femme est pourtant loin de s'imaginer toutes les découvertes qu'elle va faire au fil de ses missions...

Toute première série de Shin'y a Komi, Ex-vita est une série en deux tomes qui, forte de son succès, connaît depuis peu un suite au Japon, Ex-Arm. S'inscrivant dans un univers d'anticipation comme il en existe beaucoup, le récit nous fait découvrir un duo de choc et de charme. Avec son attitude imprudente et tête brûlée, son côté un peu bordélique et son aspect parfois vieux jeu (à l'heure des armes high-tech, elle a toujours sur elle son vieux flingue qu'elle voit comme un porte-bonheur), Minami se présente comme une héroïne de tempérament et attachante, dont le caractère est contrebalancé par celui d'Alma, androïde qui, bien qu'elle puisse penser par elle-même et soit très talentueuses, conserve un sérieux à toute épreuve puisqu'elle est programmée pour aider Minami. En résulte l'archétype-même du duo qui apparaît mal assorti et qui se complète pourtant très bien, d'autant que leur lien est destiné à évoluer au fil des missions. Complètement gaga de sa partenaire androïde, Minami essuie d'abord la froideur et les remarques parfois dures d'Alma, mais l'androïde se rendra compte assez vite que sa partenaire humaine est néanmoins une fille fiable et sincère derrière son apparente désinvolture. Dans cette relation, il est difficile de ne pas penser un peu à un vieux classique comme Dirty Pair, d'autant que l'auteur ne se prive pas pour jouer sur l'ambiguïté entre les deux filles et pour apporter une bonne dose de fan-service bien distillé, que ce soit en exposant ces demoiselles dans des lieux sulfureux comme un club de strip-tease pour sexoïde (androïdes dansant et versant de l'alcool aux clients pour leur plaisir), en les présentant dans diverses tenues, ou en les déshabillant de temps à autres. Ces scènes n'étant jamais insistantes, mêlant souvent côtés bon enfant et charmant, voire ayant une réelle utilité dans l'intrigue (comme pour le chapitre de striptease), ça passe très bien.

C'est donc dans une ambiance réussie et aux côtés d'héroïnes bien campées que l'on découvre un Tôkyô futuriste bien gratté (les décors sont omniprésents, et trouvent le bon équilibre entre éléments et lieux high-tech et choses plus réalistes - comme une pièce remplie de vieux livres) dans lequel Minami et Alma accomplissent des missions dans le fond très simples, mais qui ont surtout pour intérêt d'amener petit à petit nombre de considérations, d'enjeux et de mystères enrichissant le background et laissant entrevoir un vrai fil conducteur. Ainsi, le premier chapitre permet d'exposer l'existence de la kéibélite, un autre chapitre laisse interrogateur quant au totalement énigmatique "Vita", le passage dans le club de striptease amène de nombreuses informations sur les lois liées aux androïdes et sur le sort qui leur est destiné... et tout ceci pose des questions évidentes. Que se passerait-il si quelqu'un parvenait à débarrasser les androïdes de leur programmation pour leur faire ressentir des sentiments comme la colère ? Si Alma était elle-même victime de cela, Minami pourrait-elle la sauver ? Et les androïdes ayant une durée de vie limitée à 4 ans pour éviter les problèmes de ce genre, notre héroïne trouvera-t-elle d'ici là un moyen de conserver intacte sa partenaire à laquelle elle tient tant ?
De même, certains personnages permettent aussi d'enrichir tranquillement l'univers, dont le détective de 1ère Division Akisu qui est pour l'instant discrète mais a de quoi être intéressant plus tard, ou le Professeur Kamaishi qui est en quelque sorte la "mère" d'Alma. D'autres protagonistes accentuent très bien les nombreuses questions sur la cohabitation entre humains et androïdes : hormis pour leur manque de liberté, les androïdes sont-ils si différents des humains ? Quelle est la meilleure manière de les considérer ? Comme des êtres vivants à part entière ou comme de simples sbires destinés à retourner un jour à la casse ? Pourraient-ils devenir un danger si les humains en perdaient le contrôle ? Selon les personnages croisés, les points de vues seront assez variés... et toute ces interrogations, sans être originales dans le genre, font clairement penser aux classiques du genre comme Ghost in the Shell ou Blade Runner dont Shin'y a Komi ne cache certainement pas les influences.

Côté dessins, on sait que Shin'ya Komi est un ancien assistant de Shin'ichi Sakamoto et de Masakazu Katsura, et c'est surtout la patte de l'auteur de Zetman que l'on retrouve via le trait du jeune auteur. Et de ce côté-là, c'est visuellement sans fausses notes, d'autant que, comme déjà dit, les décors sont omniprésent, les physiques bien travaillés et les demoiselles bourrées de charme !

Bref, il y a largement de quoi faire un bon titre avec cet Ex-vita, la principale crainte restant d'avoir une conclusion trop ouverte puisque tout se terminera au tome 2 et que de nombreuses pistes ont été mises en place. Dans l'immédiat, on n'attendait pas grand chose de ce manga, et l'on se retrouve finalement avec un divertissement de très bonne facture.

Notons que l'histoire principale s'arrête vers la page 160 de ce tome 1 pour ensuite laisser place à l'épisode pilote d'une quarantaine de pages, et celui-ci comporte un réel intérêt puisqu'il nous fait découvrir la première rencontre entre Minami et Alma. Du coup, on aurait presque préféré qu'il soit en début de volume...

L'édition française oscille entre le bon et le "WTF". L'impression et le papier sont de qualité, la traduction reste très fluide... mais les deux principaux problèmes concernent néanmoins ladite traduction. D'une, de nombreuses coquilles bêtes (oublis de mots, "s" en trop ou manquants...). De deux, quelques répliques qui paraissent ubuesques : c'est bien beau de faire une référence à Last Action Hero en page 39, mais encore faut-il que ça ait le moindre rapport avec ce qui se passe...
  

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
15 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs