De Spectateur de film de série C (pour cyber cyborg !), le 06 Août 2025 à 14h04
14/20
J’ai assez bien aimé les deux mangas qui fonctionne totalement comme des one shot (le 2 rappelant les événements du 1 et le 1 pouvant être compris comme terminé si on veut) mais pas au même niveau que Nolhane ou l’éditeur d’après son édito dans les mangas.
J’ai tenté le manga car il avait un côté Moebius et j’ai envie cette année de faire une collection Moebius ou approchante, on retrouve bien la vibe Metal Hurlant que l’auteur a manifestement bien aimé, surtout dans les premières pages du t1 qui ont été colorisé, dommage que les deux mangas ne le soient pas plus ou entièrement. Je tenterai peut être un autre manga sf de l'auteur, j'en ai wishlist un autre.
Je trouve que le manga s’apparente beaucoup à un concept de film de série B (à ne pas confondre avec des nanars ou de série z), parce que y’a ce truc que tu trouves original et sympa mais où y’a quand même le reste du film qui marque le fait qu’il n’a pas de budget pour faire mieux, un de ces films qui valent autour d’un peu plus 2.5 étoiles en notes spectateurs sur Allociné mais tu ne sais pas pourquoi tu lui mettrais autour de 3.5/4 étoiles. Un film comme Iron Sky (2.6/5) ou Planète hurlante (2.8) par exemple, puis t’as le film qui se transforme en franchise à films avec encore moins de budget et de scénario, de série Z quoi, tu finis avec Iron Sky 2 (2.2) et Planète Hurlante 2 (1.7) qui là valent bien leurs notes à tes yeux.
Pour moi ces mangas sont des films de série B puis Z porté en manga, le volume 1 très sympa commence avec de la SF bien nette et addictive à la Metal Hurlant comme si 50% du budget fx avait été placé là, puis dans presque tout le volume 1 on passera presque tout le temps dans des décors et de la tech digne du Tokyo des années 80, le reste du budget fx étant pour représenter un cyborg un peu fauché comme dans Terminator (on est pas chez Shirow dommage), quelques panoramas de décors pour rappeler de temps en temps qu’on est quand même pas à Tokyo et quelques technos comme le pornodrôme qui s’apparente pas mal à la machine qui donne son nom à Total Recall. Le tout mélangé avec du paranormal qui s’apparente plutôt à du pulp cthulhu (qui est de la SF), on sent que l’auteur a aimé la franchise Cthulhu vu que c’est le fil rouge de toute la franchise. Il y’a aussi des instants de nudité mais c’est pour expliciter l’univers comme dans Total Recall par exemple, ce n’est pas gratuit voire forcé comme dans Game of Thrones. Puis ça se termine de manière classique avec la scène post générique qui dit mystérieusement qu’en fait… non ça continue mais tu ne comprends pas pourquoi mais tu te dis "okay". C’est vraiment les ingrédients d’un film de série B. Si ce manga devait être comparé à un Evil Dead pour moi ça serait le 1, qui de mémoire était sombre et horrifique avec peu ou pas d’humour.
Vient ensuite l’autre film/manga, le volume 2, on commence déjà à voir l’effet de la suite de trop d’un film de série B devenant Z... Le premier avait un recto avec un personnage ombragé à l’ancienne assez joli et un verso de couverture à la Metal Hurlant, là on passe à un recyclage du background du 1 avec des personnages en colorisation plus moderne et plat, au design étrange ou moche je n’arrive pas à me décider (on ne sait pas trop où est la peau, quand elle commence, si c’est de l’armure externe, comment fonctionne la fusion chair/acier, … bref on comprend rien), on a certes plus de SF dès la couverture mais y’avait clairement pas le budget pour faire un truc follement esthétique (sur google il y’avait pourtant une version officielle de ces personnages avec une meilleure colorisation).
