SUK Jung Hyun - Actualité manga

Interview de l'auteur



MN - Vous travaillez depuis longtemps déjà dans le monde de l’édition, mais vous n’avez publié votre premier titre que récemment qu’est-ce qui vous a poussé à franchir le pas ?

JHS - J'ai toujours adoré lire des bandes dessinées, et à force d'en lire et de m'y intéresser je suis naturellement devenu dessinateur.

MN - Vous avez fait des études d’art dans la section animation vous maitrisez parfaitement l’outil informatique et painter en particulier, pensez vous que bande dessinées en couleur est plus attrayante qu’une bande dessinée en noir et blanc ?

JHS - Le choix de publier de la bande dessinée en noir et blanc était plus un choix économique lié à l'aprés guerre, de nos jours les choses ont évolué et il n'y a plus ce problème, ont est donc pas obligé de réaliser une Bd en noir et blanc. Aprés c'est un simple choix personnel du dessinateur.

MN - Tous ce travail de colorisation doit vous demander plus de temps, pouvez nous expliquer comment s’effectue la création d’un récit comme fantôme, quelles sont les étapes ?

JHS - Je commence par réaliser un storyboard, ensuite je rassemble tous les documents et informations nécessaires, j'affiche tout cela sur un premier écran d'ordinateur et ensuite je commence à dessiner directement dans un logiciel de dessin (painter) sur un deuxième écran.

MN - Les medias sont l’un des thèmes phare de cette histoire, pensez-vous de la tv actuelle peut devenir elle aussi une boite à idiotie comme dans fantôme ?

JHS - J'appelle la télévision la boite à idiotie car pour moi, celle-ci a été crée pour communiquer avec les gens, leur transmettre des informations, or au lieu de cela les chaines se répètent sans arrêt, abrutissant les gens qui la regarde, leur esprit semble alors dépourvu de réflexion.

MN- Pensez-vous qu’un jour l’internet pourra supplanter la télévision comme ce fut presque le cas dans votre récit?

JHS - Je ne pense pas que l'internet va remplacer la télévision, chacun va se développer de son coté sans que l'un remplace l'autre, mais peut-être que cela sera de manière trés opposée, différente.

MN - Dans cette histoire, pour pallier au manque d’audience, les chaine de tv s’associent aux milices privées afin de suivre leurs actions qui s’avèrent au final créé de toutes pièces. Comment vous est venue l’idée de traiter ce sujet ?

JHS - Je voulais exprimer le fait que certains medias peuvent par leurs programmes faire peur à leur public. Prenez par exemple un politicien qui désire devenir président, pour sa campagne il vous expliquera que si vous ne le choisissez pas vous serez malheureux, vous ne serez pas en sécurité, il est capable de vous menacer, tout cela il peut le faire par l'intermédiaire des medias.
Il en est de même dans la publicité par exemple pour un médicament, si vous ne le prenez pas vous ne serez pas bien, pas en forme. La puissance de ces medias est trés forte.

MN - Pensez-vous qu’actuellement certains medias manipulent l’information, peu importe les conséquences?

JHS - Prenons l'exemple d'une personne à la voix trés forte, si celle-ci se répète sans arrêt la personne a qui elle parle sera influencée par ce qu'elle a entendu et qu'on lui a répété. Pour la télévision c'est identique, en Corée du nord par exemple, il n'y a que trois ou quatre chaine pas plus, et celle-ci ne serve qu'a la propagande. Pour moi la télévision manipule surtout les gens.

MN - Dans fantôme vous évoquez des crises qu’on eu certains enfants en jouant aux jeux video, pensez vous que ceux-ci sont dangereux ?

JHS - Je ne pense pas que le jeu-video en tant que tel soit dangereux. Je suppose que vous faites allusion à l'image de Pikachu dans Pocket Monster (Pokemon ndr).

MN - Oui tout a fait.

JHS - En fait j'évoquai juste un fait divers qui a eu lieu au tout début des années 2000 ou un enfant avait eu une crise d'épilepsie en jouant à Pocket Monster, cet incident avez fait beaucoup fait parler à l'époque...

MN - A un passage de l’histoire vous faite rentrer en scène un tank, très inspiré de celui de Ghost in the shell un clin d’œil en référence à l’univers de Shirow ?

JHS - J'aime beaucoup Masamune Shirow c'est vrai, mais j'ai en fait était beaucoup plus influencer par un manhwa "Ya woo" un récit de science fiction qui évoque la Corée moderne dans les années 1980-90

MN - Le sujet traiter dans fantome ainsi que votre style de dessin très réaliste, fait de votre œuvre, une bd qui touchera un public plus restreint, car plus adulte, seriez-vous capable de faire de la bd plus classique, grand public ?

JHS - Il existe beaucoup de manhwa plus classique, plus grand public en corée, et moi je recherchai des récits plus adultes, et comme je n'en trouvai pas j'ai donc décidé de le réaliser moi-même. (rires)
Je préfère laisser ce genre d'histoires à des auteurs plus talentueux et qui se débrouillent bien mieux que moi dans ce registre.

MN - Merci infiniment d'avoir pris le temps de me recevoir et de votre gentillesse.

JHS - Merci à vous.



Nous remercions également les éditions Casterman et Gendry-Kim Kem Suk, traductrice, pour leur disponibilité et sans qui cet entretien n'aurait pu avoir lieu.