Triangle - Collector - Actualité anime

Triangle - Collector : Critiques

Critique du dvd : Triangle - Collector

Publiée le Vendredi, 15 Avril 2011

Re: Chroniques Rogue (Avril)

Messagede Rogue Aerith » Jeu Avr 14, 2011 6:13 pm
Triangle DVD

A Hong Kong, trois amis, Lee (Simon Yam), Fei (Louis Koo) et Mok (Sun Hong-Lei) rencontrent des difficultés financières. Un soir, un homme mystérieux vient leur parler dans un bar, leur garantissant qu'ils pourraient devenir riches rapidement. Un trésor serait enterré sous un bâtiment du gouvernement placé sous haute surveillance. Organisant le pillage, ils mettent la main sur un ancien cercueil contenant une robe de cérémonie parée d'or, issue d'une dynastie impériale antique. Mok, lui-même antiquaire, prend conscience de l'importance de la découverte. Pris d'une avidité incontrôlable, les trois hommes vont se jouer de vilains tours. Tout se complique lorsque Ling (Kelly Lin), la femme de Lee, décide de voler la robe pour s'enfuir avec son amant et que la mafia décide à son tour de s'en mêler. Une rocambolesque course-poursuite s'engage.

Triangle, qui porte bien son nom, est un film construit sur le principe du cadavre exquis. Trois cinéastes hong-kongais reconnus, à savoir Johnnie To (Election 1 et 2, Police Tactical Unit), Ringo Lam (City on fire) et Tsui Hark (Time and tide, La secte du lotus blanc), réalisent chacun leur tour une partie du film, avec le minimum de renseignements sur la partie des autres. Le dernier cinéaste, à savoir Johnnie To, était le seul des trois à savoir à quoi ressemblait le film avant sa première projection. Ce projet est né d'une amitié et d'une complicité fortes entre les réalisateurs. Un projet osé, qui a suscité d'ailleurs l'enthousiasme des producteurs et distributeurs occidentaux, puisqu'aucun grand nom du cinéma occidental ne s'est jamais lancé avec des collègues dans une telle expérience. Ce projet témoigne du dynamisme du cinéma hong-kongais contemporain et d'un volontarisme indéniable par rapport à la nouveauté. Belles intentions. Mais évidemment, se pencher sur le résultat s'impose. Et il faut avouer que Triangle, s'il n'est pas dénué de défauts, est vraiment bon et divertissant !

Commençons par le scénario et la narration. Le mélange entre les styles des trois réalisateurs avait de quoi inquiéter, car leur rapport à la vitesse et au récit est éloigné. Le résultat est là : l'aspect « film à sketches » est totalement absent et il n'y a aucune incohérence ! On ne distingue pas le changement de réalisateur, à moins de prêter une attention toute particulière et de vraiment connaître le style de chacun. Mais lors d'une première vision, le film s'apprécie comme un autre. Seul un aspect ressort : la narration est décousue, c'est certain. Mais pas plus néanmoins que dans d'autres films à réalisateur unique, comme quoi... Le principal défaut de Triangle est donc un déséquilibre assez flagrant du point de vue du rythme.

Tsui Hark est le réalisateur du premier tiers du film. Débutant sur un ton mystérieux, il passe ensuite lui-même à un rythme plus soutenu. Mais il peine à soigner la relation entre ses personnages, et nous sert une morale déjà vue. Le choix entre amitié et argent n'est ainsi pas aussi profond qu'on aurait pu l'espérer. Ringo Lam remédie à cet aspect en s'attachant comme il faut au rapport entre les trois hommes : la finesse psychologique est plus présente. De plus, le second cinéaste nous propose une très belle course-poursuite urbaine. Malgré cela, le dénouement avec la femme de Lee tire en longueur. La dernière demie-heure de Triangle frôle quant à elle le sans-fautes. Johnnie To met en place un style violent-burlesque, mettant en scène les trois complices avec un policier à vélo et un charlatan en permanence sous ecstasy. La fusillade finale dans un marais nocturne, sur un restaurant flottant puis dans les herbes hautes, vaut à elle seule le détour. Ce contraste entre une bonne partie du film tournée vers le thriller et la fin tendant vers la comédie est saisissant. Le trésor étant devenu indésirable, Johnnie To s'amuse, et nous avec, à observer tout ce petit monde rivaliser dans la malice afin de se débarrasser de la « patate chaude ». Ainsi, pour résumer, le début mystérieux laisse place à une suite qui approfondit les choses mais s'avère parfois lourdingue, tandis que le final en apothéose saura mettre tout le monde d'accord. Mais le principal défaut de Triangle, à savoir un déséquilibre évident, peut aussi être un gage de qualité, puisque l'on ressort du film avec l'impression d'avoir été bien baladé.

L'humour typiquement hong-kongais (un humour de situations et de mimiques irrésistibles) est présent durant tout le film même s'il est exacerbé lors de la dernière partie. La plupart des scènes cultes, car il y en a, se trouvent quant à elles beaucoup dans la dernière demie-heure.

Côté casting, les interprétations sont homogènes et excellentes, une gageure pour des acteurs qui ont dû changer trois fois d'équipe durant le tournage. Louis Koo, Simon Yam et Sun Hong-Lei jouent à égalité, le fait qu'aucun ne surclasse l'autre permet vraiment d'établir un bel accord et un réalisme quant à leur relation. Gordon Lam vient compléter ce casting idéal. Lam Suet en Fat Bo est hilarant. Seule Kelly Lin est en-dessous du lot, avec un jeu fadasse.

Au niveau de l'édition, les bonus permettent évidemment de voir le travail de chaque réalisateur sur sa partie du film. Pour autant, ce making-of et les différentes vidéos proposées sont beaucoup trop courts et bien avares en détails et même en anecdotes. Quel dommage, pour une fois que les bonus DVD se justifiaient vraiment !

Triangle est à la fois attractif par son concept et plaisant par son résultat. L'émulsion des genres thriller-comédie porte ses fruits, car Triangle est un vrai plaisir.

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
RogueAerith

16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs