Escape Journey Vol.1 - Actualité manga
Escape Journey Vol.1 - Manga

Escape Journey Vol.1 : Critiques

Escape Journey

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 07 Avril 2017

Critique 2


Naoto était loin de s'imaginer recroiser la route de son ancien petit ami, Taichi, à l'université. Ils étaient sortis ensemble quand il était au lycée. Une relation compliquée  dont Naoto a été amenée à rompre quand Taichi lui avoua que ça n'irait pas plus loin que le sexe. Même si Naoto en veut toujours à son ex-petit ami, à force de le côtoyer, il ne peut s'empêcher de se sentir de plus en plus proche de Taichi. La peur de retomber amoureux et de faire les mêmes erreurs hantent Naoto, arrivera-t-il à garder ses distances ?

Tanaka Ogeretsu n'est plus une auteure inconnue, car nous voici à son troisième titre qui paraît aux éditions Taïfu. On pourrait croire que ce titre est une énième histoire d'amour vue et revue. Mais, ce serait une erreur de s'arrêter aussi vite à cette conclusion. Tout d'abord, l'auteur nous amène dès le début de notre lecture une petite énigme : qu'est-ce qui a amené Taichi et Naoto à se séparer ? Pour répondre à cette question, il faudra suivre à la fois Naoto et Taichi dans leur relation et surtout dans leur nouvelle relation.  Et c'est là que tout l'intérêt de ce titre se révèle. Naoto est un jeune homme sûr de lui et extravagant. Il a le contact très facile et se lier d'amitié avec les filles comme les garçons est une chose aisée.  Mais sa manière d'être peut avec un œil extérieur laisser penser qu'il est toujours dans le jeu de la séduction. Taichi est quant à lui plus taciturne. Il ne parle pas de ses sentiments et se montre toujours froid sauf quand il s'agit des ébats amoureux.  Son passé familial pèse énormément sur sa manière d'être et se façon de vivre sa relation avec Naoto. Incapable de communiquer ses peurs, il s'enferme dans une communication plus que bestiale. S'il a peur de perdre Naoto ou s'il ressent de la jalousie, sa réponse  est simple : du sexe ! Or, Naoto ne veut plus de ce genre de relation, il veut se sentir aimer et construire une vraie relation amoureuse et épanouie.  Mais quand il s'agit d'exprimer ses attentes, tout comme Taichi, il n'arrive pas à exprimer ce qu'il ressent et attend de son compagnon. L'auteur nous embarque donc dans une histoire sentimentale sensible et mignonne entre deux jeunes hommes avec une incapacité à communiquer.

Concernant les graphismes, l'auteur a un joli coup de crayon. Les personnages sont harmonieux et les visages séduisants. Les trames et les décors sont bien exploités. Quant à l'édition, elle est de bonne facture.

Très rapidement l'auteur a réussi à nous convaincre avec son histoire romantique avec des estropiés de la communication. Et c'est en cela que la relation entre Naoto et Taichi est mignonne. Les voir se chercher puis s'éloigner puis se faire du mal sans le vouloir nous fait passer par différents sentiments pour notre plus grand plaisir de lecture. A l'achèvement de ce premier tome, nous pourrions presque en rester là, mais un prochain tome est prévu et nous sommes curieux de voir ce que l'auteur nous réserve.


Critique 1


L'heure de l'entrée à l'université est arrivée pour Naoto Hisami, qui est bien décidé à profiter à fond de sa vie étudiante. Mais il ne s'attendait pas, dès son premier jour de fac, à recroiser la route de son ex, Taichi Hase ! Après avoir été un bon ami pendant son adolescence, ce dernier était devenu plus que ça pendant le lycée. Mais à partir de l'instant où ils ont entamé une relation, celle-ci se dégrada, allant de disputes et disputes pour des broutilles, jusqu'à ce que Naoto, meurtri, décida de rompre après que Taichi affirma que leur relation, selon lui, n'allait pas plus loin que le simple sexe.
Pourtant, Naoto et Taichi vont devoir à nouveau se fréquenter en tant que camarades de la même promo littéraire à la fac. Naoto a l'impression que Taichi a changé et finit petit à petit par lui pardonner, mais il a pourtant peur de retomber dans le même type de relation que par le passé...

Ogeretsu Tanaka fait bien partie des nouveaux fers de lance de Taifu Comics : après Love whispers even in the rusted night et The Proper Way to Write Love qui se montraient très intéressants dans leurs thématiques, mais qui souffraient un peu de leur brièveté, l'artiste débarque pour la troisième fois en France avec Escape Journey, une oeuvre qui nous permettra d'apprécier les talents de la mangaka sur une plus grande longueur puisqu'elle compte à ce jour deux volumes au Japon.

La lecture nous plonge efficacement, dès des premières pages immersives, dans le quotidien d'une petite bande d'étudiant(e)s qui, entre les cours, les sorties et les 400 coups, vont connaître bien des tourments sentimentaux.
Naoto et Taichi sont bel et bien les personnages centraux, et l'essentiel de l'attention est porté sur eux deux. C'est avec application que Tanaka nous invite à découvrir peu à peu la nature délicate et mal délimitée de la relation qu'ils ont entretenue et qu'ils rentament, au fil d'une construction jouant entre le présent et les flashbacks en forme de souvenirs de Naoto, personnage par qui toute la narration passe. Naoto constate petit à petit que Taichi a changé, par exemple en voyant qu'il s'est réorienté en section littéraire alors qu'il était en S au lycée et qu'il est nul en langues, ou en l'observant s'excuser quant au lycée il ne l'aurait jamais fait. Alors qu'il pensait pouvoir entamer avec lui une nouvelle relation uniquement amicale, les souvenirs de l'époque du lycée reviennent avec leur lot de bons moments et de douleurs, et Naoto doit également constater que Taichi, étrangement, alors qu'il semblait si distant, se souvient beaucoup de ce qu'il aime.
Mais une relation autrefois difficile ne peut se rebâtir si facilement, et Ogeretsu Tanaka va alors en profiter pour évoquer des thématiques délicates, en tête desquelles le côté un peu perdu de ses deux héros, qui ont toutes les peines du monde à se dire clairement les choses sans se disputer, et tout simplement à mettre un nom exact sur leur relation : sont-ils amants ? Sexfriends ? Réellement amoureux l'un de l'autre ? Tanaka expose deux garçons qui se cherchent, qui doutent, qui doivent mettre un mot sur cette relation pour avancer, et qui doivent parvenir à se dire les choses. Mais pas facile pour Taichi, que l'on découvre un peu asocial alors que c'est tout le contraire pour Naoto.
Mais d'ailleurs, pourquoi Taichi est-il ainsi ? Tanaka esquisse sans doute une certaine réponse à travers un autre thème qui transparaît par bribes : la famille. On découvre que celle de Taichi est loin d'être idéale et qu'elle a sans doute conditionné le garçon. Mais que signifie exactement cette notion de famille ? La mangaka esquisse quelques pistes, notamment en évoquant ce que Naoto aurait voulu être pour Taïchi, mais qu'il ne peut apparemment pas être... Les idées sont là, mais on regrette simplement qu'elles ne soient que trop vaguement esquissées.

Un autre point important du volume est, qui plus est, assez peu courant dans nombre de boy's love : le rôle de premier plan des personnages féminins, passant par deux camarades et amies de nos héros. L'une, Mika, est une demoiselle à la fois bienveillante, très vive et au fort caractère, qui change souvent de copain et se veut très proche de Naoto. Elle sert surtout de soutien à Fumi, jeune fille encore pure, qui connaît son premier amour en la personne de... Taichi. Toutes deux sont excellemment campées et attachantes, et s'avèrent très intéressantes dans la mesure où elles se détachent largement d'un rôle de rivales amoureuses, alors pourtant que certains étudiants prêtent une relation à Naoto et Mika, et que Fumi aime Taichi. Jusqu'au bout, les deux demoiselles sont des figures bénéfiques, car bienveillantes, et vont peut-être même, un peu malgré elle toutefois, mais en les soutenant, permettre à Naoto et Taichi de réellement évoluer...
Cette forte présence féminine permet également à Ogeretsu Tanaka de mettre en lumière un cadre réaliste où hétérosexualité et homosexualité se côtoient, le tout sans la moindre étiquette, et sans le moindre préjugé (notamment grâce aux réactions bienveillantes des deux filles vers la fin du tome). Il s'en dégage un optimisme derrière les difficultés rencontrées par ces jeunes gens qui se cherchent.

Entre ses précédents travaux publiés en France et celui-ci qui est un petit peu plus récent, la dessinatrice a encore progressé sur le plan visuel. Ogeretsu Tanaka est capable d'offrir des expressions faciales nuancées, où un simple geste de la main, un simple pincement de lèvre peuvent signifier beaucoup. D'ailleurs, les mains sont elles aussi très joliment dessinées, bluffent par moments, d'autant qu'il s'en dégage à plus d'une reprise une certaine symbolique dans ce que nos héros peuvent ressentir. L'intensité qui se dégage régulièrement de la lecture est accentuée par une superbe utilisation des trames, tandis que la mise en scène et le découpage offrent quelques jolis instants quasiment en non-dits. Une certaine finesse se dégage du style de l'artiste qui s'applique vraiment à faire ressortir l'ambivalence du ressenti de ses personnages, tandis que les quelques scènes de sexe assez crues viennent bien pimenter le tout par instant comme une sorte d'exutoire.

Malgré quelques thèmes que l'on aurait aimé voir plus en profondeur, ce premier tome d'Escape Game confirme donc tout le bien que l'on pense d'Ogeretsu Tanaka, jeune mangaka qui s'améliore un peu plus à chaque nouvelle parution. Bien que l'oeuvre soit toujours en cours avec deux tomes, ce premier volume bien épais (presque 240 pages, et quasiment 260 en comptant l'épilogue) peut totalement se suffire à lui-même et offre une vraie conclusion. De ce fait, on est plutôt curieux de voir ce que le tome 2 aura à nous présenter...

Taifu Comics livre une édition très agréable à prendre en main : première page en couleur, traduction naturelle et vivante de Margot Maillac, choix de police soignés, qualité d'impression correcte sur un papier souple, mais un tout petit peu transparent toutefois... On regrette juste que l'identité de l'imprimeur ne soit pas indiquée en fin d'ouvrage.


Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Einah

17 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
15.5 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs