Saint Seiya - Les Chevaliers du Zodiaque - Intégrale 5 Films Blu-Ray - Actualité anime
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Saint Seiya - Les Chevaliers du Zodiaque - Intégrale 5 Films Blu-Ray : Critiques

Critique du dvd : Saint Seiya - Les Chevaliers du Zodiaque - Intégrale 5 Films Blu-Ray

Publiée le Samedi, 30 Octobre 2021

L'automne 2021 concrétise une attente que les fans assidus de l'univers de Masami Kurumada espéraient de longue date : Une intégrale remasterisée, au format haut-définition, des films Saint Seiya. Initialement, seuls les quatre premiers films étaient sortis au format DVD, d'abord dans des unitaires exclusivement en français, puis dans une compilation en mars 2009. Il faudra ensuite attendre le 12 juillet 2017 pour voir paraître une nouvelle intégrale DVD, incluant cette fois le controversé cinquième film, le fameux Chapitre du Monde Céleste - Ouverture que les passionnés aiment appeler par son titre japonais, « Tenkai-hen ». Depuis, AB Vidéo assurait œuvrer sur une version Blu-ray d'une telle intégrale, et celle-ci voit finalement le jour le 22 septembre 2022. A noter qu'une version steelbook propre à Anime Store sera proposée au mois de novembre. Avis aux collectionneurs, donc.



Les cinq films réunis, dans une qualité exemplaire


Si cette sortie est l'occasion de se pencher au cas par cas sur chaque métrage, petit retour sur les caractéristiques communes de l'objet. Cette édition réunit les cinq longs (ou moyens) métrages sur deux galettes insérées dans un digipack, lui-même intégré dans un fourreau souple au design épuré, reprenant celui de la version DVD de 2017. Un packaging sobre donc, sans fioritures, à l'image des coffrets Blu-ray sortis des années plus tôt. On notera en très bon point le format du coffret adapté aux précédentes box, ce qui ne jure pas sur une étagère.

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Après une telle attente, on était en droit d'exiger un rendu exemplaire sur le plan technique. C'est le cas, AB Vidéo proposant un résultat vidéo et audio de très bonne facture, ce qui se ressent surtout sur les quatre premiers films produits entre 1987 et 1989, là où le Chapitre Céleste est contemporain de 2004. Visuellement, c'est à une image propre que nous avons affaire, sans apparence de grain et aux couleurs rendues vives sans trahir la patte d'époque. Le travail de restauration est conforme à ce qu'on était en droit d'attendre, et on ne peut que vous renvoyer vers la review vidéo de Vicklaterreur pour un avis technique plus pointu et développé.

Côté son, c'est surtout le travail d'équilibriste opéré qu'il est intéressant d'observer. Comme souvent sur les productions d'époques, quelques instants en vo chevauchent le doublage français, ce qui est notamment le cas sur les cris des personnages ainsi que sur de micro-scènes éventuellement coupées lors des premières sorties chez nous, dans les années 90. Rien de trop gênant là dessus, d'autant plus que les passages criés n'étaient pas forcément le fort du casting français d'époque. Et si le passage d'une piste à l'autre se ressent clairement, AB Vidéo parvient à proposer un rendu harmonisé le mieux possible, sans que cela nous sorte véritablement du visionnage. On regrettera cependant un manque de clarté du côté de la piste-son, sur les premiers films surtout. Évidemment, le verdict ne s'applique pas au Chapitre Céleste, le cinquième film ayant été doublé dans les années 2010.

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En somme, c'est une édition tout à fait honnête et techniquement qualitative qui nous est proposée. Reste la sobriété du packaging qui ne sera peut-être pas du goût de tous, mais cela permet une box intégrale proposée au prix idéal de 24,99€. Maintenant, place au retour, film par film.

Film 1 : La légende de la Pomme d'Or (1987)

Le premier film Saint Seiya voit le jour au Japon le 18 juillet 1987 dans le cadre du Toei Manga Matsuri, événement réunissant les moyens métrages (films) annuels des licences Toei dont Saint Seiya, Dr Slump, Dragon Ball ou Digimon pour ne citer qu'eux. Un véritable festival de cinéma d'animation que certains connaissent davantage pour le nom qu'il adoptera dès 1990 : Toei Anime Fair. Le métrage a pour titre original Saint Seiya : Jashin Eris, nom sobre signifiant "La déesse maléfique Eris".

La direction du film est assuré par Kôzô Morishita, réalisateur de l'arc du Sanctuaire de la série animée, et qui œuvre depuis tant de temps sur la production des différents projets Toei, y compris actuellement puisque nous l'avons retrouvé au planning des films Digimon Adventure tri et Dragon Ball Super Broly. Il s'agit là de l'unique film Saint Seiya qu'il dirigea.
L'intrigue a été conçue par Yoshiyuki Suga, scénariste important de la saga qui œuvra sur les arcs Asgard et Poséidon, sur les films 3 et 4, ainsi que la série en deux saison Saint Seiya : The Lost Canvas.

Démarrant lors d'une période de paix, le film débute quand Seiya et les siens se rendent à l'orphelinat. Hyôga y fait la connaissance d'Erii, une jeune employée, et une alchimie toute particulière se noue entre eux. Lorsqu'ils admirent le ciel nocturne quelques heures plus tard, une étoile filante vient les surprendre. La comète cachait la Pomme d'Or, artefact dans lequel était scellée Eris, Déesse de la Discord, qui se sert d'Erii pour renaître et ramener à la vie ses propres chevaliers. Usant Athena comme source permettant sa résurrection définitive, elle défie ses cinq fidèles chevaliers de bronze de venir à sa rescousse.



Le premier film Saint Seiya ne s'encombre pas d'une densité très poussée. Fidèle à la structure des intrigues de Masami Kurumada, il fait de son enthousiasmant démarrage un simple prétexte pour lancer une nouvelle bataille entre les chevaliers d'Athena et les sbires d'une incarnation divine en pleine résurrection. Exit alors le semblant de romance douillette entre Hyôga et Erii, cette séquence n'étant là que pour justifier la connexion entre la demoiselle et la Pomme d'Or.

Mais le métrage finit par s'assumer pour ce qu'il est, et c'est sans trop attendre que les enjeux seront plantés, et que nos vaillants chevaliers voleront au secours d'Athena, une nouvelle fois. Les rebondissements cristallisés dans l'œuvre de Kurumada sont ainsi réexploités, ce qui ne surprend plus personne mais permet à Saint Seiya de garder son charme théâtrale qui fait sa force, ceci couplé à des chorégraphies de bataille qui exploitent toujours délicieusement le character-design de Shingo Araki. Non, le premier film ne surprend pas, mais assure un divertissement efficace et rythmé, avec son lot de fan-service, et s'enrobant de l'ambiance tragico-dramatique que certains penseront de l'ordre de la série B, tandis que les fidèles y décèleront l'émotion propre à l'univers.

Film 2 : La Bataille des Dieux (1988)

Quelques mois après le premier long-métrage, le second film Saint Seiya voit le jour au Japon le 12 mars 1988, sous le titre original Saint Seiya : Kamigami no Atsuki Tatakai (que l'on peut traduire par "L'ardente bataille des dieux"). Cette-fois, le réalisateur Shigeyasu Yamauchi prend les commandes pour cette histoire écrite par Takao Koyama qui propulse les chevaliers dans les contrées d'Asgard, faisant écho à l'arc du même nom qui débutera tout juste un mois après sur les petits écrans nippons, le 23 avril.

Sur demande de Saori, Hyôga est envoyé en Sibérie Orientale et sauve la vie d'un homme attaqué par une bande d'assaillants. Bien que victorieux, le chevalier du cygne ne revient pas, poussant Athena et ses plus fidèles chevaliers de bronze de se rendre en terres d'Asgard. Ils sont reçus chaleureusement par Dorbal, gardien des lieux, tandis que ses guerriers montrent de la défiance envers les chevaliers d'Athena. Alors que Hyôga est toujours porté disparu, Asgard devient le lieu d'une bataille dantesque lorsqu'un complot mettant en péril le sort du monde est dévoilé au grand jour.

Tandis que le long mais passionnant arc du Sanctuaire s'achevait à peine dans l'anime et que l'arc Poséidon battait son plein du côté du manga, le deuxième film venait dépayser le spectateur en le plongeant dans les contrées d'Asgard, un peu avant l'arc du même nom dans la série animée. Là où le premier film pouvait sonner comme une redite allégée du Sanctuaire, ce second métrage orchestré par le génial Shigeyasu Yamauchi apporte une ambiance différente, de par son cadre et par la manière d'adapter la mythologie nordique aux codes de l'univers de Masami Kurumada. Les enjeux deviennent rapidement classiques et évidents, ce qui n'empêche pas l'ambiance globale de fonctionner, de même pour un scénario teinté de petites ambitions épiques et dramatiques.



Là où le spectateur pourra sourciller où sourire, c'est sur l'éternelle réutilisation de codes propres à la saga concernant le déroulement de l'action. Pour plusieurs combats, on aura rapidement rempli notre bingo des pirouettes scénaristiques, ce qui n'enlève toutefois pas toute l'efficacité des séquences d'action grâce aux si percutants jeux de déformations du character-design de Shingo Araki.

Un deuxième film qui, malgré des élans répétitifs vis à vis de toute la série, comble ses faiblesses par son charme et sa réalisation. On n'en n'attendait pas moins de Shigeyasu Yamauchi, un homme qui sait s'accaparer des univers pour en faire ressortir quelque chose de nouveau (nous reviendrons sur ce sujet plus tard).

Film 3 : Les Guerriers d'Abel (1988)

A peine quelques mois après le deuxième opus, le 23 juillet 1988, le troisième film de la saga voit le jour. On peut cette fois véritablement parler de long-métrage puisque celui-ci compte 75 minutes, contre les 45 des deux épisodes précédents. Il n'est d'ailleurs plus projeté en tant que partie du Toei Manga Matsuri mais bien de manière indépendante.

Shigeyasu Yamauchi est de nouveau à la barre de cette nouvelle histoire intitulée Saint Seiya : Shinku no Shônen Densetsu, autrement dit "La Légende du garçon écarlate". C'est un titre plus sobre et moins imagé qui est utilisé chez nous : Les Guerriers d'Abel. Côté scénario, c'est de nouveau Yoshiyuki Suga que l'on retrouve à l'écriture.

Après la bataille du Sanctuaire, qui a fait couler beaucoup de sang, le dieu Abel apparaît face à Saori. Frère de cette dernière, l'entité déchue somme la déesse de rester à ses côtés afin de lui laisser le sort du monde. Abel, entouré de ses propres chevaliers, a ramené à la vie les guerriers d'or pour le servir, autrement dit Deathmask, Camu, Aphrodite et Saga. Mis sur la touche, les chevaliers de bronze sont décontenancés par cette nouvelle. Tandis qu'ils partent retrouver Saori pour en savoir plus, la déesse dévoile son véritable plan, mais devient victime de son frère. Ainsi commence une nouvelle course contre la montre pour sauver Athéna, mais aussi la Terre.



Proposer un rythme plus long est loin d'être une idée insensée pour une œuvre comme Saint Seiya. Malgré des tentatives esthétiques, surtout sur le second film, le format imposait une expédition du scénario, et peu de temps pour l'intrigue de se poser. C'est ce que propose Shigeyasu Yamauchi, un troisième métrage qui prend son temps et qui narre aussi bien sa confrontation contre Abel et ses chevaliers qu'un récit aux élans envoutants, dans son amorce et dans sa représentation du lien entre Seiya et Athéna. Il en découle des scènes d'une belle poésie, présentées sous des jours mystiques par instants, qu'on apprécie aussi grâce à l'ambiance musicale apportée par Seiji Yokoyama qui nous gratifie notamment d'un thème d'Abel somptueux.

Sur le plan scénaristique, si l'intrigue du film paraît datée et largement redite aujourd'hui, l'ensemble était précurseur sur plusieurs points à l'époque. Avant la création de l'arc Hadès, Yoshiyuki Suga proposait une trame riche en surprise, que ce soit par le retour d'anciens personnages charismatiques que par un déroulé digne de la tragédie grecque, ou un final qui ne se limite pas à l'obtention de Seiya de l'armure du Sagittaire. On n'évite pas certains écueils, évidemment, mais les nouveautés sont suffisamment convaincantes pour nous porter dans une aventure esthétiquement riche, condensant encore mieux que les deux opus précédents les codes émotionnels de l'œuvre de Masami Kurumada. Aujourd'hui, le film dédié à Abel reste particulièrement apprécié, chose qu'on peut comprendre.

Film 4 : Le Temple de Lucifer (1989)

Moins d'un an après le troisième film, le 18 mars 1989, c'est le quatrième moyen-métrage dédié à Saint Seiya qui voit le jour au Japon. Retour à un format classique de 45 minutes pour ce volet intitulé au Japon Saint Seiya : Saishû Seisen no Senshitachi, que l'on peut traduire par "Les guerriers de la dernière Guerre Sainte", éventuel aveu de la nature finale de ce métrage puisque la diffusion de la série animée s'achevait le mois suivant via la fin de l'arc Poséidon.

La réalisation accueille cette fois un nouveau créateur en la personne de Masayuki Akehi, très expérimenté sur la direction d'épisodes mais à qui nous devons tout de même le téléfilm Arsène Lupin contre Sherlock Holmes ou encore les longs-métrages opposant Great Mazinger à Getter Robot. Le scénario, lui, est encore écrit par Yoshiyuki Suga qui aura donc travaillé sur trois des quatre premiers films.

Se déroulant cette fois après la bataille contre Poséidon, l'intrigue démarre de manière retentissante. Les Chevaliers d'Or encore en vie sont victimes de Lucifer, ange déchu de retour sur Terre avec ses soldats, déclenchant le chaos que la planète et faisant jaillir son propre sanctuaire sur les terres d'Athéna. Cette dernière doit se soumettre au dieu, prêt à ramener à la vie Eris, Abel et Poséidon si la jeune femme refuse. Fort heureusement, ses fidèles Chevaliers de Bronze s'apprêtent à foncer à sa rescousse.



Le lancement du film ne manque clairement pas de panache. Que ce soit la mort des Chevaliers d'Or, le cataclysme déclenché sur Terre et l'entrée en scène de Lucifer sur fond d'une majestueuse composition à l'orgue (rappelant certaines mélodies du film suivant), il y a une sorte d'apothéose qui jaillit du début du métrage. Sorte de point culminant des films puisque les enjeux connectent "Le Temple de Lucifer" aux premier et troisième métrages. Une très bonne intention, même si le scénario laissera les trois dieux antagonistes au rang d'enjeu, sans jamais les ramener réellement. Pourtant, une ultime confrontation face à eux n'aurait clairement pas manqué de puissance.

La suite n'est finalement qu'un cahier des charge honoré de la série, avec la qualité d'animation propre aux métrages cinéma, de manière à assurer le spectacle et le divertissement. Les grandes ficelles de l'œuvre de Kurumada sont présentes pour la plupart, aussi le récit mise davantage sur le charisme de Lucifer que sur un renouveau de la formule. Quelques légères tentatives imprègnent le final, si bien qu'on pourrait y voir une source d'inspiration pour certains événements de l'arc Hadès. Malgré l'écriture qui manque d'ambition, le format 45min permet un bon rythme et une aventure somme toute agréable.

Film 5 : Le Chapitre Céleste – Ouverture

Le 14 février 2004, la fête de l'Amour a du sens pour les fans de Saint Seiya qui peuvent profiter d'un nouveau film dans les salles obscures, le premier depuis quinze ans (et le dernier, à ce jour, qui se rapport à l'épopée canonique de Seiya et les siens). Après avoir dirigé les films 2 et 3, l'excentrique Shigeyasu Yamauchi est de retour pour chapeauter le projet. La production est laborieuse, notamment du côté de l'écriture scénaristique : Le film s'appuie sur des plans de scénario initialement écrits par Masami Kurumada. Michiko Yokote est la première personne en charge de l'histoire mais quitte le projet (pour des raisons qui varient entre l'officiel et l'officieux), avant que la trame soit reprise et complétée par Akatsuki Yamatoya, dont il s'agissait de la première expérience sur Saint Seiya. La sortie en salle au Japon sera signé d'un accueil tiède, notamment de la part du mangaka qui ne reconnaîtra pas totalement le récit qu'il avait imaginé. Une véritable saga cinéma était prévue, mais se limitera à ce seul film. Depuis, Masami Kurumada travaille sur sa propre séquelle au format manga : Saint Seiya : Next Dimension. Le film voit le jour sous le titre original Saint Seiya : Tenkai-hen Jôsô ~Overture~, parfaitement traduit dans notre intitulé français.

Après la bataille contre Hadès, Seiya est dans un état léthargique, ce dernier ne s'étant jamais remis du coup porté par le Dieu des Enfers. Dans un hameau paisible, c'est Saori qui le veille nuits et jours. Cette quiétude, somme toute amère, est troublée par l'arrivée d'Artémis et de ses Anges, furieux de la rébellion des simples mortels contre les dieux. Cherchant à prendre la vie de Seiya, Saori parvient à un accord en laissant la Terre à Artémis, contre la vie de son protégé. Lorsque le Chevalier de Bronze sort de sa léthargie, il entame une parcours et une bataille pour libérer Athéna de son destin. Il ne sera évidemment pas seul, Shiryû, Hyôga, Shun et Ikki se joignant eux aussi à cette guerre d'opposition contre les divinités.



Et quel que soit notre opinion personnelle sur le long-métrage, force est de constater qu'il tranche avec les productions précédentes. De par ses jeux de couleur chauds ou la nouvelle bande-musicale envoutante composée par Seiji Yokoyama, la dimension contemplative est évidente. Shigeyasu Yamauchi est un réalisateur qui, de son aveu, agace. Il fait de certaines licences de véritables terrains d'expériences, comme ce fut le cas avec le premier film Broly de Dragon Ball Z à la force hargneuse et aux intentions shakespeariennes, ou encore le premier film Digimon Adventure 02 et ses ambiances étranges pour ne pas dire dérangeantes. Le film Chapitre du Monde Céleste - Ouverture est une vision qui passe par du ressenti pur, qui portera le long-métrage pour certains, mais ne fera pas mouche pour d'autres.

Le visionnage demeure parfois exigeant, du fait d'une narration très saccadée. Seiya est ici le personnage central, dans le sens où sa progression est le seule intégralement montrée. Ses acolytes, présents, interviennent comme si leurs propres scènes d'introductions étaient manquantes, dans un conflit déjà entamé. A ceci s'ajoute une progression qu'on pourrait juger d'insaisissable, qui navigue entre les scènes et les lieux, sans transitions évidentes. Le déroulement est laborieux, si bien qu'on ne sait vraiment quand le film a réellement démarré. Néanmoins, on saisit aisément quand son climax est abordé, une séquence finale qui sera restée en mémoire chez de nombreux fans. Majestueuse, dressant en dehors des limites de l'espace et du temps l'opposition entre l'Homme et Dieu en questionnant le rôle de celui-ci, elle propose une conclusion douce-amère et étonnante pour une telle histoire. La fin appelait clairement à une suite qui n'aura, malheureusement, jamais lieu sous la forme cinématographique. Que l'on aime ou qu'on conspue ce Chapitre du Monde Céleste, c'est un constat maussade dans le parti-pris singulier de la production méritait qu'on laisse la chance à Shigeyasu Yamauchi de mener à terme cet arc supplémentaire.

Au final...

Découvrir aujourd'hui les films Saint Seiya n'est pas sans risque. Décortiqués au cas par cas, ces métrages affichent chacun de petites tentatives, mais ne prennent jamais le risque de s'éloigner de la formule inventée par Masami Kurumada. Shiryu dont le dragon disparaît de son dos, Ikki au secours de Seiya, intervention de l'armure du Sagittaire... On finit par s'amuser en devinant à l'avance quelles ficelles garniront ces aventures. Une sorte de bingo dans l'univers des Chevaliers d'Athéna. Un spectateur qui découvre pour la première fois ces histoires appréciera certainement l'aspect technique et les ambiances dépeintes (notamment dans les réalisations de Yamauchi), mais pas l'audace scénaristique.

Finalement, c'est le fameux cinquième film, celui qui divise, qui sort son épingle du jeu. Narration confuse, certes, et on n'échappe pas à quelques clichés propre à l'œuvre, mais l'atmosphère se veut envoutante et dépaysante, et son final majestueux au-dessus du lot. Une expérience à tenter, très clairement.

Reste que pour les fans, profiter d'une intégrale des films en haute-définition reste une aubaine, le coffret étant alors une pièce de choix dans les collections des passionnés des guerriers d'Athéna.
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato

14 20
Note de la rédaction