Berceau des mers (le) Vol.1 - Actualité manga
Berceau des mers (le) Vol.1 - Manga

Berceau des mers (le) Vol.1 : Critiques

Umi no cradle

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 05 Juin 2015

Après Fatima, déesse de la vie et Le nouveau Tom Sawyer, la nouvelle aventure dépaysante des éditions Komikku se nomme Le Berceau des Mers - Cradle of the Sea, toute première oeuvre de Mei Nagano, une auteure qui travaillait auparavant dans une boîte d'informatique avant d'être repérée en 2013 par l'éditeur Shinchôsha.

L'ambiance qui nous attend se ressent dès la couverture. Avec ce large navire, cette mer déchaînée et cette héroïne aux grands yeux et au sourire bienveillant dont les cheveux volent au vent, un parfum de voyage rafraichissant se devine d'emblée dans cette oeuvre qui démarre pourtant en plein coeur de l'Angleterre de la révolution industrielle, avec ses rues animées ou plus étroites cernées de bâtiments de briques, ses cheminées fumantes et ses boutiques.
Dans ce cadre joliment dépeint par l'auteure (saluons les quelques vues sur les rues et les quelques décors intérieurs et costumes d'époque), nous découvrons Monica, jeune femme pauvre des bas quartiers qui tente difficilement de joindre les deux bouts en vendant des babioles ou en acceptant les travaux d'une sorte de mac peu scrupuleux et la traitant comme une moins que rien. Pourtant, nous le découvrons dès les premières pages, elle était autrefois au service d'un homme riche qui l'avait extirpée des rues pour la charger d'élever son jeune fils, Evan, encore nourrisson. Hélas, son bienfaiteur disparut soudainement en haute mer, et Monica, chassée de la villa par l'oncle et la tante d'Ewan, dut repartir à sa vie misérable.
Un an a beau être passé, Monica n'a toujours pas pu oublier son bienfaiteur, et reste toujours dans le regret de n'avoir pu tenir sa promesse : veiller sur Evan, rendre garde à ce qu'il grandisse en bonne santé.
Mais une succession d'événements vont réveiller ses désirs et promesses : tandis qu'elle retrouve Evan et découvre qu'il est maltraité par son oncle et sa tante qui ne le voient que comme un moyen d'avoir l'héritage, la jeune femme apprend des informations laissant penser que son bienfaiteur n'est en réalité pas mort. Et quand elle part vérifier de ses propres yeux le contenu de la tombe, c'est la stupeur : elle est vide ! L'espoir renaît pour Monica, et avec lui le désir fou de retrouver son ancien maître vivant, de l'autre côté de l'océan, et de lui ramener son enfant.
C'est après avoir kidnappé Evan qu'elle décide d'embarquer incognito sur le "Lady of the Sea", imposant bateau à vapeur. Mais avant que l'aventure ne démarre réellement, il lui faudra éviter soigneusement de recroiser l'oncle et la tante d'Evan, et parvenir à se faire accepter sur le navire...

Tel est le contenu scénaristique de ce premier tome qui n'est qu'une longue mise en place, et celle-ci n'évite pas plusieurs coïncidences un peu grosses, à commencer par la façon dont Monica apprend par hasard, sur les quais, la vérité sur la "mort" de son maître, via une banale conversation alors que la fameuse mort est déjà passée depuis un an. De même, le fait que l'oncle et la tante aillent chez le docteur au même moment que notre héroïne paraît trop facile dans une si grande ville...
Et pourtant, on se prend très facilement au jeu, Mei Nagano sachant clairement raconter son histoire. Elle amène peu à peu quelques autres pistes (dont la recherche de Helena, la fille du docteur), laisse entrevoir quelques personnages pour l'instant juste esquissés mais sûrement destinés à gagner en importance cependant le voyage (Tony le machiniste, Niel, et surtout l'énigmatique Louis Mac Farren), intrigue sur quelques mystère autour d'une chanson et du "cradle"... Elle emballe le tout dans une narration très rythmée et entraînante, ponctuée de brefs flashbacks bien distillés, et sublimée par quelques très jolies vues (on a déjà parlé des paysages industriels de la ville, soulignons aussi quelques planche marquantes du navire et de la vue qu'on y a) et par quelques coups d'éclat au niveau des angles de vue et des perspectives (la première page couleur devrait suffire pour vous en convaincre). Le design des personnages, lui, est clairement plus irrégulier, comporte des maladresse traduisant le manque d'expérience de l'auteure. Mais l'ensemble qui se veut fin et expressif, amène beaucoup de charme à Monica et à Evan.

La mer appelle désormais Monica, la véritable aventure démarrera dans le prochain tome et le voyage promet d'être riche et tumultueux. EN attendant, Le Berceau des mers s'offre ici une entrée en matière emballante !
  

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs