SPL - Actualité anime

Critique du dvd : SPL

Publiée le Lundi, 22 Février 2010

Attention, on a là du lourd !
Petit topo de la situation qui précède SPL : le cinéma d’action Hong Kongais n’est plus ce qu’il était, les câbles l’ont envahi, il a laissé place au polar (qu’ils maîtrisent mieux que personne), bref il est moribond. Les grandes stars des films d’arts martiaux, ou d’actions en général sont presque toutes parties se fourvoyer aux Etats Unis, ils se font vieux…bref, le constat est dramatique !
Soudain Donnie Yen revient dans sa terre natale qui l’a vu faire ses premiers pas au cinéma…et la machine repart de plus belle !

SPL n’est rien de moins que le renouveau du cinéma d’action Hong Kongais ! En tête d’affiche Donnie Yen donc, artiste martial génial, acteur charismatique, chorégraphe de talent, ayant une expérience du cinéma US (pas la meilleure)…bref, ce renouveau doit passer par lui ! Il s’associe à Wilson Yip, réalisateur talentueux mais plus porté sur les sentiments que l’action pure…voilà déjà une bonne base pour faire de ce film plus qu’un simple film d’action. En face de Donnie Yen, pour relancer la machine, il faut du lourd ! Voilà l’occasion rêver de ressusciter une vieille légende des films d’arts martiaux Chinois : Sammo Hung en personne ! Il n’est plus tout jeune, il est gras, mais il est toujours aussi impressionnant ; et il l’est d’autant plus dans un rôle à contre emploi : le voilà dans la peau d’un chef de gang cruel imposant la terreur. Pour compléter le tiercé gagnant des personnages devantla caméra il faut ajouter un acteur local talentueux et pouvant supporter les scènes dramatiques, vu que l’essentiel de l’action est laissé à ses collègues…Simon Yam est l’acteur tout trouvé, et c’est sans surprise qu’il remplit son rôle à merveille. Il joue un flic borderline, violent et prêt à tout mais au fond tellement humain.
Comme si cela ne suffisait pas, on ajoute une autre perle, presque vierge : Wu Jing qui trouve ici son premier grand rôle marquant ! Alors oui son personnage est peu développé, il est limité à jouer un tueur psychopathe se délectant de la souffrance de ses victimes, mais il dégage une aura impressionnante, et d’ailleurs c’est bien simple, il multiplie les premiers rôles depuis ce film ! Du lourd on vous dit !

Mais l’intérêt du film ne réside pas (que) dans son casting. SPL a de révolutionnaire qu’il apporte un nouveau regard sur les films d’actions : on a rarement vu un film mélangeant polar noir dramatique et arts martiaux aussi bien…on avait l’un ou l’autre mais jamais les deux ensemble…et bien désormais c’est chose faite ! Alors certes depuis, de nombreux films dans la même veine on vu le jour, mais il faut rendre à César ce qui appartient à César : le premier à proposer cela c’est SPL !
Le film pèche par sa durée, il ne fait que 90 minutes ce qui s’avère assez court, il aurait mérité d’être développé davantage, d’ailleurs la scénario n’est pas ce qui fait de plus original : un flic tenace lutte ardemment contre un parrain, quant arrive un nouveau flic, plus respectueux des règles qui se retrouve mêlé à ce conflit…c’est du déjà vu, mais cela reste maîtrisé. Mais si le déroulement du film demeure classique (outre cet action débridée), le final absolument grandiose rattrape le tout…alors que tout semble joué, un événement totalement inattendu survient et nous laisse en état de choc ! Une fin violente et cruelle qui marque à jamais…impossible d’oublier un tel final !

Le renouveau ne se joue pas uniquement dans le mélange des genres, il se joue aussi au niveau des chorégraphies, se voulant beaucoup plus réalistes que ce qui était proposé auparavant…et cela grâce à un film Thailandais : Ong Bak ! Mais heureusement Donnie Yen reprend les chose sen main et nous livre une copie sans faute : combats réalistes, violence des coups impressionnante, intégration de passage au sol et de clés venues du Judo et du Jiu Jutsu…on sent l’inspiration du combat libre (qui sera beaucoup plus marqué dans le film qui suivra SPL : la fabuleux Flashpoint que beaucoup ont pris pour un SPL 2 avant sa sortie).
Bref, Donnie Yen porte en grande partie le film sur ses épaules, et on le remercie d’avoir redonner une nouvelle jeunesse à un genre en perte de vitesse, d’avoir remis au goût du jour Sammo Hung qui tournera d’autres films du genres par la suite et d’avoir lancé l’excellent Wu Jing sur une pente ascendante !

Ajoutez à cela un coté tragique, un thème qui parle à tous comme la fête des pères pour secouer les personnages et pointer du doigt leurs faiblesses et leur fragilité et vous obtenez des scènes poignantes pour un film touchant et violent à la fois !
Cette émotion est porté par une musique forte et omniprésente qui va crescendo, se mariant à merveille avec le ton du film.

Dans cette édition outre le commentaire (semi) éclairé de Jean Pierre Dionnet en ouverture du film, on trouve de nombreux bonus qui laisse la parole à toutes les personnes impliqués dans ce film : acteurs, réalisateurs, compositeurs, producteurs…une mine d’informations sur la création d’un tel projet !
Deux DVD, le tout livré dans un beau packaging cartonné…le contenant est presque aussi beau que le contenu !

Bref un film qui secoue, un précurseur qui se doit d’être salué comme tel, un film à voir et à revoir (et au passage vous pouvez vous incliner devant Donnie Yen ! )

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Erkael

18 20
Note de la rédaction