Love X Mission - Actualité manga

Love X Mission : Critiques

9 to 5 Love x Mission

Critique de la série manga

Publiée le Jeudi, 17 Octobre 2013

Dans l’univers de la police, essentiellement masculin, il faut parfois se faire une place. Pour Gotoh Yoshiki, pas de problème : son physique de rêve et son sourire charmeur, ainsi que le pistonnage de son père lui permettront normalement sans grand problème de faire carrière et de toucher l’élite rapidement. Il vient pourtant d’achever sa formation, mais le jeune homme n’a qu’une idée en tête : grimper rapidement l’échelle, devenir un « carriériste » plutôt qu’un bon enquêteur. Mais c’était avant de connaitre la partenaire qui lui a été attribuée : Kujo Shinobu est étrange, prend très à cœur son métier, dévie les règles et en profite pour mener ses enquêtes à sa manière tout en se défoulant sur son associé, rarement au courant de ses manœuvres, souvent pris dans ses filets d’inspectrice sexy et aguicheuse à souhait. Mais voilà, Kujo est également une fumeuse impressionnante, caractérielle, moqueuse et dédaigneuse de ce qui ne la concerne pas directement, qui n’aime que le terrain et déteste les rapports ... et met tout le monde à ses pieds, hommes ou femmes. Au travers de diverses histoires de meurtres, toujours perpétrées par des psychopathes, cet étrange binôme va apprendre à se découvrir, Yoshiki abandonnant sa flegme pour s’attacher plus que de raison à Kujo, s’impliquant au passage dans les enquêtes qui leur seront confiées.

 

L’auteur a pris le parti d’un univers sombre, peuplé de psychopathes. Premier défaut, sans doute, quand on sait que ce genre de meurtres maniaques et motivés par un esprit pervers et dérangé mais très intelligent sont assez rares par rapport aux autres ... On veut bien admettre que ce soit plus intéressant, d’autant que Kujo parvient avec brio à se mettre à la place des tueurs en questions mais ... cela banalise l’intrigue, l’horreur, la pertinence des situations. De plus, c’est plus effrayant qu’autre chose de voir qu’une policière qui n’est pas profileuse parvient à comprendre les plus dangereux psychopathes tueurs en série, l’explication qui en est donnée étant de plus un peu légère. Et quitte à parler de cet aspect-là, on remarquera que, finalement et contre toute attente, les enquêtes policières sont quelque peu reléguées au second plan, et ont toutes un rapport de près ou de loin avec l’héroïne du manga. On aimerait également que Gotoh soit plus utile que jusqu’à présent, laissant toujours la part belle, sur la fin, à sa magnifique supérieure. Demeure alors une certaine frustration quant à ce personnage principal, qui ne s’arrange pas sauf dans le dernier volume, peut-être, et encore. De par sa soumission totale et ses sentiments qui n’évoluent pas d’un iota en quatre tomes, on a un peu de mal à le comprendre. Tout comme Kujo qui fait rarement des concessions, et devient vite horripilante à ne pas faire d’efforts ou même à ne pas montrer ses sentiments.

 
En somme, le grand défaut de cette série est celui de ne jamais faire bouger les choses, d’être très linéaire et répétitive. On en a rapidement marre des enquêtes factices pour mettre en avant Kujo, encore et toujours elle, sans aucune réelle réflexion sur les horreurs sous tendues par le manga. Les dessins, quant à eux sont assez fins, sur des traits artistiques et joliment dessinés mais tout de même trop aiguisés ou maladroits parfois, avec certaines erreurs de graphismes dans des situations particulières. De plus, les émotions ont parfois un peu de difficultés à passer à travers les visages des protagonistes, un peu figés et constamment froids. La découpe est cependant dynamique, les décors souvent présents et malgré la traduction déjà évoquée et quelques encrages souffrant de contrastes trop importants, on garde un bon souvenir du visuel de la série, avec des personnages rapidement identifiables et une certaine maturité dans ce shojo pas comme les autres. Bref, c’est une série dite policière qui n’a en fait rien de très intéressant au niveau des enquêtes, qui se targue de maitriser la psychologie compliquée des personnes perturbées sans rien en faire, ou du moins rien en expliquer avec pertinence. Dommage, pourtant, car l’idée de départ n’était pas mauvaise en soi, que son traitement soit aussi maladroit, brouillon et totalement irréaliste. Heureusement, quatre tomes seulement constituent la série et ce n’est pas avec trop d’insistance que l’on aura à supporter les erreurs

NiDNiM

Note de la rédaction

Evolution des notes des volumes selon les chroniques:

14.00,14.00,12.00,13.00

Les critiques des volumes de la série