Saseum, I'm a deer - Actualité manga

Saseum, I'm a deer : Critiques

Saseum, I'm a deer

Critique de la série manga

Publiée le Mardi, 27 Août 2013

Ria est une adolescente coréenne quelque peu spéciale. En effet, elle s’imagine être une biche, et tient son journal comme si elle en était une. Cet animal représente la pureté, l’innocence, et le détachement des sentiments humains. Une biche vit parmi les hommes car elle a besoin d’eux pour vivre, mais ne se sent pas concernée par eux. Ria est exactement comme cela … Du moins le pense-t-elle. Car si elle tente de se montrer distante et hautaine, elle baigne dans la réalité, malgré son illusion de petit monde exclusif qu’elle ne partage qu’avec son frère. Car Ria aime Rin. Mais rassurez-vous, pas de sentiment tabou ni incestueux ou même répréhensible. Ce n’est que l’attachement démesuré et compréhensible d’un ado et de sa sœur, qui ne connaissent du monde que l’autre. Toujours changés d’école, peu soutenus par leur famille, Rin et Ria sont très proches et partagent tout, malgré leurs grandes différences de caractères. La jeune fille est impétueuse, caractérielle et très pragmatique dans la vie de tous les jours. Son frère, à part quand il fait la cuisine, est très éloigné du quotidien. Ses bonnes notes le propulsent dans un monde plus éloigné de la réalité. Insouciant, il a même du mal à différencier les représentants de la gente masculine du sexe opposé. Si bien qu’il croit se trouver des sentiments pour un jeune homme … avant de se rendre compte que Rubi est une fille. Et que Yan n’en est pas une. Ces quelques quiproquos sont assez amusants, d’autant plus qu’ils lancent réellement l’histoire qui au début avait du mal à décoller.

Original par son mode de narration grâce à Ria, dans les personnalités un peu déphasées des personnages comme Rin … Par contre, la pléiade d’autres protagonistes n’a rien de bien passionnant. Pire, on les confond rapidement, notamment certains qui n’ont que peu d’intérêt dans le récit. Bref, l’attention se fixe d’avantage sur la fratrie phare de la narration, bien que Rubi et Yan attirent vaguement l’attention … A voir s’ils seront suffisamment exploités. En tous les cas, on apprécie beaucoup la candeur de Rin et sa sœur, qui semblent exister l’un pour l’autre, sans voir les autres autour comme de réels êtres humains potentiellement importants. Mais le titre parait aborder l’adolescence dans sa vision très ciblée. On a ici une vision de l’amour romantique et délicate, quoiqu’impulsive par certains côtés. De l’autre, l’auteur tranche avec la relation qui réunit Rubi et Rin. Ce dernier, s’il se rapproche dangereusement de la jeune femme au point de rendre sa sœur jalouse, ne semble pas éprouver le moindre sentiment sérieux pour Rubi : beaucoup, beaucoup de bruit pour pas grand-chose. Encore une fois, c’est une facette de l’adolescence et de son caractère fugace qui transparait ici. Qui tranche merveilleusement bien avec la complicité presque exagérée qui unit Rin et Ria.

Visuellement parlant, les traits de l’auteur ne sont pas si bien réussis que ça. Ria est plutôt élégante, grâce à ses yeux mais tout est trop figé. Les attitudes, les expressions. La majorité des personnages sont froids et sans charisme réel, tandis que les autres sont noyés dans un graphisme souvent sommaire, que ce soit dans les mises en pages ou les arrières plans. Tout paraît un peu trop élégant et soigné, l’ensemble n’est pas naturel. C’est dommage, puisque l’on sent un certain potentiel dans quelques planches qui illustrent Ria avec réussite. Enfin, la simplification des dessins en SD n’est pas toujours bien amenée, et parfois on a juste l’impression que l’auteur a été saisie d’une grande flemme pour donner un style et un esthétisme à ses dessins. Trop enfantins, ceux-ci déçoivent plus qu’ils ne plaisent. Et l’édition n’est pas d’une extrême qualité, puisque certaines fautes sont définitivement présentes et que les pages restent transparentes. Le monde du manh­wa souffre clairement d'un cruel manque d'originalité. Il n'empêche que Sa­seum reste un manwha sentimental pour adolescents, rien de plus, et ce n'est pas le fait que Ria se prenne pour une biche qui aura une influence sur ce fait. C'est surtout la narration qui gagne pour le coup en originalité et en comique.


NiDNiM


Note de la rédaction
Note des lecteurs
20/20

Evolution des notes des volumes selon les chroniques:

13.00,13.00,14.00,13.00,14.00,14.00

Les critiques des volumes de la série