Critique du volume manga
Publiée le Mardi, 31 Octobre 2023
Cette fois, ça y est, nous y voici: un peu plus de deux années après sa conclusion au Japon en juillet 2021, et un peu plus de onze ans et demi après son lancement en France, le manga Zettai Karen Children vient de s'achever dans notre pays, après pas moins de 63 volumes, et on ne peut que remercier les éditions Kana d'être arrivées au bout de cette oeuvre sans encombre, étant donné que celle-ci n'a pas eu le succès espéré par chez nous. En effet, là où certains autres éditeurs ont très vite fait de ralentir le rythme des séries "en difficulté" jusqu'à parfois les stopper (coucou Delcourt/Tonkam), Kana a toujours tâché de maintenir sur ZKC un rythme stable, histoire de ne pas léser le peu de lectorat fidèle, tout comme l'éditeur l'avait fait auparavant pour plusieurs autres séries longues n'étant pas parmi les plus vendeuses (Hayate, Ushijima, Gintama...), et ça mérite d'être salué.
Pour le reste, on retrouve nos héros qui sont pris dans l'intense et éprouvant combat final contre Gilliam, qu'il ne semble plus possible de sauver de sa haine destructrice. l'antagoniste principal de la série a effectivement vu toute sa haine s'incarner sous la forme de Beamos, une imposante créatures aux pouvoirs très puissant et qui s'apprête à tout saccager. Une seule personne semble en mesure de l'arrêter: Kaoru, mais cela risque bien de se faire au détriment de la jeune fille: non seulement elle risque de perdre le contrôle d'elle-même et de s'emballer de façon tragique, mais en plus Minamoto le sent bien au vu du paysage autour d'eux: les voici arrivés à l'instant fatidique de la vision futuriste qu'il avait eu il y a bien longtemps, dès les premiers tomes de la série. Une vision où, dans l'intensité de la bataille, il était obligé de tirer sur la Reine. Marqué par cette vision atroce qu'il a toujours voulu éviter, mais aussi par tout ce qu'il a pu traverser avec les Children, Minamoto, pour changer ce futur, devra sans doute être enfin sincère envers lui-même et envers ses sentiments...
C'est en étant marqué, dès ses premières pages, par une déclaration essentielle et arrivant au bon moment, que peut alors se dérouler toute la dernière partie de cette bataille finale au fil d'une première moitié de volume rondement menée, et pas uniquement grâce au du Kaoru/Minamoto: bien d'autres visages phares de l'oeuvre ont effectivement leur place à prendre ici, tantôt de manière utile et tantôt en tant que purs figurants, pour un résultat qui vise surtout à satisfaire le lectorat de façon standard mais plaisante: s'il n'y a pas de surprise particulière dans l'issue de la bataille, celle-ci reste assez bien campée et joue pas mal sur notre plaisir de revoir un bon petit paquet de visages ayant animé certains arc de cette longue saga.
Quant à la deuxième moitié du volume, il s'agit surtout d'un long épilogue, laissant l'occasion de voir quelle place vont prendre certains personnages après le combat contre Gilliam, quel avenir se dessine pour la plupart d'entre eux... Forcément, quand on a suivi cette série depuis ses débuts, il y a une certaine part d'émotion en voyant ce qui s'ouvre pour des personnages comme Hyôbu (si longtemps resté prisonnier de son douloureux passé), Fujiko et d'autres. Et tout en profitant de derniers chapitres assez malins de par la "rencontre" que fait Minamoto concernant Kaoru, on appréciera surtout le futur commun qui devrait se dessiner pour les deux amoureux (tout en notant bien que Minamot reste très sérieux vis-à-vis de sa protégée encore mineure, fort heureusement), ainsi que le regard bienveillant qu'Aoi et Shiho posent sur ces deux-là, en cristallisant ainsi assez bien le lien unique qui existe depuis depuis toutes ces années entre les quatre personnages centraux de la série.
Il n'y a aucune surprise particulière dans le final de Zettai Karen Children, et c'est très bien comme ça. Pour une série de ce genre, et après 63 volumes et plus d'une décennie passés à la suivre de la plus tendre enfance des Children jusqu'à la quasiment fin de leur adolescence, on n'aurait sans doute pas aimé une conclusion autre que celle-là, d'autant plus que celle-ci est suffisamment aboutie au fil d'un épilogue laissant assez de temps pour dire au revoir à cette bande de personnages hauts en couleurs. Certes, on aimerait toujours, dans ce genre de série-fleuve aux multiples personnages, en voir plus sur le futur de chacun et sur leurs relations à venir (Sakaki se fera-t-il malmener à tout jamais par notre chère Shiho ?!), mais c'est là que l'imagination du lecteur doit faire son office. Du côté de Takashi Shiina, le contrat en rempli ! Et après la conclusion de la longue fresque ZKC, on n'aurait absolument rien contre l'idée de retrouver sa patte en France sur son nouveau manga qu'il dessine au Japon depuis 2021: Yashahime, qui n'est autre que l'adaptation manga de l'anime éponyme servant de suite au célèbre manga Inu Yasha de Rumiko Takahashi.