Zodiac Love Vol.1 - Actualité manga
Zodiac Love Vol.1 - Manga

Zodiac Love Vol.1 : Critiques

Eto Irokoi Zoushi

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 26 Avril 2019

Officiant dans le boy's love depuis 2012, la mangaka Isami Matsuo débarque pour la première fois en France avec Eto Irokoi Zoushi, une série en 3 tomes qui fut prépubliée de 2015 à début 2017 aux éditions Shinshokan. En France, l'oeuvre est nommée par Taifu Comics Zodiac Love, un nom à la fois simple et très parlant, puisque ce récit propose effectivement une histoire d'amour teintée de fantastique et de folklore, sur fond de signes du zodiaque chinois.

Masataka est le grand prêtre d'un temple un peu particulier: celui-ci accueille les 12 signes du zodiaque chinois servant Dieu. Coq, chien, sanglier, rat, etc... Tous ces animaux, pouvant changer d'apparence et même prendre forme humaine, vivent au sein de l'édifice avec lui. Et en temps que grand prêtre, chaque mois il est "possédé" à tour de rôle par l'un d'entre eux, ce qui a une certaine influence sur son caractère et ses capacités. Une situation à laquelle il s'adapte assez bien... du moins, jusqu'au jour où arrive au temple un invité imprévu: Kotarô Komano, un jeune homme dont le sanctuaire a brûlé, et qui est possédé par l'esprit du chat, Koma. L'esprit du chat, celui-là même qui, selon la légende sur les origines des signes chinois, fut dupé par le rat et écarté de la sélection. Depuis, jamais un chat ne s'était présenté au sein du temple des serviteurs de Dieu. Mais l'heure est peut-être venue de changer la donne, puisque Masataka affirme qu'il est prêt à accueillir le jeune homme sans domicile ainsi que son esprit félin... Tout le monde pourra-t-il accepter si facilement cette décision ?

Ce premier tome suit un schéma simple, on a 4 premiers chapitres centrés chacun sur un signe différent, où 4 mois défilent, et où à chacun d'entre eux Masataka est donc possédé par un esprit différent. Isami Matsuo s'amuse à jouer alors assez bien sur certains traits de caractère propres à ces animaux et à l'influence qu'ils ont sur la personnalité du grand prêtre: les capacités de vol du coq et son excellente vue, la loyauté et le côté collant et toujours joyeux du chien, les désirs du sanglier... et le rat, qui révélera quelques surprises. L'ambiance assez fantastique est donc assurée, dans une atmosphère régulièrement assez légère et plaisante. mais bien sûr, la mangaka ne se contente pas de ça, et chaque chapitre a pour réel fil rouge l'évolution de Kotarô et de l'esprit du chat Koma autour de ceux qu'il n'a pas pu intégrer autrefois en tant que signe du zodiaque et serviteur de Dieu. Il faudra notamment que Kotarô et Koma arrivent à se faire accepter: un chat au temple, c'est d'abord impensable pour le coq, qui a peur de se faire croquer ! Il faudra également que l'esprit félin parvienne a passer outre ses propres craintes, qu'il ne montre pas forcément: a-t-il vraiment sa place en ce lieu, auprès de ceux qui l'ont autrefois rejeté ? Enfin, il devra se confronter à celui qui l'a autrefois dupé, le rat... ou, plutôt, à sa descendance, qui vit peut-être très mal ce qu'a fait son ancêtre... Amitié et rédemption sont-ils possibles entre les deux esprits ? A tout ceci, la mangaka ajoute quelques intrigues supplémentaires autour de Kotarô: le problème de l'incendie de sons actuaire, de mystérieuses personnes voulant le récupérer...

Plaisant à suivre donc... malgré un point précis qui déçoit un peu: l'aspect sentimental lui-même. En effet, une certaine relation va évoluer entre Masataka et Kotarô, mais la mangaka ne prend jamais véritablement le temps de peaufiner cette évolution. Ca manque totalement de détails, Masataka semble tomber amoureux très vite et sans approfondissement, c'est plutôt dommage et ça affaiblit un petit peu l'immersion.

Côté dessins, la mangaka montre quelques lacune dans les designs des héros, aux postures et aux visages parfois un peu pauvres et pas toujours très expressifs. En revanche, sont trait clair et ses décors (bien présents quand il faut) entretiennent une ambiance assez agréable et folklorique efficace, même si lesdits décors sont généralement inspirés de photos brièvement retravaillées. Le design des animaux alterne les hauts et les bas: le rat a une frimousse chétive et coupable attachante, le chien a souvent une bouille joyeuse communicative, le chat est tantôt très convaincant tantôt plus relâché, le sanglier est très simple, le coq permet à l'autrice de s'offrir quelques belles variations selon les transformations.

Il s'agit donc d'un début de série perfectible, mais dans l'ensemble agréable à suivre, l'autrice ayant plutôt à coeur d'exploiter efficacement son concept, et lui offrant un certain charme. On est donc facilement curieux de voir comment ce petit récit va évoluer.

Taifu Comics nous livre une belle édition, avec un papier souple et sans transparence, une qualité d'impression très honnête, une première page en couleur, et une traduction signée Isabelle Eloy qui colle bien à l'ambiance.
  

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
14.25 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs