Ghostface - Manga

Avis sur Ghostface

Ghost Face

Mitsuko62

De Mitsuko62 [3818 Pts], le 28 Novembre 2016 à 20h05

14/20

J'ai acheté Ghostface en imaginant lire une histoire un peu analogue au film New York 1997, éventuellement en plus bourrin, eh bien... ce n'est pas exactement ça (mais c'est tout de même très bien).

 

L'intrigue commence lorsqu'un criminel, normalement confiné sur l'île de Shodo avec d'autres de ses semblables, fait une brève incursion dans une ville normale, vole un médicament et repart d'où il est venu. Un groupe d'intervention est envoyé pour récupérer le médicament et le lecteur est amené à découvrir en même temps que lui cette fameuse île de Shodo, qui est restée complètement isolée du monde pendant 60 ans et sur laquelle on raconte de nombreuses légendes.

 

À mon sens, c'est là le coeur de ce manwha : nous montrer un lieu clos entièrement régi par la violence, où est née une société fragile fondée sur le principe de la loi du plus fort. Au fil des pages nous sont dévoilées la structure de cette société, ses faiblesses ainsi que les légendes propres à Shodo et les mythes auxquels l'île a donné vie dans le monde extérieur. J'insiste d'ailleurs sur le fait que l'auteur met en avant l'organisation politique de cette nouvelle société fondée sur la violence et son aspect de légende urbaine, on ignore par exemple comment les Îliens font pour se nourrir tandis que certaines attaques (par exemple) semblent carrément magiques.

 

En ce qui concerne les graphismes, les décors urbains, bien que fort sombres, sont magnifiques et évoquent parfois des aquarelles, quant aux personnages, leur design est certes exagéré mais il colle à merveille au propos. J'ai d'ailleurs trouvé les personnages principaux super classes (en particulier Tetsan), au point de regretter qu'ils soient un peu secondaires par rapport à l'île de Shodo elle-même.

 

Il n'empêche que l'histoire se lit avec plaisir et trouve un bon équilibre entre l'action (amis de l'hémoglobine et des membres coupés, ce titre est fait pour vous) et une intrigue suffisamment fouillée dans sa présentation de Shodo pour qu'on ait l'impression d'avoir un minimum de fond. La fin ouverte est un poil frustrante, cependant elle correspond pleinement au propos de l'auteur (tel que je l'ai interprété en tout cas) en nous laissant sur une ultime impression de violence à l'état brut et de société constamment sur le point de s'auto-détruire. De mon point de vue, Ghostface remplit pleinement son contrat !

VOTRE AVIS



Si vous voulez créer un compte, c'est ICI et c'est gratuit!

> Conditions d'utilisation