Zettai Karen Children Vol.62 : Critiques

L'heure du combat final contre Gilliam est arrivée, mais après quelques brèves notes d'humour typiques de l'auteur (entre Shiho toujours aussi délicieusement flippante et quelques moqueries sur la manie qu'ont les méchants de toujours raconter leurs plans), cette ultime bataille s'annonce particulièrement délicate, non seulement parce que Gilliam a mis au point un dispositif qui absorbe l'énergie des Children et des autres pour nourrir son projet destructeur, mais aussi par que bien vite celui-ci piège Kaoru dans une sorte d'illusion très particulière, dans la mesure où il s'agit d'un monde intérieur contrôlé par l'esprit de Gilliam lui-même...

Avant-dernier volume de cette série-fleuve, ce 62e tome a forcément pour rôle premier d'intensifier plus que jamais le récit avant son issue, et de ce côté-là Takashi Shiina effectue vraiment de très bonnes choses en découpant, en quelque sorte, le présent opus en deux grandes parties dont la première est le combat en lui-même contre Gilliam. Dans les faits, la sorte d'illusion dans laquelle se retrouve Kaoru est maligne, tout d'abord parce qu'elle place la jeune fille face à des visions effrayantes vouées faire ressortir sa part de haine, de ténèbres, jusqu'à ronger son corps et son esprit afin de nourrir le plan sinistre de Gilliam. Ensuite, parce que le rôle de Minamoto et de la Reine de la Destruction est intéressant, lui aussi: guidé par cette dernière, que pourra faire le jeune homme pour Kaoru et les autres dans cette dernière bataille, malgré son statut de "normal" sans le moindre pouvoir ? Enfin, c'est aussi l'occasion d'exposer toutes les ténèbres du coeur de Gilliam, et de mieux comprendre (même si on le savait déjà depuis très longtemps) l'origine de ces ténèbres, à savoir tout ce qu'il a traversé en n'ayant jamais été aimé.

La deuxième phase du combat découle alors, très logiquement, de cette haine profondément ancrée en Gilliam: y a-t-il un seule petite possibilité de faire disparaître cette haine ? De chercher la lumière dans ce coeur rongé depuis toujours par les ténèbres ? Kaoru veut y croire au point de tenter un plan audacieux où Minamoto a le rôle principal, lui qui a précisément autrefois su les sauver elle, Aoi, Shiho et Yûri (sans oublier le cas de Hyôbu, qui a lui aussi beaucoup changer et n'est plus la haineux avide de vengeance d'autrefois). Cela sera-t-il suffisant pour sauver Gilliam ? On vous laisse le découvrir, bien sûr, mais une chose est sûre: tout en exploitant assez bien le concept de lumière et de ténèbres dans le coeur de chaque être humain, le mangaka a le mérite de ne pas idéaliser les choses dans cette phase finale de son récit.

Dans l'ensemble, ce tome accomplit donc fort bien son rôle. Assez intense, exploitant honnêtement ses idées, offrant suffisamment de profondeur et de nuances chez ses personnages, il nous fait facilement nous languir du dernier tome, que l'on attendra de pieds fermes. Espérons qu'il conclura avec soin cette si longue, souvent prenante et attachante série !