Blue Morning Vol.1 - Actualité manga

Blue Morning Vol.1 : Critiques

Yûutsu na Asa

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 20 Juillet 2016

Le jeune Akihito Kuze n'a que dix ans lorsqu'il hérite du statut de Vicomte de son défunt père. Contraint dès ce jeune âge de reprendre les rênes de sa famille, il peut néanmoins compter sur l'intendant familial Tomoyuki Katsuragi pour l'épauler. Ce dernier veille sur l'éducation du jeune garçon jusqu'à ce qu'il devienne adulte, et en attendant c'est lui qui gère les choses, notamment les relations en société. Mais il a beau n'être encore qu'un enfant un brin naïf, Kuze le sent : alors que Katsuragi se montre très à l'aise et habile en société, il montre à son égard des manières très froides, qui semblent même cacher une forme de haine...

Déjà bien connue en France pour des titres comme Hana wa saku ka, après l'orage ou Restart, Shoko Hidaka est une artiste qu'il n'est plus vraiment nécessaire de présenter. Pourtant, avec Blue Morning, manga débuté au Japon en 2009 et toujours en cours, l'artiste propose ici ce qui est peut-être son oeuvre la plus ambitieuse, en ceci qu'elle s'inscrit dans une époque délicate à aborder où elle promet de tisser une toile intéressante où les questions d'héritage, d'alliance entre familles et de manipulation devraient faire bonne figure.

Si Shoko Hidaka se plaît à ne pas vraiment situer précisément son oeuvre au point que cela peut être un peu déstabilisant au début, on devine peu à peu qu'on peut la situer à une époque charnière, aux alentours de la Restauration de Meiji, à une époque où le Japon s'ouvre à l'Occident sans oublier son héritage culturel, ce qui se ressent ici dans les costumes, l'architecture des bâtiments, ou les considérations des personnages autour des anciens rangs sociaux des familles et de l'arrivée du capitalisme. C'est dans ce contexte sur le coup un peu fouillis, mais que l'on finit par bien cerner peu à peu, que la mangaka pose des personnages principaux qui parviennent à intriguer de plus en plus au fil des pages.
À vrai dire, pour l'instant c'est surtout Katsuragi qui tire son épingle du jeu. Tandis que le mystère de sa froideur envers Akihito se dévoile à petites doses, l'intendant intrigue dans ses nombreuses manigances en société, visant visiblement à ériger la famille dans les hautes sphères. Cette ambition prend des tours très différents, où l'on voit l'intendant manoeuvrer habilement auprès d'autres familles pour s'en faire des alliées, tout en ayant bien conscience qu'il devra parfois payer de sa personne pour arriver à ses fins...
A ses côtés, Akihito Kuze apparaît dans un premier temps comme un enfant avec toute la naïveté que cela implique, mais au fil du temps l'amenant à devenir adolescent, il saura se montrer plus malin, plus perspicace... mais aussi plus intrigué par cet intendant qui se montre toujours si froid avec lui. L'aura de mystère de Katsuragi et le fait qu'il soit toujours présent à ses côtés risque fort de finir par intriguer et faire craquer Kuze, pour une relation dont les prémisses laissent deviner quelque chose de délicat et tumultueux.
Pour l'heure, Hidaka trouve un excellent équilibre entre la relation qui se dessine entre ses héros et son scénario riche et assez retors.

Pour porter les choses, la mangaka peut compter sur son coup de crayon assez fin et très élégant, et sur une narration posée qui n'est pas avare en textes. De ce fait, le rythme se veut assez lent, et il était important d'avoir une traduction sachant rester claire pour dépeindre tous les enjeux. La traductrice Julie Minchin s'en sort heureusement très bien malgré quelque tournure de phrases un peu plus lourdes. Par contre, on regrettera d'assez nombreuses petites coquilles d'inattention dans les textes. Une relecture supplémentaire aurait sans doute permis d'éviter cela...

Pour le reste, l'édition est plaisante à prendre en main avec son papier et son impression de bonne qualité ainsi que ses 4 premières pages en couleur. Shoko Hidaka pose ici un scénario assez ambitieux et prenant pour l'instant largement le dessus, pour un résultat séduisant et intrigant.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
15.5 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs