Entre toi et moi Vol.1 - Actualité manga
Entre toi et moi Vol.1 - Manga

Entre toi et moi Vol.1 : Critiques

Watashitachi ni wa kabe ga aru

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 11 Juillet 2017

Si l'on devait résumer ce tome 1 d'Entre toi et moi en un mot, ce serait celui-ci : laborieux. Et pourtant, on ressent un certain potentiel vers la fin du volume...


Reita et Makoto sont voisins et amis d'enfance. Reita est ce qu'on pourrait appeler « un tombeur », il plaît énormément à la gent féminine de son lycée, tant qu'il ne parle pas tout du moins. C'est un personnage à tendance narcissique et souvent qualifié d'idiot par son entourage (surtout par son amie d'enfance d'ailleurs.) Makoto, quant à elle, est une jeune fille plutôt discrète, mais assez caractérielle, tout particulièrement quand cela concerne son ami d'enfance, et qui ne s'intéresse pas vraiment au sexe opposé. L'histoire commence quand Reita « fait la faveur » à Makoto de l'accepter en tant que petite-amibe. Et c'est là que les ennuis commencent pour cette chère Makoto, autant que pour nous. Tout d'abord, le postulat des amis d'enfance est TRÈS courant dans les shôjos. Pour n'en citer que quelques uns : Special A, Inséparables, Masked Noise... Il faut donc trouver un petit quelque chose pour sortir du lot et, pour le moment, ce n'est pas très bien parti.


L'histoire a du mal à nous attraper dès le départ, en grande partie à cause des personnages principaux. Reita est insupportable  dans les premiers chapitres, pour deux raisons. La première, c'est que l'histoire nous est racontée du point de vue de Makoto, on ne sait donc rien des vraies pensées de Reita, on a seulement droit à ce côté frimeur qu'il se donne, surtout devant son amie d'enfance. Et c'est très agaçant, car on a l'impression de faire face à un personnage sans saveur à la mentalité d'un gamin qui pique une crise parce qu'il n'a eu ce qu'il voulait. La deuxième raison est plus vicieuse : le titre japonais d'Entre toi et moi est Watashitachi ni ha kabe ga aru. On retrouve le mot « kabe », qui fait référence à une mode au Japon, celle du « kabe-don »,  soit celle de plaquer une fille au mur. Donc, préparez-vous à voir cette chère Makoto être la victime malheureuse des tentatives de Reita de la plaquer au mur (avec plus ou moins de succès) dans quasiment chaque chapitre. D'ailleurs, ce ne serait même pas toujours le jeune homme qui la plaquera au mur. On sent que l'auteure essaye de s'en servir pour amener un peu d'humour , mais ça ne marche pas très bien. On les voit venir, et ça devient, à force, très répétitif. Elle réussit bien plus à nous amuser avec les personnages secondaires, les familles respectives de Makoto et Reita, et aussi la meilleure amie de la jeune fille, Juri, qui est sans doute la voix de la raison dans cette histoire.


Makoto est aussi un problème dans ce tome 1 : on s'attache difficilement à elle. Son personnage a du mal, au début tout du moins, à prendre du relief. Elle ne veut pas changer  sa relation avec Reita, soit, elle aime avoir le dernier mot avec lui, certes, et ensuite ? En plus, le peu de fois où il commence à se passer quelque chose d'intéressant chez la jeune fille, l'auteure la décrédibilise avec ses « kabe-don ».


Le début de cette série est compliqué, l'alchimie est quasiment inexistante entre les deux personnages principaux, malgré la bonne volonté de l'auteure de nous montrer de nombreuses scènes de leur enfance. Et pourtant... Dans le dernier chapitre, quelque chose se passe enfin. Un frisson nous traverse, et ce qu'on attendait arrive : on commence finalement à y croire à ce début de romance. Et celui que l'on doit remercier, c'est Reita. Car l'auteure nous livre enfin une partie des pensées du jeune homme, qui prend tout à coup de l'épaisseur. En quelque case, on comprend mieux son comportement et on développe une certaine empathie envers lui. Ce qui est plutôt encourageant pour la suite.


Un des autres problèmes de ce titre, pour le moment, c'est sa narration. Les dialogues sont assez lourds et certaines répliques se répètent déjà un peu dans ce premier tome. Le format par chapitre, imposé par la parution mensuelle, se révèle ici plus comme un défaut. Les passages d'un chapitre à l'autre manquent de fluidité, mais très souvent ce genre de problèmes n'est caractérisque que des débuts de publications et tend à s'estomper au fil des tomes. Espérons que ce soit aussi le cas pour Entre toi et moi.


Le dessin est assez conventionnel. On notera que l'auteure préfère, en général, des lignes sèches notamment pour les vêtements et les visages, bien différente de la rondeur qu'on retrouve souvent dans les shôjos. Elle n'abuse pas de trames ni de SFX, préférant un rendu plus épuré ce qui est assez agréable.


L'édition de Kana est de bonne facture, la traduction est correcte, juste un peu lourde par moment, et on appréciera les illustrations assez jolies sous la couverture. Le choix du lettrage et de sa couleur pour le titre est très sympathique et se marie bien avec l'illustration de la couverture.


En conclusion, ce premier tome est assez laborieux, rattrapé par sa galerie de personnages secondaires assez drôle, mais qui tend à nettement s'améliorer sur le dernier chapitre. Souhaitons que l'auteure continue sur cette lancée pour la suite de la série !


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
kayukichan
12 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs