SHIOZAKI Yûji - Actualité manga

SHIOZAKI Yûji 塩崎雄二

Interview de l'auteur

Yuji Shiozaki était l'invité d'honneur de la toute première édition de Chibi Japan Expo Sud qi se déroulait le week-end dernier à Marseille. A cette occasion nous avons eu le plaisir de rencontrer le mangaka des série Ikkitousen et Battle Club...



Manga-news : Comment êtes-vous devenu mangaka ?
Yuji Shiozaki : Après mes quatre ans en faculté de politique et économie, alors que j'avais déjà choisi un travail, j'ai participé à un concours de la Shueisha que j'ai gagné. Et j'ai pu entrer dans le monde du manga.

MN : Était-ce une envie que vous aviez depuis l'enfance ?
YS : En vérité, quand j'étais petit, je ne pensais pas du tout devenir mangaka. J'aimais bien ça, j'adorais dessiner mais ce n'était pas dans mes projets. L'envie de dessiner m'est venue plus tard.

MN : Quelles œuvres vous influencent ?
YS : C'est surtout les séries Kyôjin no Hoshi (l'étoile des Giants) de  Ikki Kajiwara et Noboru Kawasaki et Ashita no Joe (Joe de demain) de Asao Takamori et Tetsuya Chiba qui m'ont inspiré. Pour cette dernière c'est la manière de dessiner de Tetsuya Chiba qui m'a marqué, son trait sec et sans hésitation. Pour les œuvres plus actuelles, je suis aussi un grand fan du travail de M. Sadamoto (Evangelion).


NDLR : Il s'agit de deux mangas sportifs. Kyôjin no Hoshi est une série sur le baseball et Ashita no Joe traite de la boxe. On notera que les scénaristes, Ikki Kajiwara et Asao Takamori, sont une seule et même personne.

MN : Combien d'assistants avez-vous?
YS : En tant normal, j'ai quatre assistants. Lorsqu'il y a plus de travail à faire, il y en a jusqu'à huit. Et puis, il y a aussi mon chat, qui aime bien laisser des traces de pattes sur les planches.

MN :Quels travaux leur confiez-vous?
YS : Les assistants s'occupent en majeure partie des paysages, des trames des cheveux et de la colorisation.

MN : Comment s'organise vous votre journée de travail ?
YS : Ma journée commence à midi, je prend mon petit déjeuner. Quand les autres dinent, je prend mon déjeuner. Je dine à minuit puis je travaille jusqu'à 8 heures du matin, heure à laquelle je me couche.
Le matin avant de me coucher, je prends un petit verre d'alcool en regardant les gens qui partent travailler. Je leur dit : « Bon travail ! ».

MN : Ikkitousen (一騎当千) s'inspire du roman des Trois Royaumes de Luo Guang Zhong. Vous avez transformé combats épiques en duels sexy. D'où vous est venue l'idée de mélanger légendes chinoises et jolies filles ?
YS : Les Trois Royaumes, ce sont des hommes virils qui se battent. J'ai pensé qu'il serait intéressant de prendre, au contraire, des jolies femmes à la place des hommes pour créer un impact visuel et narratif. Et j'en ai fait des lycéennes pour correspondre au public visé.



MN : Ikkitousen a déjà connu 3 adaptations animées. Quelle a été votre implication sur ces projets ?
YS : J'ai surtout fait un travail de vérification des scénarios, j'ai vérifié le comportement des personnages. J'ai participé au choix des comédiennes et comédiens de doublage. Enfin, j'ai créé de nouveaux personnages spécialement pour les animés et les OAVs.

MN : En êtes vous satisfait ?
YS : Ce qui était intéressant, c'est qu'un nouveau Ikkitousen est né. Ça a permis d'amener d'autres personnes sur cette version. J'y ai pris beaucoup de plaisir.

MN : Quelle adaptation avez-vous préféré ?
YS : La saison 2, Ikkitousen Dragon Destiny.

MN : Ikkitousen a aussi eu droit à un jeu vidéo. Y avez-vous joué ? Qu'en pensez-vous ?
YS : Oui, j'y ai joué. J'ai pris beaucoup de plaisir à diriger moi-même mes personnages. Mais je suis vraiment nul aux jeux vidéos ! Je me fais battre très souvent par mes assistants !

MN : Battle Club (バトルクラブ) est restée en suspens au Japon pendant quelques années, pourquoi ?
YS : En fait, je l'ai mise de côté pendant un moment parce que mon dessin a évolué. Maintenant, mes dessins comportent beaucoup plus de détails et ça me prend plus de temps. Ikkitousen, qui comporte beaucoup de détails, m'a pris beaucoup plus de temps que Battle Club.

  


NDLR : Battle Club second stage est a paraitre courant de l'année aux éditions Asuka.



MN : Vous travaillez maintenant sur 2 séries en même temps, n'est-ce pas trop difficile ?
YS : Le plus gros problème, c'est qu'il m'arrive de me mélanger les pinceaux. Par exemple, je demande à un de mes assistants de me coloriser un personnage de Battle Club et il me dit : « mais c'est un personnage d'Ikkitousen ! ». Mais je me reprend vite !

MN : Avez vous déjà planifiez la fin d'Ikkitousen ? Et de Battle Club 2nd Stage ?
YS : Pour Ikkitousen, pas du tout ! En ce qui concerne Battle Club 2nd Stage, je suis en train de penser à la fin. Je continuerai Ikkitousen tant que mon éditeur ne me dit pas stop.
Son éditeur : Je ne pense pas le lui dire !
YS : Même s'il le dit, je crois que je continuerai ! (rires)

MN : Vos personnages sont souvent de plantureuses jeunes filles ! Que préférez-vous dessiner chez vos personnages féminins?
YS : Hum... (il hésite)... et vous ? (rires)

MN : Hum... plutôt le bas.
YS : Pareil ! (rires) J'aime bien dessiner les hanches !

MN : Avez-vous d'autres projets en vue ?
YS : Oui, je suis en train de réfléchir à une autre histoire que j'espère pouvoir sortir vers fin 2009, début 2010 chez un autre éditeur. Ce sera dans un genre et un univers totalement différents. Mais, bien sûr, il y aura toujours des jolies demoiselles !

MN : Pour finir, qu'avez vous pensé de l'accueil de vos fans français ?
YS : Je ressens une véritable gentillesse de la part de mes fans français. Et cette chaleur me donne beaucoup de force. Je suis vraiment très content d'être là.

MN : Merci beaucoup !

Merci à M. Yuji Shiozaki et à son éditeur M. Kuroiwa (Wani books) ainsi qu'à Emmanuel Bochew, notre interprète, sans qui cette interview n'aurait pas pu aussi bien se dérouler.

Interview réalisée par Blacksheep le 21 février 2009.