Enfant et le maudit (l') Vol.1 - Actualité manga
Enfant et le maudit (l') Vol.1 - Manga

Enfant et le maudit (l') Vol.1 : Critiques

Totsukuni no Shoujo - Siúil a Rún

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 04 Avril 2017

Critique 3



Dans un de ces mondes qui semblera éloignés du nôtre – mais point tant que cela – les terres furent séparées en deux : d’un côté, « L’Intérieur » où vivent reclus les survivants d’une humanité exacerbée et, sur l’autre versant, « L’Extérieur » qui serait rempli de sombres créatures porteuses d’une étrange malédiction. Il ne faut ni les approcher et encore moins les toucher, chacun faisant cela serait alors contaminé par le mauvais sort : à leur tour changé en amas de poils noirs.

C’est en ce lieu, du côté de la bordure extérieure, cet endroit où il ne faut pas s’égarer, que vivent, en pleine forêt et dans la plus banale maisonnette de campagne, une jeune fille nommée Sheeva et son « protecteur ». Un protecteur qu’elle appelle le « Professeur ». Orpheline, elle attend que sa tante vienne la chercher. Autrefois médecin – semble-t-il –, il fut touché par la malédiction, laquelle fit de lui une étrange chose à la silhouette animale : noire comme le charbon, silencieuse comme la nuit et flanqué de deux longues cornes en pointes sur caboche.

Œuvre contemplative où les instants du quotidien, filtrés à la sauce anathème pandémique, dévoilent un univers de fable d’infortune. La prestation interpelle par ses contrastes omniprésents : noirâtre menaçant côtoie blancheur immaculée ; humains innocents ostracisent vils démons ; petite blonde candide se joue de la bienveillance d’un grand ténébreux sachant. La narration surprend par une fluidité exemplaire : juste proportion des textes dans les cases, découpage des planches réfléchi et angles de vue évocateurs.

L’histoire se délivre au compte-goutte, au gré des hantises du Professeur et à la suite des petites péripéties de l’enfant Sheeva. Nagabe s’appuie-t-il trop sur les conditions scéniques de ses personnages ? Peut-être un brin. Les enjeux du récit se dessinent davantage en sollicitant l’imaginaire du lecteur que de façon explicite, et c’est tant mieux. A ce stade, l’histoire se veut relativement ordinaire tant dans ses faits que ses rouages : parfois intéressant, mais rien de novatoire.

Pareillement, les protagonistes ont tristement d’ores et déjà été vus et revus. Certains auront rapidement fait le rapprochement avec le « Harry Potter version Amour, Gloire et Beauté » de Koré Yamasaki ou, plus originairement, « La Belle et la Bête » de Suzanne de Villeneuve.  Aussi, il pourrait être aisément reproché à l’auteur de se reposer sur la maîtrise de clichés que trop usités. Mais, sans doute, et sur ce dernier point, conviendra-t-il d’accorder le bénéfice du doute et des débuts pour la suite des opérations.

« L’Enfant et le Maudit » est la première production d’un auteur pour ainsi dire inconnu jusqu’alors : Nagabe. Pour l’occasion, celui-ci bénéficie d’une publication tant sur l’archipel que dans l’hexagone. L’édition française de Komikku se veut de bonne facture : qualité de la couverture, souplesse du papier, propreté de l’ancrage. Le tout effectué depuis les fourneaux de nos bonnes imprimeries françaises. Le plaisir de lecture est présent tandis que la tranche de l’ouvrage aura fière allure dans la mangathèque. Une seule page couleur au demeurant. A noter que le tome est plastifié puisque celui-ci est accompagné d’une babiole type badge relative à « The Ancient Magus Bride », un autre manga de l’éditeur ; et, inversement, le dernier tome six de The Ancient comprend un badge concernant « L’Enfant et le Maudit » : un « coup de com » plutôt de bon aloi.

A défaut d’avoir transcendé, cette fable d’abîme aura jusqu’alors constitué un agréable moment de lecture. Ultra-classicisme résonnant tant comme le climax du rehausseur de clichés que le cireur de stéréotypes, mais maîtrisé. Il ne s’agira point moindrement d’un bel ouvrage introductif dont l’effrayante fin interpellera un zeste. Parfois même très bon. En quête d’une lecture singulière, surprenante et originale ? Passez votre chemin. Consommateur de bon mainstream ? Servez-vous braves gens. Néanmoins, optimisme semble s’imposer : le deuxième tome pourrait être susceptible de dévoiler quelque chose de tout autre ; même s’il eut été préférable que tout cela commence dès ici. A suivre donc.


Critique 2


Il souffle un vent de fraîcheur et de poésie aux éditions Komikku. Après le très envoutant The Ancient Magus Bride de Kore Yamazaki, l’éditeur enrichit son catalogue avec L’Enfant et le Maudit, un titre qui présente des similitudes avec l’aventure de Chise, et que Komikku présente en binôme avec l’œuvre de Kore Yamazaki dans sa communication. Rien d’anodin en fait puisque les deux œuvres sont prépubliées dans la revue Comic Blade de l’éditeur Mag Garden qui aime mettre ces deux séries à l’honneur, ensemble. Nagabe, son auteur, nous est inconnu, chose normale puisqu’il signe ici son premier titre. L’occasion idéale pour le découvrir à travers un moment d’évasion… et quelle évasion !

Dans le monde de L’Enfant et le Maudit coexistent deux pays, l’Intérieur et l’Extérieur. Dans le premier habitent les humains, ordinaires, et dans le second des êtres à l’apparence monstrueuse, les Maudits, qu’il ne faut surtout pas approcher ni toucher sous peine d’être maudit à son tour. C’est dans l’Extérieur que se trouve Sheeva, une petite fille perdue qui n’attend que le retour de sa tante. Mais heureusement, le Professeur, un Maudit particulièrement attentionné, a pris la jeune fille sous son aile. Bien qu’il soit conscient des différences qui les séparent, le Professeur veille avec le plus grand soin sur sa protéger mais malgré l’affection qu’il lui porte, impossible pour lui de dévoiler à Sheeva certains secrets…

Derrière ce premier tome de l’Enfant et le Maudit se cache une multitude de facettes. En premier lieu, le récit de Nagabe propose une intrigue particulièrement captivante, portée par deux personnages principaux d’un charme incroyable. Le titre tire rapidement sa force de cette relation particulièrement touchante entre Sheeva, une fillette un poil casse-cou et insouciante, au Professeur qui, lui connait les cruelles vérités de ce monde et cherche à tout prix d’épargner le malheur à la fillette, tout en n’osant pas lui dévoiler des vérités qui la ferait souffrir. En résultent ainsi quelques déboires qui nous font visiter l’univers de la série, mais nous permettent surtout de cerner la relation entre les deux personnages qui ne cesse de s’approfondir. La relation père-fille qui est développée au fil des pages est évidente, mais elle n’a rien de banal. Bien au contraire, l’opposition entre les deux personnages, l’une étant une simple enfant et l’autre une créature à l’apparence assez repoussante au premier abord, rend cette union captivante à tout instant. On aurait beau croire que le Professeur cache une facette plus obscure, mais bien au contraire, c’est un être pur que l’on découvre dans ce premier tome, rendant le personnage encore plus attachant.
La série ne se contente pas de briller par ses personnages. Au fil des chapitres, le lecteur en apprend plus sur ce monde, particulier puisqu’il est présenté comme presque désertique dans les premières pages, sur sa situation et surtout celle des Maudits qui ne sont pas les bienvenus auprès des humains. En parallèle à la relation principale très douce se développe donc un récit empli de mystères et beaucoup plus sombre, si bien qu’il réserve déjà quelques moments durs pour la jeune Sheeva en fin de tome, un moment particulièrement éprouvant qui marque par l’incompréhension de la petite fille qui ne demande qu’à retrouver sa tante. Au-delà de sa relation phare entre deux personnages, L’Enfant et le Maudit développe aussi un scénario passionnant qui n’a pas fini de nous surprendre, en attestent les dernières pages qui livrent une certaine tension et donnent l’envie de découvrir le second volume… mais il faudra attendre le 11 mai 2017 pour ça.