On débute dans une ambiance et des persos à la dégaine du film Outland de Sean Connery encore que cela pourrait plutôt être le début du film Soldier de Kurt Russel où le héros fini comme dans le manga, jeté dans une planète devenue prison et poubelle. Faute de budget la SF se transforme en un mixte western/mad max/futuriste avec une touche Mortal Engine vu qu’il y’a au moins une citée mouvante (étrangement abandonnée après avoir été manifestement touché par la guerre citée en intro mais qui roule mystérieusement toujours alors qu’il n’y a plus d’industrie d’extraction d’uranium, d’ingénieurs pour faire la maintenance ou de fonctionnaires pour... heu... allez savoir pourquoi elle roule encore)
On a également de l’humour avec quelques scènes grotesques fauchées dignes de ce genre de film de série Z (à l’image des pirates punks SM dans les films de Bud Spencer et Terrence Hill), de l’humour introduit dans ce volume 2 alors que le 1 était très sobre, avec par exemple l’apparition d’un saloon de western, d’un chinois fringué caricaturalement en chinois Bruce Lee de western du 19e, d’un afro-américain boxeur des années 70/80 avec gants de kick boxing (qu’il perd mystérieusement à un moment, faux raccord !) et d’un jap en sabre et en kimono. Y’a même une blague d’un homme vierge (probablement un otaku). Les morts deviennent parfois grotesques comme dans un Evil Dead aussi alors que le 1 était plutôt réaliste.
Il n’y a plus de nudité dans ce volume, le budget devait être trop fauché pour filer une rallonge contractuelle aux personnages ou l’honteux organisme de censure du cinéma et de la bd a frappé, seul vague réconfort lors d’une douche, on verra la « plastique » censurée du héros introduit, dont on comprend pourquoi on le trouvait moche jusque-là et on se dit que le volume 2 aurait gagné à gagner ce twist sans que la couverture le spoil…
Niveau charadesign c’est un peu problématique pour s’y retrouver parfois, je trouve que Minako et Valérie se ressemblent comme une mère et sa fille (ou comme le cliché des asiatiques vu que l’auteur reproduit tout ce qu’il y’avait des années 80) alors qu’elle n’ont à priori pas de lien (du moins ça n’a pas été exploité peut être que ça aurait été le twist du t3 ?), tout comme les frères mais y’a un twist ici qui est réutilisé plusieurs fois (qui d’ailleurs n’aide pas à comprendre l’histoire de mon côté), le frère et héros du t1 devient l’extrême opposé de ce qu’il y était, l’auteur a voulu utiliser des contrastes de paramètres initiaux de personnage pour introduire des évolutions narratives dans le t2 donc notez à faire la liaison quand vous le lirez. Pas trop fan de ses choix de design de cyborg, par contre j’aime bien les choix de robot comme celui de Al Hazard.
On a toujours la trame paranormale Cthulhu mais c’est beaucoup moins horrifique (y’a déjà pas de c*l on ne va pas avoir non plus du gore et du flippant !), à moins qu’on compte l’horreur que sont les enfants… où ici l’enfant divin est un horrible démon digne du film italien Troll de Claudio Fragasso (visage attachant en apparence mais avec un sombre pouvoir de nécromancie qui peut lui en faire revêtir d’autres), je trouve que le côté « le mal peut avoir deux visages » et « ce qu’on appelle le mal ne l’est pas forcément » n’est pas spécialement bien utilisé sur la fin pour ma part. Je trouve l’aspect de cette partie de l’histoire assez lacunaire et cafouilleuse.
Au final je trouve que là où le t1 donnait tout le potentiel de son histoire de manière claire, dans le t2 on va dans des incohérences comme sur la fin où je voyais le héros introduit résoudre l’histoire avec son frère ou allant dans son but de manière classique. Le t2 a trop de twists pour son bien et quand le héros se transforme en narrateur et évoque la fin, je me dis : « ok mec mais pourquoi c’est pas toi qui t’en charges en fait ? » Je trouve que l’aspect manipulation de David finit aussi par se perdre dans ses twists et un rush final.
Si ce manga devait être comparé à un Evil Dead ça serait évidemment le 2, ou le 3 parce que le 3 à une touche combat d’armée comme dans le manga (enfin on parle de max 10 gars/robots, faut croire que les figurants mêmes dessinés coutent cher).
J'ai découvert Shûhô Itahashi alias SYUFO grâce à l'application manga.ios. Si j'ai tout de suite aimé l'impressionnant style graphique de l'auteur ainsi que sa narration inventive, je n'ai pas pleinement accroché à mes premières lectures.
Je lui ai donné une deuxième chance cette fois en version papier avec David(j'apprécie toujours moins mes lectures quand c'est sous un format numérique).
Et j'ai bien fait puisque j'ai beaucoup aimé cette œuvre de science-fiction datant de 1985.
L'histoire débute quand Romero Danceking débarque sur la gigantesque station spatiale nommée Marco Polo. Le jeune homme intègre la police de la station mais cherche en parallèle un artefact millénaire de magie noir. Alors qu'il se retrouve lié à un étrange incident, il retrouve une ancienne amie à lui qui accompagne des enfants dont certains sont doués de pouvoir étrange.
Syufo nous embarque alors dans une enquête recelant de nombreux mystères. Paranormal, mystère, mal absolue, combat.. le tome 1 de Davidest foisonnant et passionnant. Si la noirceur de l'histoire augmente à chaque page, l'auteur s'autorise quelques notes d'humour et surtout un dynamisme visuel et narratif impressionnant.
J'ai dévoré ce premier tome qui propose des schémas très classiques mais sacrément efficaces. L'ambiance du récit est vraiment savoureuse et j'apprécie le rythme intense de l'histoire.
Le second tome débute de manière marquante et l'on ne sait pas trop où l'auteur nous emmène dans les premières pages. Le changement de lieu, de contexte, de temporalité, de personnages et d'ambiance peut dérouter mais je trouve que c'est un véritable tour de force. J'ai tout de suite été captivé par ce second tome et j'ai eu l'impression de redécouvrir le manga (comme un tome 1). Rapidement, des liens se font avec le premier tome, c'est bien la suite de l'histoire et l'univers présenté au tome 1 s'étend, s'épaissit et captive.
On retrouve un Romero qui a bien changé mais ce n'est plus le protagoniste de l'histoire. C'est maintenant son petit frère, une machine de guerre sur patte. Là encore le récit se déroule à un rythme soutenu tout en arrivant à instaurer une ambiance assez fameuse. L'univers dessiné par Syufo est passionnant. L'action est très présente et bien dynamique et les nouveaux personnages sont aussi mystérieux que charismatiques. J'ai autant adoré les 2 tomes qui proposent des univers et une histoire liée mais un peu différentes. On a vraiment l'impression d'un manga foisonnant alors qu'il est assez court en 2 tomes. L'unvers de David et son récit m'ont beaucoup plu.
La fin du manga propose une vision intéressante du bien et du mal. Sans trop en révéler, on a l'impression que le bien et le mal (qui sont des visions très personnelles et restreintes du monde) ont été inversés entre le postulat de base du tome 1 et la conclusion du second tome. Si le sujet n'est pas approfondi, j'ai bien aimé ce revirement entre les 2 tomes.
La fin est très abrupte comme si l'auteur a du finir de manière précipité son manga. J'ai vraiment eu l'impression que Syufo avait encore énormément de choses à raconter mais qu'il n'en a pas eu la possibilité à cause d'une fin de publication anticipé. Je me trompe peut-être mais quand on regarde les dernières pages pleines de textes et les derniers chapitres très denses en événements, je me dis que l'histoire n'en était qu'à son début.
Malgré cette fin quelque peu soudaine, je trouve que la lecture de Davidvaut le détour tant le récit est riche et passionnant.
Bien sûr, lire 1 ou 2 tome de plus m'aurait comblé tant l'univers développé par l'auteur pourrait être encore exploité mais le manga se suffit à lui même tel qu'il est et je ne suis pas déçu par la fin.
Visuellement, c'est une petite claque. J'aime énormément le style de Syufo, l'énergie et le dynamisme qu'il insuffle à ses planches. Le style visuel est rétro mais a selon moi très bien vieilli. Les décors sont souvent renversants, j'adore les villes futuristes que dessine l'auteur. Il ne manque pas d'imagination pour proposer des planches innovantes. Les scènes d'action ne sont pas en reste grâce au dynamisme du trait et certaines fulgurances dans la violence graphique renforcent le côté sombre du récit.
L'influence de Otomo et celui exercé sur Kishiro est très visible (planète désertique perdue pour les riches mais prison à ciel ouvert comme dans Gunnm).
Davidest une excellente découverte pour moi. Sa lecture a totalement changé la vision que j'avais de l'auteur. Je vais tout relire de lui et j'attends désormais la traduction des prochains Syufo avec impatience. Je conseil ce court manga aux personnes aimant la SF et particulièrement ceux appréciant la SF un peu rétro.
De Spectateur de film de série C (pour cyber cyborg !), le 06 Août 2025 à 14h04
J’ai assez bien aimé les deux mangas qui fonctionne totalement comme des one shot (le 2 rappelant les événements du 1 et le 1 pouvant être compris comme terminé si on veut) mais pas au même niveau que Nolhane ou l’éditeur d’après son édito dans les mangas.
J’ai tenté le manga car il avait un côté Moebius et j’ai envie cette année de faire une collection Moebius ou approchante, on retrouve bien la vibe Metal Hurlant que l’auteur a manifestement bien aimé, surtout dans les premières pages du t1 qui ont été colorisé, dommage que les deux mangas ne le soient pas plus ou entièrement. Je tenterai peut être un autre manga sf de l'auteur, j'en ai wishlist un autre.
Je trouve que le manga s’apparente beaucoup à un concept de film de série B (à ne pas confondre avec des nanars ou de série z), parce que y’a ce truc que tu trouves original et sympa mais où y’a quand même le reste du film qui marque le fait qu’il n’a pas de budget pour faire mieux, un de ces films qui valent autour d’un peu plus 2.5 étoiles en notes spectateurs sur Allociné mais tu ne sais pas pourquoi tu lui mettrais autour de 3.5/4 étoiles. Un film comme Iron Sky (2.6/5) ou Planète hurlante (2.8) par exemple, puis t’as le film qui se transforme en franchise à films avec encore moins de budget et de scénario, de série Z quoi, tu finis avec Iron Sky 2 (2.2) et Planète Hurlante 2 (1.7) qui là valent bien leurs notes à tes yeux.
Pour moi ces mangas sont des films de série B puis Z porté en manga, le volume 1 très sympa commence avec de la SF bien nette et addictive à la Metal Hurlant comme si 50% du budget fx avait été placé là, puis dans presque tout le volume 1 on passera presque tout le temps dans des décors et de la tech digne du Tokyo des années 80, le reste du budget fx étant pour représenter un cyborg un peu fauché comme dans Terminator (on est pas chez Shirow dommage), quelques panoramas de décors pour rappeler de temps en temps qu’on est quand même pas à Tokyo et quelques technos comme le pornodrôme qui s’apparente pas mal à la machine qui donne son nom à Total Recall. Le tout mélangé avec du paranormal qui s’apparente plutôt à du pulp cthulhu (qui est de la SF), on sent que l’auteur a aimé la franchise Cthulhu vu que c’est le fil rouge de toute la franchise. Il y’a aussi des instants de nudité mais c’est pour expliciter l’univers comme dans Total Recall par exemple, ce n’est pas gratuit voire forcé comme dans Game of Thrones. Puis ça se termine de manière classique avec la scène post générique qui dit mystérieusement qu’en fait… non ça continue mais tu ne comprends pas pourquoi mais tu te dis "okay". C’est vraiment les ingrédients d’un film de série B. Si ce manga devait être comparé à un Evil Dead pour moi ça serait le 1, qui de mémoire était sombre et horrifique avec peu ou pas d’humour.
Vient ensuite l’autre film/manga, le volume 2, on commence déjà à voir l’effet de la suite de trop d’un film de série B devenant Z... Le premier avait un recto avec un personnage ombragé à l’ancienne assez joli et un verso de couverture à la Metal Hurlant, là on passe à un recyclage du background du 1 avec des personnages en colorisation plus moderne et plat, au design étrange ou moche je n’arrive pas à me décider (on ne sait pas trop où est la peau, quand elle commence, si c’est de l’armure externe, comment fonctionne la fusion chair/acier, … bref on comprend rien), on a certes plus de SF dès la couverture mais y’avait clairement pas le budget pour faire un truc follement esthétique (sur google il y’avait pourtant une version officielle de ces personnages avec une meilleure colorisation).
On débute dans une ambiance et des persos à la dégaine du film Outland de Sean Connery encore que cela pourrait plutôt être le début du film Soldier de Kurt Russel où le héros fini comme dans le manga, jeté dans une planète devenue prison et poubelle. Faute de budget la SF se transforme en un mixte western/mad max/futuriste avec une touche Mortal Engine vu qu’il y’a au moins une citée mouvante (étrangement abandonnée après avoir été manifestement touché par la guerre citée en intro mais qui roule mystérieusement toujours alors qu’il n’y a plus d’industrie d’extraction d’uranium, d’ingénieurs pour faire la maintenance ou de fonctionnaires pour... heu... allez savoir pourquoi elle roule encore)
On a également de l’humour avec quelques scènes grotesques fauchées dignes de ce genre de film de série Z (à l’image des pirates punks SM dans les films de Bud Spencer et Terrence Hill), de l’humour introduit dans ce volume 2 alors que le 1 était très sobre, avec par exemple l’apparition d’un saloon de western, d’un chinois fringué caricaturalement en chinois Bruce Lee de western du 19e, d’un afro-américain boxeur des années 70/80 avec gants de kick boxing (qu’il perd mystérieusement à un moment, faux raccord !) et d’un jap en sabre et en kimono. Y’a même une blague d’un homme vierge (probablement un otaku). Les morts deviennent parfois grotesques comme dans un Evil Dead aussi alors que le 1 était plutôt réaliste.
Il n’y a plus de nudité dans ce volume, le budget devait être trop fauché pour filer une rallonge contractuelle aux personnages ou l’honteux organisme de censure du cinéma et de la bd a frappé, seul vague réconfort lors d’une douche, on verra la « plastique » censurée du héros introduit, dont on comprend pourquoi on le trouvait moche jusque-là et on se dit que le volume 2 aurait gagné à gagner ce twist sans que la couverture le spoil…
Niveau charadesign c’est un peu problématique pour s’y retrouver parfois, je trouve que Minako et Valérie se ressemblent comme une mère et sa fille (ou comme le cliché des asiatiques vu que l’auteur reproduit tout ce qu’il y’avait des années 80) alors qu’elle n’ont à priori pas de lien (du moins ça n’a pas été exploité peut être que ça aurait été le twist du t3 ?), tout comme les frères mais y’a un twist ici qui est réutilisé plusieurs fois (qui d’ailleurs n’aide pas à comprendre l’histoire de mon côté), le frère et héros du t1 devient l’extrême opposé de ce qu’il y était, l’auteur a voulu utiliser des contrastes de paramètres initiaux de personnage pour introduire des évolutions narratives dans le t2 donc notez à faire la liaison quand vous le lirez. Pas trop fan de ses choix de design de cyborg, par contre j’aime bien les choix de robot comme celui de Al Hazard.
On a toujours la trame paranormale Cthulhu mais c’est beaucoup moins horrifique (y’a déjà pas de c*l on ne va pas avoir non plus du gore et du flippant !), à moins qu’on compte l’horreur que sont les enfants… où ici l’enfant divin est un horrible démon digne du film italien Troll de Claudio Fragasso (visage attachant en apparence mais avec un sombre pouvoir de nécromancie qui peut lui en faire revêtir d’autres), je trouve que le côté « le mal peut avoir deux visages » et « ce qu’on appelle le mal ne l’est pas forcément » n’est pas spécialement bien utilisé sur la fin pour ma part. Je trouve l’aspect de cette partie de l’histoire assez lacunaire et cafouilleuse.
Au final je trouve que là où le t1 donnait tout le potentiel de son histoire de manière claire, dans le t2 on va dans des incohérences comme sur la fin où je voyais le héros introduit résoudre l’histoire avec son frère ou allant dans son but de manière classique. Le t2 a trop de twists pour son bien et quand le héros se transforme en narrateur et évoque la fin, je me dis : « ok mec mais pourquoi c’est pas toi qui t’en charges en fait ? » Je trouve que l’aspect manipulation de David finit aussi par se perdre dans ses twists et un rush final.
Si ce manga devait être comparé à un Evil Dead ça serait évidemment le 2, ou le 3 parce que le 3 à une touche combat d’armée comme dans le manga (enfin on parle de max 10 gars/robots, faut croire que les figurants mêmes dessinés coutent cher).
De nolhane [7097 Pts], le 06 Mars 2022 à 13h04
J'ai découvert Shûhô Itahashi alias SYUFO grâce à l'application manga.ios. Si j'ai tout de suite aimé l'impressionnant style graphique de l'auteur ainsi que sa narration inventive, je n'ai pas pleinement accroché à mes premières lectures.
Je lui ai donné une deuxième chance cette fois en version papier avec David(j'apprécie toujours moins mes lectures quand c'est sous un format numérique).
Et j'ai bien fait puisque j'ai beaucoup aimé cette œuvre de science-fiction datant de 1985.
L'histoire débute quand Romero Danceking débarque sur la gigantesque station spatiale nommée Marco Polo. Le jeune homme intègre la police de la station mais cherche en parallèle un artefact millénaire de magie noir. Alors qu'il se retrouve lié à un étrange incident, il retrouve une ancienne amie à lui qui accompagne des enfants dont certains sont doués de pouvoir étrange.
Syufo nous embarque alors dans une enquête recelant de nombreux mystères. Paranormal, mystère, mal absolue, combat.. le tome 1 de Davidest foisonnant et passionnant. Si la noirceur de l'histoire augmente à chaque page, l'auteur s'autorise quelques notes d'humour et surtout un dynamisme visuel et narratif impressionnant.
J'ai dévoré ce premier tome qui propose des schémas très classiques mais sacrément efficaces. L'ambiance du récit est vraiment savoureuse et j'apprécie le rythme intense de l'histoire.
Le second tome débute de manière marquante et l'on ne sait pas trop où l'auteur nous emmène dans les premières pages. Le changement de lieu, de contexte, de temporalité, de personnages et d'ambiance peut dérouter mais je trouve que c'est un véritable tour de force. J'ai tout de suite été captivé par ce second tome et j'ai eu l'impression de redécouvrir le manga (comme un tome 1). Rapidement, des liens se font avec le premier tome, c'est bien la suite de l'histoire et l'univers présenté au tome 1 s'étend, s'épaissit et captive.
On retrouve un Romero qui a bien changé mais ce n'est plus le protagoniste de l'histoire. C'est maintenant son petit frère, une machine de guerre sur patte. Là encore le récit se déroule à un rythme soutenu tout en arrivant à instaurer une ambiance assez fameuse.
L'univers dessiné par Syufo est passionnant. L'action est très présente et bien dynamique et les nouveaux personnages sont aussi mystérieux que charismatiques. J'ai autant adoré les 2 tomes qui proposent des univers et une histoire liée mais un peu différentes. On a vraiment l'impression d'un manga foisonnant alors qu'il est assez court en 2 tomes. L'unvers de David et son récit m'ont beaucoup plu.
La fin du manga propose une vision intéressante du bien et du mal. Sans trop en révéler, on a l'impression que le bien et le mal (qui sont des visions très personnelles et restreintes du monde) ont été inversés entre le postulat de base du tome 1 et la conclusion du second tome. Si le sujet n'est pas approfondi, j'ai bien aimé ce revirement entre les 2 tomes.
La fin est très abrupte comme si l'auteur a du finir de manière précipité son manga. J'ai vraiment eu l'impression que Syufo avait encore énormément de choses à raconter mais qu'il n'en a pas eu la possibilité à cause d'une fin de publication anticipé. Je me trompe peut-être mais quand on regarde les dernières pages pleines de textes et les derniers chapitres très denses en événements, je me dis que l'histoire n'en était qu'à son début.
Malgré cette fin quelque peu soudaine, je trouve que la lecture de Davidvaut le détour tant le récit est riche et passionnant.
Bien sûr, lire 1 ou 2 tome de plus m'aurait comblé tant l'univers développé par l'auteur pourrait être encore exploité mais le manga se suffit à lui même tel qu'il est et je ne suis pas déçu par la fin.
Visuellement, c'est une petite claque. J'aime énormément le style de Syufo, l'énergie et le dynamisme qu'il insuffle à ses planches. Le style visuel est rétro mais a selon moi très bien vieilli. Les décors sont souvent renversants, j'adore les villes futuristes que dessine l'auteur. Il ne manque pas d'imagination pour proposer des planches innovantes. Les scènes d'action ne sont pas en reste grâce au dynamisme du trait et certaines fulgurances dans la violence graphique renforcent le côté sombre du récit.
L'influence de Otomo et celui exercé sur Kishiro est très visible (planète désertique perdue pour les riches mais prison à ciel ouvert comme dans Gunnm).
Davidest une excellente découverte pour moi. Sa lecture a totalement changé la vision que j'avais de l'auteur. Je vais tout relire de lui et j'attends désormais la traduction des prochains Syufo avec impatience. Je conseil ce court manga aux personnes aimant la SF et particulièrement ceux appréciant la SF un peu rétro.