Blood Blockade Battlefront Vol.5 : Critiques

Critique 2

Désormais plutôt bien habitué à sa vie à Hellsalem's Lot, Leonardo continue d'en découvrir petit à petit les recoins et le bestiaire aussi fou que farfelu, et il s'est même déniché un endroit de prédilection pour dévorer parmi les meilleurs burgers de l'hybride cité. C'est d'ailleurs à l'occasion d'une virée pour aller en manger qu'il fait une nouvelle rencontre pour le moins... fracassante : celle de Neji, une drôle de créature qui s'est fait renverser en essayant de lui foncer dessus par passion pour les burgers ! Heureusement, le petit bonhomme est tout flasque et accuse très bien le choc, pour une entrée en scène qui donne parfaitement le ton !
En effet, Neji sera un nouveau personnage particulièrement fun, attachant dans ses aspects insouciants, voire presque naïfs, et amusants, dans sa passion absolument dévorante pour les burgers. Tout naturellement, cet être au look bien trouvé va peu à peu devenir un véritable ami pour Leo, celui-ci le retrouvant régulièrement sur sa route dès que des burgers sont à portée de main. Mais au fil des pages, Leo va finir par se rendre compte de certaines particularités propres à l'espèce de son compagnon. Des particularités attirant les convoitises, et qui pourraient avoir de terrible conséquence sà Hellsalem's Lot...
Durant à peine 70 pages, la première partie de ce volume joue beaucoup moins sur l'action que sur la rencontre farfelue de Leo avec ce nouveau non-humain particulièrement réussi, pour un récit sans doute un peu trop court, et dont les enjeux sont un peu moins forts qu'on ne l'espérait au vu des caractéristiques de Neji. Mais on retrouve ici avec grand intérêt Leonardo en tant que personnage central, car son statut fait qu'il reste le meilleur personnage pour inviter le lecteur à découvrir certains quartiers de la cité, en l'occurrence ici l'animée 42ème avenue.

Toutefois, à ceux qui voudraient plus d'action, le reste du volume offre un récit qui se découpe en deux chapitres et qui décoiffe ! La base de cette nouvelle aventure ne repose pourtant sur trois fois rien, et c'est bien la patte Nightow qui fait tout le travail pour offrir du bon divertissement. Sont notamment au programme, un ennemi particulier, un humour passant beaucoup par les malheurs répétés de Zapp qui vit une journée décidément bien difficile, et une virée dans Hellsalem's Lot une nouvelle fois bien frappée, le tout étant servi par le style inimitable de l'auteur avec son rythme très soutenu, ses rebondissements qui vont dans différents sens et ses scènes d'action un brin anarchiques et excentriques. Les designs bien trouvés sont également toujours de la partie, et il n'en faut pas plus pour assurer l'essentiel : on n'a pas le temps de s'ennuyer, et on découvre toujours avec intérêt des bribes de cet univers où le mangaka ne se pose pas de limites. Alors même que l'aspect parfois anarchique de l'ensemble peut demander de s'accrocher un peu pour bien tout cerner, on en redemande, jusqu'à une conclusion malicieuse.

Que dire d'autre ? Hé bien, qu'il reste également très sympathique, au fil du tome, de dénicher par-ci par-là les clins d'oeil et références que Nightow glisse de temps à autre, et ce dès la première page du volume.
Arrivé à la moitié de la série (si l'on ne compte pas la séquelle Back 2 Back toujours en cours au Japon depuis 2015), on peut toutefois commencer à trouver étrange que l'auteur n'insiste pas un peu plus sur le fil conducteur instauré précédemment. Mais étant donné que le divertissement est toujours assuré avec cet univers foisonnant et sans réelles limites, pourquoi bouder son plaisir ?

Critique 1

Leo s’est fait à sa vie à Hellsalem’s Lot, ville cosmopolite coupée du monde où les humains côtoient des monstres et extra-terrestres en tous genres. Il fait un jour la rencontre de Neji, petite créature au corps flasque et raffolant des burgers que Leonardo aime ramener au QG de Libra ! Si une amitié se noue rapidement entre les deux individus, Leo va vite comprendre que les particularités de Neji, liées à son espèce, cachent quelques secrets et pourraient conduire Hellsalem’s Lot à sa perte…

Avec ce cinquième opus, Blood Blockade Battlefront arrive à sa moitié, tout en sachant qu’un spin-off est en cours de publication au Japon actuellement. Ce sont alors deux nouvelles intrigues qui bâtissent ce tome, deux petits arcs qui ne marquent toujours pas de fil conducteur à l’œuvre, mais permettent à Yasuhiro Nightow de développer avec originalité son univers foisonnant, aux limites inexistantes.

Le premier des deux récits a alors quelque chose de touchant puisqu’il se focalise sur la rencontre entre Leonardo et Neji, petite créature attachante qui engloutirait des hamburgers par centaines. Si l’action est un peu moins présente dans cette histoire, la mise en avant de Leo reste appréciable, ce dernier restant le personnage le plus humain de la série et permettant au lecteur de découvrir tous les aspects de Hellsalem’s Lot par son regard. Chapitre le plus court du volume, il n’en est pas moins divertissant et apporte son lot de développements à l’univers de Blood Blockade Battlefront, un atout qui rend toujours la lecture aussi savoureuse.

Mais c’est bien avec la deuxième intrigue que le mangaka voit les choses en grand, il développe ainsi tout un scénario spectaculaire, riche par les bestiaires qu’il décortique durant cette partie, anarchique dans le style et bien souvent hilarante dans l’absurde élaboré. Dans ce récit, une menace nouvelle frappe Hellsalem’s Lot ainsi que le monde entier, un ennemi en deux parties que Libra va prendre soin d’affronter. Il faut ainsi faire preuve d’attention pour saisir toutes les richesses de ce petit arc tant celui-ci va à cent alors et constitue un parfait exemple du style hybride de Yasuhiro Nightow : dans les faits l’intrigue est très simple, mais son rythme est effréné, l’action domine largement et mérite une certaine concentration de la part du lecteur tant le style de l’auteur est très fouillis - volontairement tant cette particularité lui confère un attrait artistique -, et l’humour fait souvent mouche autour de personnages aux relations bien marquées qu’il faut saisir pour comprendre tous les enjeux de l’intrigue. Mais le résultat est satisfaisant et Nightow nous offre ici une partie pêchue et divertissante à souhait, le tout sur une chute véritablement bien trouvée qui prouve que l’auteur se joue avec brio des codes du manga d’action.

Alors oui, on pourrait encore regretter l’absence totale de fil conducteur pour la série. Mais au lieu de ça, le mangaka nous livre un récit palpitant et riche dans sa manière de décortiquer un univers sans limites, le tout sur le style particulier qu’est celui de Yasuhiro Nightow qui ne cherche pas à trop se prendre au sérieux. La sauce prend encore, et on attend toujours la suite avec une certaine curiosité.