Valkyria Chronicles

Senjou no Valkyria

Manga - Valkyria Chronicles
Age conseillé

Pour défendre la paix, il leur faut faire la guerre !

Résumé

L’empire et l’alliance atlantique sont entrés en guerre. Situé entre ces deux géants, l’état neutre de gallia présente un intérêt stratégique majeur en raison de ses ressources naturelles. L’invasion de l’empire va les obliger à prendre les armes et à recourir à des milices dans lesquelles des civils sont engagés pour défendre leur territoire. Alicia et welkin dirigent l’escadron 7. Accompagnés par leurs soldats, ils vont au cours de leurs missions découvrir la valeur de la vie, le courage et aussi des secrets et légendes depuis longtemps oubliés...

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Sergent comptable au rapport!

De Sergent comptable au rapport!, le 03 Août 2024 à 17h49

11/20

Y'a du spoil !

Général. Le manga Valkyria Chronicle I suit l’histoire principale du jeu Valkyria Chronicle 1 qui est un tactical rpg uchronique des années 1920/1930 où on y suit une escouade de milice tentant de survivre avec leur petit pays qui suit un style français/belge à l’invasion d’un empire avec un style germanique avide de ressources de ragnit. Le public principal de base que vise les adaptations sont d’abord les lycéens puis les jeunes adultes, qui disposent des clefs de compréhension du sous-texte et des références.

Dans cet univers les demi-dieux existent et sont incarnés par les valkyrias (qui sont si rares qu’elles ne sont que des légendes) et qui ne semblent n’être que des femmes, dotées d’une grande résistance aux blessures et capables de lancer des feux qui ont la puissance d’une arme nucléaire. Il y’a également une histoire de racisme anti-Darcsen qui pourrait s’apparenter à ce qu’on put subir les juifs. L’aboutissement politique de l’histoire est donc de conter comment un si petit pays pourra résister et provoquer un état de Guerre Froide pour survivre, état qui existe déjà entre cet Empire et une Fédération appelé la Fédération Atlantique dont une majeure partie de Gallia ne préfère pas intégrer. Au milieu de cette intrigue politique, on y trouve aussi des histoires d’amitiés, de traumatismes familiaux et d’amour.

Que ce soit le jeu, la série ou le manga, aucun ne partage une histoire exacte, chaque support à sa propre histoire, cependant les paramètres de logique d’histoire principale et de personnages restent plus ou moins les mêmes.

Casting. Le manga du fait de son nombre de volume dispose d’un casting principal resserré sur Welking et Alicia, viennent en casting secondaire, Rosy, Faldio, Isara, Ellet et Largo. Et en pratiquement seul antagoniste la valkyria Selvarya.  

L’enjeux va être de conter comment vont se percuter le pouvoir naissant d’Alicia avec les idéaux de bon samaritain de Welking. Isara en tant que Darcsen importe le fil rouge autour de la discrimination avec Rosy et Largo en antagonistes de cette histoire et aussi envers la prise de commandement de Welking, Faldio lui est là pour nous raconter ce que sont les valkyrias et comment les faire naitre. Quant à Ellet en tant que journaliste elle est là pour raccorder à un niveau macro toute l’histoire. Et Selvarya ne sert que comme un spectre mortel pour rappeler qu’il y’a une guerre contre un empire extrêmement puissant.

Le manga en 4 volumes est venu directement après le jeu et avant la série. Il n’y a donc pas de reprise de logique d’histoire ou de personnage que pourrait avoir la série.

En points forts pour moi dans cette série.

- Je note la DA de En Kito qui est belle et maitrisée, et qui devrait être unanime je pense, c’est un style qui est repris dans la plupart des mangas populaires. Le style s’intéresse plus aux personnages qu’aux environnements donc il n'y a pas à attendre de sublimes panoramas et de backgrounds. En dehors des couvertures, le fan service des bustes est limité à la couverture (et c’est encore moins présent que dans la série) même si on peut se poser des questions sur l’efficacité des armures. Les volumes comprennent également quelques pages en couleur sur papier glacée ce qui augmente la qualité d’édition.