A la lecture de l’œuvre de Nagabe, il est impossible de passer à côté de l’ambiance particulière du titre. Sur ce premier volet, L’Enfant et le Maudit constitue un pur moment d’évasion et de contemplation, ce parce que le mangaka développe l’esthétique de son œuvre avec le plus grand soin. L’univers en lui-même, résultant de la fantasy, est propice à ce type d’aura, mais celle-ci est développée surtout par le coup de crayon de l’auteur ainsi que sa narration et sa mise en scène particulièrement efficaces.
Le dessin de Nagabe brille de sa singularité marquée à la fois par la simplicité et la densité des petits coups de crayon mis par le mangaka pour apporter une profondeur à son trait. Les personnages sont assez simplistes par leurs designs, mais cela n’a rien d’un mal, cette aura graphique apporte même beaucoup au côté reposant de l’œuvre. C’est sans compter, aussi, l’intelligence du travail visuel sur les personnages : Sheeva et le Professeur sont les figures qui ont le trait le plus marqué quand les soldats sont dépeints comme des figures anecdotiques, au visage qui n’apparaît pas bien souvent, comme pour symboliser leur absence de pitié dans un univers qui ne demande qu’a transpiré la douceur. Les environnements sont eux aussi marqués par cette aura, ceux-ci étant dépeints par des coups de crayon très nets qui apportent un cachet à l’œuvre et appuient un univers envoutant à chaque fois, grâce au style du mangaka. Le style visuel de Nagabe gagne d’ailleurs en efficacité grâce à la mise en page. Ainsi, L’Enfant et le Maudit est parfois avare en dialogues, des phases textuelles qui se suffisent à elles-mêmes puisque l’univers et l’intrigue passent aussi par beaucoup de contemplation des planches et de l’univers. C’est donc bien parce que la composition graphique du titre est intelligente que Nagabe n’a pas besoin d’expliquer en long et en large les enjeux de ce monde, d’autant plus que cette limitation des bulles facilite l’immersion du lecteur qui contemple sans lassitude la richesse du style de L’Enfant et le Maudit.

Du côté de l’édition, Komikku nous livre un ouvrage impeccable, plaisant par son papier épais et efficace par la traduction de Fédoua Lamodière qui s’adapte à la subtilité du style de l’œuvre. Afin de célébrer le premier tome, l’éditeur offre un badge à ses lecteurs, une initiative commerciale aussi présente dans le tome six de The Ancient Magus Bride, sorti simultanément en France, qui marque la volonté de l’auteur de faire briller ces deux séries ensemble, dans son catalogue, tout comme au Japon.

Avec ce premier volume, L’Enfant et le Maudit nous offre une évasion totale, une poésie dans la relation entre ses deux protagonistes ainsi qu’une intrigue teintée de mystère qu’on a hâte de découvrir plus en détail. Komikku ne se sont pas trompées en publiant le récit de Nagabe, c’est bien une pépite de poésie, d’émerveillement des d’esthétisme que nous offre l’éditeur.


Critique 1


"Ecoute... Si jamais tu rencontres un être de l'extérieur, tu ne dois surtout pas le toucher. Sauve-toi le plus vite possible. Pourquoi ? Eh bien... à cause de la malédiction."

Tout commence par ces mots, puis par le réveil d'une fillette qui s'était endormie sur une souche d'arbre, dans une clairière. Très vite, elle est rejointe par un être au physique étrange, qui la gronde parce qu'elle est sortie sans permission. Elle l'appelle Professeur, tandis que lui la nomme Sheeva. Ils s'entendent bien et vivent ensemble depuis une poignée de jours... Mais pourquoi ? Comment ces deux êtres visiblement totalement différents en sont-ils venus à partager leur quotidien ? Il ne s'agit là que des premières questions et premiers dilemmes qui joncheront le chemin qu'ils vont tracer ensemble, dans un monde aussi opaque que fascinant.

Après The Ancient Magus Bride et Somali et l'Esprit de la Forêt, le catalogue des éditions Komikku se pare d'une nouvelle fable aux tonalités fantastiques et centrée sur la rencontre et le parcours ensemble de deux êtres que tout devait opposer. L'Enfant et le Maudit, de son nom original Totsukuni no Shoujo, est également sous-titré "Siuil, a Run", un nom signifiant déjà beaucoup de choses : il s'agit du titre d'une chanson traditionnelle irlandaise pouvant se traduire de façon affectueuse par "Va, mon amour".
Démarrée en 2015, cette série est la première paraissant en France de Nagabe, artiste prenant soin de cacher son sexe, et dont les premiers travaux professionnels semblent remonter à 2013. En cette poignée d'années, Nagabe s'est déjà essayé à différents genres (seinen, josei, shonen, shonen-ai) et pour différents éditeurs (Ichijinsha, Akane Shinsha, Futabasha, Mag Garden), mais toujours en incluant le fantastique et en peaufinant une patte personnelle, riche et inimitable, que l'on prendra aussi plaisir à aller observer sur ses comptes tumblr, twitter ou pixiv.
La série paraît au Japon chez Mag Garden dans le magazine Comic Garden, soit aux côtés de The Ancient Magus Bride. Les deux oeuvres ayant, comme déjà dit, des similitudes, l'éditeur japonais aime les promouvoir ensemble, de façon croisée, et l'a encore fait récemment en leur dédiant une exposition. Les éditions Komikku ont eu l'excellente idée d'en faire de même en France, via des opérations promotionnelles offrant en cadeau des badges des deux séries et un shikishi. On sent le coup de coeur éditorial et l'envie de pousser un titre qui le mérite amplement au vu de ce premier tome, car évidemment, L'Enfant et le Maudit possède bien sa personnalité, et elle est riche, profonde et captivante.

Dès la 1ère page avec sa légende, sa mise en garde sur ce qu'il ne faut pas faire, son livre illustré posé sur une table, et ses silhouettes humaines indéterminées, le récit a des allures de conte intemporel, ce qui se confirmera plus tard quand le Professeur lira à Sheeva l'histoire du monde présentée comme un conte, avec son "Il était une fois". Nagabe commence aussi par mettre en place des personnages et un monde vagues, qui dans un premier temps paraissent profondément mystérieux tant il reste tout à en cerner. On découvre un village à l'allure ancienne, laissant penser que le récit s'inscrit en des temps reculés (une bonne recette de vieux conte, là aussi), mais aussi une nature bien présente avec sa clairière, sa forêt épaisse et sombre...

Ce n'est ensuite que par petites touches éparses que Nagabe commence à dévoiler le teneur de ce monde et ce qui a amené les deux personnages principaux à vivre ensemble. Rapidement, le Professeur explique la règle cruciale à l'enfant : l'interdiction de se toucher, sinon elle maudite et deviendra monstrueuse, un mal qu'il est impossible de soigner. De ce qu'il lui dit, les habitants du village où ils ont élu domicile ont tous déménagé, et la tante de Sheeva viendra bientôt la chercher... mais la vérité pourrait être tout autre, et bien plus triste. Une vérité que le Professeur ne sait comme avouer, de peur de blesser profondément la candide petite fille, mais qui sait combien de temps cette situation pourra durer... Puis arrivent aussi, peu à peu, les informations sur ce qu'est ce monde, divisé en deux grandes parties : "L'intérieur", où vivent les humains", et "L'extérieur" où sont regroupés les "monstres" qu'il ne faut surtout pas toucher. Deux univers clairement séparés et qui ne doivent jamais entrer en contact, et autour desquels Nagabe dresse peu à peu une petite mythologie sur ses les origines de tout.

Très vite, on cerne que l'univers de L'Enfant et le Maudit est placé sous le signe de la dualité. Deux "pays" clairement séparés, complètement opposés, avec d'un côté la Lumière et de l'autre les Ténèbres. Deux personnages principaux qui eux aussi apparaissent radicalement différents. Elle, humaine innocente, toute petite, lumineuse, dont la blancheur éclatante semble être le symbole de toute sa candeur. Lui, non-humain maudit, très grand et dominé par le noir. Un contraste blanc/noir, Lumière/Ténèbres qui se retrouve constamment dans les dessins, où Nagabe joue énormément sur les contrastes, sur des lumières venant percer ou tamiser la pénombre... sans oublier l'oeil blanc du Professeur se démarquant du reste de sa silhouette noire.

Les choses ne s'arrêtent pas là, car la relation que les deux personnages comment à bâtir apparaît comme un rayon de lumière dans un univers empli de noirceur. Cette relation, elle brouille déjà les faits établis, les préjugés de ce monde, la division voulue par les dieux, car une humaine et un non-humain se sont rencontrés. Avec son regard d'enfant, sans aucun préjugé, elle l'accepte comme il est sans avoir peur. Quant à lui, il veille sur elle avec la plus grande bienveillance. Difficile de ne pas y déceler un beau message de tolérance, d'acceptation de l'autre et de la différence. Surtout quand, en face, les autres humains paraissent pour l'instant bien plus inhumains que le Maudit, en cherchant à tuer tout être de "L'extérieur" sans autre forme de procès, y compris si c'est l'une des leurs...

La construction scénaristique choisie par Nagabe est vraiment excellente dans sa manière de ne dévoiler que par petites touches régulières les informations essentielles. Evidemment parce que ce procédé entretient tout du long une forte aura de mystère fascinante. Mais aussi et surtout parce que cela permet de d'abord mettre en avant l'univers poétique par l'image : celui-ci se découvre avant par les visuels, et Nagabe effectue là un travail merveilleux. En plus des contrastes déjà évoqués, il y a les contours parfois évasifs des personnages, surtout du Professeur, et la toute petite taille ainsi que le visage simple de Sheeva comme si elle venait d'un livre pour enfants. Autour de ces deux êtres au design réussi, ça fourmille de détails, avec de nombreux traits. Nagabe s'attarde magnifiquement sur les décors, sur la composition, sur la place qu'occupent les personnages dans les cases. Et ainsi, il/elle cherche à nous faire observer ses planches souvent calmes et poétiques dans les moindres détails, nous invite à scruter la moindre : un intérieur savamment travaillé, un repas simple, un geste banal (comme les mains jointes) ou plus fort (comme à la page 137 où la main de l'enfant se retient de toucher le maudit), la grandeur longiligne des arbres, une simple flaque d'eau soudainement troublée par le pied de la petite qui court pour échapper à ses assaillants, ou même une sorte d'ombre se glissant silencieusement entre deux arbres, quasiment imperceptible. L'Enfant et le Maudit est un appel à l'observation de son riche et fascinant univers, méthode parfaite pour nous y immerger entièrement jusqu'à vouloir nous y perdre.
Les onomatopées, qui plus est, sont rares et inscrites dans des petites bulles, et dans ces quelques cas sont impeccablement utilisées pour entretenir les ambiances, comme l'inquiétude que provoque le petit "clac" dans le dernier chapitre. En évitant de trop utiliser ces onomatopées, Nagabe se concentre avant tout sur le dessin pur qui n'est jamais gâché.
La poésie constante que dégage cet univers est très personnelle. Mystérieuse, elle est aussi inquiétante et sombre. Voire cruelle, avec le danger que représentent son propre peuple pour l'innocente Sheeva, et pour l'impossibilité pour ces deux êtres qui s'apprécient de simplement se toucher, de se serrer dans les bras.

Le résultat ? Une merveille artistique, qui nous plonge dans un monde captivant où l'on aimerait presque aller errer aussi, dans une histoire mystérieuse, un peu triste, mais belle, aux côtés de deux personnages si différents et déjà si attachants.

Komikku livre une édition impeccable. Le papier est souple et bien épais, la qualité d'impression fait honneur au travail visuel de Nagabe, la première page en couleur est un plus très agréable. L'expérimentée Fédoua Lamodière livre une traduction excellente, sans fausses notes, limpide, sachant parfaitement jouer sur les différentes tonalités (l'atmosphère de conte, le parler candide de Sheeva, celui plus mûr du Professeur...). Les choix de polices sont nickel, notamment ceux des quelques onomatopées.


Critique 3 : L'avis du chroniqueur
Alphonse

14 20
Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Takato

18 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
18 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs