Black Bard - Le menestrel Vol.2 : Critiques

La bouteille que Black Bard a reçue de l’équipage pirate serait bel et bien un vestige de l’empire disparu Crimson. Malgré ses connaissances, Windy, l’homme-singe, n’est pas en mesure d’aider le barde dans ses interrogations. Alors que le trio fait halte dans une taverne, Windy revient sur sa rencontre avec Black Bard, le ménestrel au nom inconnu…

Après un premier tome à la fois onirique et lyrique, la suite de Black Bard se concentre davantage sur le scénario de la série et apporte des explications concernant les deux principaux personnages du titre. C’est presque la totalité du volume qui se consacre à un flash-back relatant la rencontre entre Black Bard et Windy, ce qui permet de revenir sur l’identité des deux personnages, les contextes les entourant, et la manière dont ils ont évolué. À première vue, la recette semble intéressante, mais ne méritait peut-être pas un volume complet. Pour Ichiya Sazanami, la mangaka, le moment était surtout opportun pour donner de la consistance à l’univers, et cela ne manque pas. Si l’histoire en soi n’avance pas vraiment, le cadre de la série se voit enrichi d’un grand nombre d’éléments fantastiques. Notons par exemple l’inspiration directe des Aventures d’Alice au Pays des Merveilles, roman de Lewis Carroll qui a directement inspiré l’auteure pour créer un monde riche en fantaisie. L’univers de Black Bard mêle ainsi différentes influences, d’un monde digne des contes de fées aux créatures mystiques comme les hommes-bêtes et les démons, le tout porté par illusions et pouvoirs magiques. Cette découverte de cette dimension onirique rend le développement du passé de Black Bard très intéressant, sans compter que le trait de dessin de la mangaka, jouant sur les teintes de noir pures, renforce le côté fantaisiste de ce monde.

Mais finalement, à part le passé de Black Bard, nous n’avons pas grand-chose à nous mettre sous la dent dans ce second opus, sans compter que nous ne retrouvons pas le côté lyrique du premier tome avec les chants enchanteurs de ce barde mystérieux. Nous suivons toutefois, à certaines reprises, la société MB, déterminée à mettre la main sur le barde. Leurs motivations sont inconnues et, il faut le reconnaître, ce tome ne nous en dit que très peu sur eux. Il nous reste alors le loisir d’apprécier la diversité de ses membres, tout particulièrement le leader, bestial, qui promet d’être un bon élément pour le dernier tome de la série.

Sur ce quatrième tome, Black Bard perd de sa dimension lyrique pour fouiller le protagoniste ainsi que Windy tout en décortiquant toujours plus l’univers. L’intrigue avance peu, mais cela permet à la mangaka de donner à son œuvre une identité, scénaristique et esthétique. En soi, cela ne poserait pas de problème si l’intrigue ne se concluait pas au prochain volume. Du coup, on redoute légèrement un final précipité, car un tel univers a encore tant à nous dire… Ce volume reste bon, et on espère que la conclusion de Black Bard saura faire honneur à ce titre à l’univers accrocheur et à l’attrait graphique envoûtant.