- Quelques volumes ont également des histoires hors-séries mais ce sont plus des blagues autour des personnages que des histoires annexes qui apportent quelque chose.

- Concernant l’âge des personnages les plus jeunes semblent sortir au minimum du lycée ce qui a une certaine logique avec le réel, là où dans la série on peine à dire si c’est de l’école primaire ou du collège, ce qui donne l’impression qu’ils recrutent des enfants soldats, un effet qui est involontaire dans la série mais qui par le paradoxe des cahiers des charges en arrive à là. Cette tranche d’âge dans le manga permet donc de ne pas interrompre la suspension d’incrédibilité, là où dans la série on est bloqué par le fait qu’elle vise un public d’enfants avec des mises en scène et des logiques de vie d’écolier.

- Le début de l’histoire (tout le premier volume) est bien mis en place et suit la logique du jeu de base malgré qu’elle suive une trame différente, ensuite on touche le problème du peu de volumes du manga par rapport au jeu qui est très dense, et par la suite on a une réduction de la qualité de l’histoire jusqu’à la fin. Cependant la couleur de l’histoire reste assez noire, avec du sang et des morts, collant ainsi bien à son concept d’histoire de guerre, là où la série ne l’ait presque pas.

- Globalement le manga retranscrit bien la logique de l’histoire principale du jeu et en parallèle de la série, ainsi le manga peut servir comme une sorte d’aide-mémoire à ce qu’on a vécu lors du visionnage de l’un des deux supports avec une certaine satisfaction.

En points faibles pour moi dans cette série.

- Comme il est souvent dit toute bonne histoire doit avoir un bon méchant, et là le manga ne nous offre qu’un spectre de celui-ci, principalement incarné par la valkyria Selvarya qui n’apparait que quelques rares fois telle une déesse ravageant les rangs et les villes de Gallia. Elle n’a aucune profondeur, quasiment pas de dialogues, et le fait que les rangs dessinés de l’armée impériale soit également aussi peu nombreux renforce ce côté fantomatique de la menace. Mais l’auteur ne joue pas de cette menace fantomatique donc on est juste sur une situation d’échec, et les logiques de choix que peut avoir Selvarya à chaque fois qu’elle croise Alicia renforce cette situation d’échec, où chaque rare rencontre abouti sur un non-sens et le pire étant le dernier de l’histoire.

- Le manga a de nombreuses erreurs de traduction, essentiellement car la traduction n’a pas suivi un glossaire pour fixer les termes, ainsi on peut aussi bien passer de valkyria à valkyrie, ou d’europa à europe par exemple, parfois ce sont les grades qui changent. La traduction des grades comme celui de capitaine me semble également sujet à caution, il y’a une probabilité qu’en japonais cela ait une autre signification ce qui expliquerait des problèmes de raccord et de pertinence. Cela impacte aussi quelques fois la logique de certaines phrases donc on n’est pas nécessairement sur un problème cosmétique de grade et d’appellations. Dans le genre il y’a aussi certaines références aux couleurs des chara-designs qui posent questions, comme la couleur bleu foncé des cheveux des darcens que pourtant en fonction des dessins couleur varient entre le noir éclairé gris et le noir éclairé bleu, pareil pour la couleur des cheveux d’Alicia qui vire du marron ou rouge brun ce qui pose la question si le traducteur traduit par rapport au texte ou aux images.

- On sent que l’auteur a eu des problèmes pour rentrer toute l’histoire dense du jeu malgré y avoir fait des coupes claires dans les trames/personnages et que le manga n’a pas eu de définition claire du nombre de volumes pour se finir, ce qui fait que l’auteur n’a pas réussi à bien retranscrire le temps qui se passe dans l’histoire et sa trame chrono, qu’il y’a une certaine précipitation et des raccourcis. En général les mangas se caractérise par leur mise en scène généreuse en images permettant de retranscrire en détail des scènes, des mouvements, ... Là c’est assez peu le cas, on est plutôt sur un format franco-belge de roman graphique, hors l’auteur n’a pas eu l’air d’avoir voulu aboutir à ça et en tant que japonais est handicapé par cet aboutissement de style même si ce n’est pas toujours dramatique, mais ce qui fait que le volume 4 de fin à un gout rushé façon saison 8 de GoT.

- Le dernier volume qui donne la fin est assez décevant ce qui explique pourquoi la plupart des gens disent que c’est nul (comme le disait Lucas, on peut se planter au milieu mais il faut que le début soit bon pour accrocher et que la fin le soit aussi car c’est la dernière chose dont se rappelleront les spectateurs) et que certains puissent dire que c’est correct car une partie du manga est quand même assez satisfaisante comme la logique de l’histoire de la sœur qui ait bien tenue. Mais la trame de l’histoire politique est mal tenue et ne retranscrit pas la logique de la fin de l’histoire de Valkyria, on n’y comprend pas grand-chose et il faut faire appel à sa mémoire du jeu ou de la série pour comprendre où finalement ça a pu aller du fait du manque d’antagonistes bien défini et de la qualité des dialogues et des situations. La confrontation finale est lunaire et lapidaire, ça se fini sur une tirade de Welking envers la valkirya impériale pour protéger Alicia qui avait pourtant vaincue cette dernière mais qui s’effondre sur la fin, digne du sketch de Gad Elmaleh sur les comédies musicales « Aimez c’est bien, c’est pas bien d’être méchant » et l’antagoniste se barre ainsi sans avoir été jamais été vaincue. Se pose alors la question du comment Gallia a pu survivre, c’est alors narré par Ellet qui ne donne pas de solution satisfaisante et claire, comment Alicia a pu devenir la valkyria de Gallia alors que personne dans le gouvernement n’a été mis au courant, pourquoi Faldio est arrêté vu que finalement il n’y a rien à lui reproché vu qu’Alicia est en vie et que personne n’a pu dire que c’était lui qui avait tiré. Les logiques de fin des arcs narratifs finaux se caractérisent ainsi par leurs non-sens.

Conclusion. En tant qu’œuvre seule, le manga n’est pas suffisamment satisfaisant comme point de départ pour entrer dans l’univers de la franchise (ce qui explique pourquoi il y'a peu de spéculation malgré qu'il soit en arrêt de commercialisation depuis longtemps), ce qui explique aussi pourquoi il n’est plus édité, seul il n’attire aucun public et n’existait que tant qu’il y’avait un nombre suffisant de joueurs qui entrait dans Valkyria ou de spectateurs découvrant la série animée. Ce qui est dommage car l’histoire aurait de quoi fournir un bon manga en lui-même, même sans avoir fait le jeu ou la série.

Le manga n’a donc qu’un intérêt annexe sous forme de guide mémoire de ce que peut être l’histoire élargie de Valkyria sur ses supports série ou jeu, quand on n’a pas envie de faire 60-80h de jeu ou regarder 3h de série animée, mais qu’on a envie de regouter l’histoire de Valkyria en se rappelant de ce qu’on a vu auparavant.

A noter que si vous venez de la série en l’ayant vu après avoir fini vos études, donc que vous avez été rebuté par le cahier des charges d’animation portée sur une reproduction de salle de classe, alors le manga apportera un plus par son côté plus mature, là où si vous venez du jeu ça serait plutôt neutre ou un peu décevant d’entrée.

Note. Ma note ira de 8 à 12, 8 si vous n’avez pas connu avant Valkyria, 12 si vous venez de la série et que vous aviez 30 ans et 10 dans les autres cas de figure.

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