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Le test du jeu video:

Publié le Mercredi, 15 Avril 2015

Après trois ans et quatre mois, jour pour jour, Lost Planet 2 a succédé au premier du nom et avec un parti pris pour le multijoueur. L'occasion pour Manga-News de dresser un portrait du choix évolutif du titre Capcom.

Mélange d'action et d'aventure, le premier opus de la licence avait réussi à convaincre grâce à un savant équilibre entre solo et joutes en ligne. En a-t-il été de même pour la cuvée 2010 ?




Planète hurlante

Dix ans se sont écoulés depuis les évènements du premier Lost Planet et l'environnement d'E.D.N-III ne nous a visiblement pas attendus pour se transformer : fini les étendues glacières, place à la jungle et aux déserts arides. Ce changement climatique radical est à l'origine d'une nouvelle espèce d'Akrids, monstres déjà présents dans le premier opus. Quant aux humains, ils se sont séparés en diverses factions dans le but de récupérer l'énergie présente en abondance dans le sous-sol d'E.D.N-III.

C'est dans ce contexte de guerre territoriale à échelle planétaire que le joueur incarne cinq personnages au cours de six épisodes segmentés (exit Wayne et son manteau au col de fourrure). Si le scénario de l'épisode originel proposait une histoire qui n'était pas exemptée de faiblesses, Lost Planet 2 n'offre guère plus, sacrifiant à l'occasion tout le charme fictionnel établi autour d'une planète inhospitalière, mais loin d'être inhabitée.




Intelligence artificielle

Si l'intention de faire de Lost Planet 2 un jeu axé multijoueur était claire dans l'esprit de tous avant même la sortie du soft, on constatera tout de même l'inflexibilité de ce choix imposé : l'aventure solo est totalement éclipsée. En effet, bien que le menu de campagne laisse le choix de jouer l'aventure seul, accompagné de bots ou en coopération, les missions s'articulent autour de principes clairement multijoueurs (défendre une base durant un temps donné, activer toutes les bornes, etc.) et le scénario, pourtant déjà très en retrait, finit par nous échapper. Le niveau de difficulté étant le même qu'en mode multijoueur, l'entraide et l'élaboration de stratégies paraissent inévitables. Aussi se tourne-t-on rapidement vers des compagnons contrôlés par l'intelligence artificielle. Mais il faudra alors compter sur des bots dépourvus d'instinct de survie, fonçant droit vers la mort sous le feu ennemi, et ce, sans aucune protection...


Je te couvre !

Joués avec des partenaires bien réels, les différents épisodes inconsistants du mode solo prennent une toute autre dimension.

La coopération devient un vrai régal : online, écran splitté ou liaison multiconsole, toutes les situations sont envisageables. Tandis qu'un allié utilise un bouclier pour protéger ses confrères, deux autres mitraillent l'ennemi pendant que le dernier s'occupe de soigner les blessures de l'équipe : une stratégie qui, une fois mise en place, donne son lot de sensations. Les combats contre les Akrids géants bénéficient également d'une belle mise en scène, le joueur n'étant plus cantonné à l'utilisation d'une seule technique. On note cependant quelques lags en cours de partie, que l'on mettra volontiers sur le compte du jeune âge des serveurs. En résumé, un mode campagne pensé pour être pratiqué à plusieurs - fait dommageable pour les joueurs ayant apprécié le solo du premier volet et qui se trouveront déçus par ce que Lost Planet 2 a à leur offrir.




Un pour tous, tous pour un

Les modes de jeux en PvP (joueur contre joueur) sont des classiques du genre : Deathmatch, Team Deathmatch, Capture de drapeau, etc. Heureusement, aux frontières des limites de Lost Planet, le deuxième opus finit par sortir les griffes : les cartes sont bien construites, les abus peu nombreux et la présence inévitable des méchas laisse place à une guerre totale. L'arsenal délirant et conséquent évite au joueur de devoir sans cesse se cacher dès lors qu'un ennemi prend le contrôle d'une machine plus puissante : une roquette ou deux suffisent à la mettre hors d'état de nuire. En revanche, on pourra pester contre le recyclage de cartes déjà présentes dans l'ancienne édition, ou encore sur quelques rigidités de gameplay en passe de devenir une marque de fabrique du titre.


Old school

À défaut d'avoir un héros à proprement parler, les développeurs ont mis en place un système de personnalisation du joueur plutôt convaincant : vêtements, couleurs, casques et même armes seront ainsi customisables pour créer son soldat de toutes pièces. On appréciera également le "jukebox d'items" qui, moyennant des points récoltés durant les parties antérieures, nous fera gagner de nouveaux gadgets de façon aléatoire.

En terme de gameplay, Lost Planet 2 peine à innover. Si le système de visée a été simplifié – la caméra bouge en même temps que le viseur -, il est toujours possible de revenir à la configuration d'antan en passant par les options. La seule vraie différence se situe dans l'utilisation de la thermo-énergie – vitale dans le premier épisode – qui, ici, se voit transformer en simple objet de soin. En appuyant sur le bouton Start, le joueur peut ainsi sacrifier quelques points de sa jauge thermique pour soigner ses blessures ou celles de ses alliés. La barre de combat est employée pour ranimer les coéquipiers tombés sur le champ de bataille ou encore pour ouvrir des coffres spéciaux. Si les points deviennent insuffisants, c'est le Game Over impartial. On comprend alors que Lost Planet 2 est un titre exigeant, de par ses carences en couverture et sa complexité grandissante une fois les premiers niveaux accomplis.




Feu de Dieu

Techniquement moins impressionnant que son ancêtre avait pu l'être à l'époque, Lost Planet 2 reste tout de même très agréable à regarder, malgré quelques textures en deçà de la norme actuelle. Le gigantisme et l'animation sans faille des boss, tout comme le dynamisme de l'action, réservent bon nombre de moments d'anthologie à partager entre amis. Quant aux scènes cinématiques, elles s'intègrent plus facilement que celles du premier opus ; on regrettera cependant que le scénario soit si dispensable. Enfin, élément incontournable, la bande sonore sert à merveille la fureur des combats, soutenue par les cris déchirants d'Akrids s'inclinant sous les feux alliés. On regrettera simplement des thèmes musicaux parfois simplistes, qu'on aurait aimé savoir plus percutants par moment.


Que reste-t-il de nos amours ?

En conclusion, Lost Planet 2 décevra les joueurs qui s'attendaient à découvrir la suite scénarisée du précédent volet. La trame narrative, aussi confuse qu'inconsistante, n'est au final qu'un prétexte au lancement d'un mode coopératif heureusement très réussi. Défouloir géant, le titre joue dans la surenchère avec des armes destructrices et des boss immenses, tout en gardant les défauts de jouabilité du premier volet. Impossible de ne pas juger ce Lost Planet 2 sans prendre en compte son héritage innovant de l'époque. Dans ce cas précis, l'heure est à l'amertume. Au contraire, les joueurs cherchant un véritable jeu de coopération, très complet au niveau du mode multijoueur, seront ravis d'apprendre qu'E.D.N III leur réserve un lot important de bonnes surprises.




[On aime]
La coopération
Le multijoueur en général
Les boss, superbes

[On aime moins]
Quelques niveaux bâclés
Le mode solo passé aux oubliettes
Les rigidités de gameplay, de retour !

Chroniqueur : Argod Argam

Note de la rédaction