Dodoma Vol.1 - Actualité manga
Dodoma Vol.1 - Manga

Dodoma Vol.1 : Critiques

Dôdôma

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 04 Juillet 2016

Critique 1


Le catalogue des éditions Komikku, à chaque nouvelle parution, semble devoir s'étoffer de nouveaux genres : avec Dodoma, c'est cette fois-ci un récit à mi-chemin entre la dark-fantasy, la poésie et le post-apocalyptique que nous découvrons. Un mélange qui, dès les premières pages, détonne autant par son univers que l'on devine assez unique, que par ses visuels qui n'ont pas fini d'en mettre plein la vue.

Mais commençons par le pitch : Dodoma, c'est l'histoire d'un monde, d'une ville, celle d'Orbis, une cité isolée de tout. Entourée de grands murs de pierre, pourvue en son centre d'un long arbre de vie, cette cité aux allures de grande tour voit s'agiter au quotidien nombre de vies plutôt paisibles, à commencer par celles de Mana, jeune garçon qui à force de vivre dans cette ville tout en hauteur a développé une grande débrouillardise, et de son grand frère Shino, un garçon plus fragile physiquement, mais important pour la cité.

Du monde extérieur, ils ne connaissent rien, car l'eau tombant du ciel s'avère nocive pour eux, la ville est complètement fermée, et le sommet de l'arbre de vie est devenu inaccessible. Et pourtant, c'est de la plus violente des manières qu'un jour, l'extérieur s'invite chez eux : un poing gigantesque vient briser un mur, une invasion énigmatique commence, et pendant que nombre de têtes innocentes tombent dans le sang, Mana, lui, ne pense qu'à protéger son frère... mais le pourra-t-il ?


Le moins que l'on puisse dire, c'est que Jun Shiraishi démarre très rapidement son récit, puisqu'il ne faut pas attendre très longtemps pour voir le gigantesque poing briser le mur de pierre dans un fracas assourdissant et une brutalité effrayante. La suite du tome, concrètement, ne sera alors qu'une lutte pour tenter de survivre à cette attaque, puis pour faire connaissance avec certains visages venus de l'extérieur et qui, forcément, vont pousser le jeune Mana à une certaine soif de découverte... Mais pour ces derniers éléments, il faut attendre la dernière partie du tome, car ce premier volume est avant tout une introduction posant des bases... Et quelles bases !

En prenant soin d'en dire le moins possible pour ne pas spoiler, signalons simplement la richesse d'un background qui promet d'être à la croisée de beaucoup de choses. La cité perdue d'Orbis, qui semble quelque peu issue d'une autre époque, qui paraît comme arrêtée dans le temps et ne rien connaître de l'extérieur, dégage à la fois quelque chose de très paisible et onirique dans son quotidien qui était paisible et dans la présence de ce grand arbre de vie, et d'imposant via ses imposants murs de pierre qui semblent là depuis fort longtemps. Un aspect qui, très vite, contraste totalement avec ces imposants murs mis en pièce avec violence et soudaineté. Et quand arrive la question de golems géants, c'est encore une autre ambiance qui s'invite dans l'oeuvre.

On est à la fois dans un univers aux influences antiques ou issues du passé (comme le laissent deviner les vêtements, certains symboles et l'aspect "pierres anciennes" d'Orbis), à l'aspect poétique (via des instants plus calmes sublimés par une mise en scène appliquée), et ayant quelque chose de très mystérieux. Ce mystère est pour l'instant omniprésent, tant Mana et les autres ne peuvent absolument rien comprendre de ce qui leur arrive, et n'ont pas vraiment le temps de se poser des questions face à la manière dont leur vie paisible et soudainement brisée dans la violence. Le lecteur est évidemment plongé dans le même sentiment d'incompréhension, ce qui entretient habilement une envie d'en découvrir plus.


De par ses différentes facettes, ce premier tome de Dodoma peut rappeler un certain nombre de mangas et d'animes que l'on connaît bien. On peut notamment penser à Nausicaa pour certaines ambiances et pour l'univers, au Château dans le ciel pour l'aspect à la fois antique et un peu mystique d'Orbis et des géants qui peuvent rappeler Laputa, ou plus récemment à l'excellent manga les Enfants de la Baleine, à travers ce lieu coupé du monde soudainement attaqué dans l'incompréhension et où naissent des envies de découvrir l'extérieur. Pourtant, l'oeuvre de Shiraishi arrive très bien à installer sa propre patte.


Et si elle y arrive si bien, c'est aussi grâce à la patte graphique d'un auteur qui semble pourtant signer là sa première série. C'est simple : le souci du détail est partout. Les décors sont omniprésents et sont portés par ce grand arbre, par ces murs de pierre et par la sensation de bien y ressentir les déplacements des personnages. L'action, très présente pendant une bonne partie du tome, est d'une brutalité et d'une intensité exemplaire, d'autant qu'elle est bien portée par un travail de découpage efficace. On ressent bien que Shiraishi a travaillé minutieusement l'architecture de son lieu, ainsi que tous les éléments qui le composent, à l'image d'un style vestimentaire élaboré et détaillé, ou des golems/géants qui bénéficient d'un design riche. Dans cette richesse certaine, on appréciera le petit contraste qu'amène un design de personnage un petit peu plus simple, avec notamment des yeux imposants et expressifs, et des silhouettes humaines qui paraîtraient presque fragiles. Il faut également saluer des angles de vue aimant jouer sur l'impression de gigantisme de la ville et des géants, et de ce fait sur la petitesse des personnages humains.


Alors que concrètement on ne cerne pas encore grand-chose de ce monde qui ne se dévoile que petit à petit, on ressent déjà un grand potentiel en Dodoma, récit qui semble à même de développer un univers unique et riche. On se laisse très facilement emporter, en attendant de voir le voile se lever un peu plus sur ce monde mystérieux.


Pas de souci en vue pour ce qui est de l'édition. Komikku nous offre son habituel papier souple et épais, permettant une très bonne qualité d'impression rendant pleinement honneur au travail visuel de Jun Shiraishi. La traduction de Yohan Leclerc est efficace, et la première page en couleur est un petit plus fort agréable.




Critique 2


Komikku ne cesse de nous surprendre avec des titres toujours plus marquants et séduisants, sortant des sentiers battus, et ils récidivent avec Dodoma, titre récent ne comptant actuellement que trois volumes au Japon, d'un jeune auteur qui, bien qu'ayant tout à prouver, démontre déjà de grandes qualités tant au niveau du coup de crayon que dans la narration.
Ce titre nous offre la possibilité de pénétrer dans un univers à la fois onirique et poétique, mais également sauvage et violent !

Mana est un jeune garçon plein de vie et débrouillard vivant seul avec son frère aîné, Shino, au sein d'Orbis, une ville/pays ne comptant que trois cents âmes et où l'espérance de vie ne dépasse guère cinquante ans.
Au centre d'Orbis, ressemblant à une immense tour sans aucun accès vers l'extérieur, se trouve l'arbre de vie, permettant aux habitants de subsister. Le sommet de cet arbre n'est pas accessible, il le fut autrefois, pour se rapprocher de Dieu, mais désormais « la porte » ne s'ouvre plus, et ce depuis deux ans, ce qui correspond à la date depuis laquelle Orbis n'a plus connu de tremblement de Terre…
Alors que la vie suit paisiblement son cours dans cette vie sans histoire, un jour un poing immense vient perforer le mur infranchissable d'Orbis, donnant un accès à l'extérieur, ce même accès par lequel une horde inconnue pénètre et commence à massacrer tous les habitants. Mana et son frère se réfugient au sommet où Shino va fusionner avec l'arbre de vie pour prendre le contrôle d'Orbis qui n'est autre qu'un immense golem de pierre de plusieurs centaines de mètres…
De nouveaux horizons s'ouvrent pour Mana, mais également de nombreux dangers...commence alors une incroyable aventure.

Très rapidement, au bout de seulement quelque pages, on comprend que nous avons là un titre  possédant une ambiance forte, nous faisant voyager dans un monde de fantasy mais qui parvient à s'éloigner des codes classiques du genre. On peut alors penser à des titres comme Cagaster, Madara ou encore Kazan, des titres forts à la fois durs et impitoyables, mais aussi incroyablement poétiques, ce qui sera à n'en pas douter à la vue de ce premier tome, le cas de Dodoma.
On pense également à « L'attaque des Titans » avec ces géants de pierre se battant et à côté desquels les humains ont l'air ridicules, mais aussi, et surtout pour le coté mystérieux de la chose : les humains vivent leurs vies sans savoir ce qui se passe à l'extérieur de leurs murs, ni sans comprendre les raisons de ce qui leur arrive.

Ce qui frappe dans ce premier opus c'est le changement de ton radical qui survient dès les premières pages : on passe d'un univers mystérieux et paisible, basé sur des croyances archaïques, avec des individus simples vivant en communauté fermée, à un monde vaste et violent, la sauvagerie s'emparant du titre brutalement sans crier gare. Le lecteur est alors placé dans la même situation que les personnages de la série : ils ne comprennent pas ce qui leur arrive, n'ont aucune explication et se retrouvent sous le choc d'un événement qu'ils ne comprennent pas et sont incapables de s'expliquer.
Tout va donc très vite avec une entrée en matière aussi brutale que sanglante, nous laissant supposer un titre pas aussi féerique et léger qu'on aurait pu le croire en premier lieu. Dodoma sera donc un titre mature !

L'auteur nous donne peu à peu quelques éléments nous permettant de comprendre, mais à l'issue de ce premier tome nous baignons toujours autant dans le mystère et l'incompréhension, au même titre que les personnages. L'immersion est donc très forte et renforcée par ce sentiment d'en savoir autant que Mana, ni plus ni moins.

Un autre point plus qu'appréciable qui ressort de ce premier tome c'est justement la maturité de Mana malgré son jeune âge. Point de jeune garçon ayant tout à apprendre, devant se former, dès le départ on comprend qu'il s'agit d'un garçon doué et doté de nombreuses compétences. Il se montre donc attachant et charismatique dés le départ, et c'est une excellente chose.

Le trait de l'auteur se montre également très efficace dès le départ, il parvient parfaitement à nous faire ressentir ce sentiment de vide angoissant tout en donnant vie à des personnages très expressifs.
L'éditeur fait lui aussi un excellent travail et nous propose un premier tome sans faille, rendant hommage à l'auteur et à son titre.

Avec ce premier tome, nous pénétrons dans un univers saisissant porteur de nombreuses promesses...et on attend déjà le second avec une grande impatience.


Critique 2


En cette saison printanières, les éditions Komikku nous proposent de découvrir un nouveau shonen du genre fantasy dont les premiers aperçus auront tôt fait de nous rappeler les univers oniriques comme celui de Nausicaä. Il n'y a qu'à voir la couverture pour comprendre que nous allons avoir affaire à un auteur qui a créé les codes de son univers avec notamment un style vestimentaire unique, et on repense pour le coup à Bride Stories. Mais derrière ces comparaisons aguichantes, que cache Dodoma à travers ses pages ? La réponse tout de suite.

Dodoma nous entraîne à suivre Mana, un jeune garçon qui vit dans Orbis, une sorte de village cloisonné de pierres où l'on ne peut apercevoir le ciel. Féru de construction, il prend plaisir à aider concernant tout ce qui touche la conception du village, et n'hésite pas à utiliser son habilité à escalader chaque coin du village par le biais de son grappin. Son grand frère Shino vit aussi à ses côtés et eux deux sont gardés par leur oncle et leur tante. Dans le village d'Orbis, la paix règne et tout le monde vit en parfaite harmonie, mythes et légendes animant leur quotidien, comme celle de la chambre de dieu située au-dessus de leur tête. C'est ainsi qu'ont eu lieu dans le passé des offrandes, mais désormais c'est la seule légende à laquelle plus personne ne croit hormis les héros, et c'est ainsi que s'en suivent des jours paisibles.
La première chose qui nous marque à travers les premières pages est donc cet univers unique en son genre. Dans un monde où le ciel ne semble pas exister, où ce qu'il y a "dehors" est inconnu, les villageois vivent paisiblement des ressources fournies par  l'Arbre de vie, considéré comme une entité à part entière. Il ne faut d'ailleurs pas plus d'une vingtaine de pages pour que l'auteur nous dévoile les codes du monde de son manga, comme celui que les gens meurent tôt aussi, après 50 années en moyenne. On notera également le fait que tout le monde soit brun, hormis les gens venus de dehors qui sont blonds.

Mais bien sûr, ce quotidien ne pouvait pas être éternel, et c'est alors qu'un jour, un gros poing vient briser les murs d'Orbis, laissant apparaître un aperçu de l'extérieur et laissant surtout rentrer de nombreux mercenaires venant tuer toutes personnes à l'intérieur. Pire encore, un géant de pierre observe au loin la scène et s'apprête à agir à nouveau. Mana se retrouve dans une situation dangereuse et est contraint de tuer pour se défendre, sans même savoir à qui il a affaire. Loin d'une scène poétique, nous voici face à des moments très sanglants et surtout traumatisants pour la plupart des habitants. Mais c'est alors qu'entrent en jeu deux demoiselles venues de dehors qui guident nos héros vers la chambre de dieu, et de fil en aiguille, Shino va se retrouver en lien avec l'Arbre de vie et piloter Orbis qui n'est autre qu'un Dodoma, soit un golem de pierre géant de 300m, à l'instar de leur assaillant. Un combat commence à faire rage, mais c'est surtout un nouveau tournant dans la vie de Mana et Shino qui prend place...

Dodoma commence sur les chapeaux de roues avec une recette qui fait mouche à chaque fois : nous présenter un univers unique et des héros qui semblent sans peine, jusqu'au moment où tout cela va être chamboulé par une menace externe. L'Attaque des Titans le faisait très bien, Les Enfants de la Baleine aussi, et aujourd'hui c'est à Dodoma de réussir dans le même domaine. Si l'univers du titre semble très fermé au départ, c'est tout un monde qui s'ouvre au lecteur au fil de la lecture et on a hâte de voir où le destin va mener nos héros, et surtout comment est fait le paysage extérieur.
Ce qui fait la qualité du titre est sans conteste ses nombreux mystères déjà mis en place, avec en premier lieu le fait que nos héros auraient tout simplement tué leur dieu avant même que le manga commence ! Pour quelle raison ? Seul l'avenir nous le dira...  On se demande également que sont exactement les Dodoma, pourquoi Orbis s'est fait attaquer de la sorte, qu'est-il arrivé au monde extérieur, et surtout pourquoi d'autres personnes semblent vouloir s'en prendre à Orbis ?

Bref, Jun Shiraishi sait séduire son lecteur dès les premiers instants et la lecture de ce premier volet nous captive de bout en bout, nous donnant vraiment l'envie d'en savoir davantage. Mais hormis l'histoire, c'est surtout le dessin qui est remarquable ici. L'auteur maîtrise grandement sa technique et utilise de nombreux petits traits noirs pour donner du volume à son univers, ce qui le rend d'autant plus merveilleux ! La mise en scène est réellement  impressionnante et tout fourmille de détails d'une manière remarquable, c'est un vrai régal pour les yeux.
Enfin, remercions les éditions Komikku qui grâce à leur travail de qualité transmettent ici comme il le faut le travail de l'auteur. Vu comment ce dernier joue sur les noirs, cela aurait été dommage de ne pas avoir droit à un papier de qualité...

Ainsi Dodoma est une bonne trouvaille de la part de l'éditeur et un titre qui fait franchement du bien au marché français. Vivement la suite !


Critique 3 : L'avis du chroniqueur
Kiraa7

16.5 20
Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Erkael

17 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs