Critique du volume manga
Publiée le Jeudi, 05 Septembre 2013
Après moult report et absence, Booken manga sort enfin leur nouvelle série, Yuzuko peppermint, dont les auteurs sont notamment connus pour le fameux Samourai Champloo.
On suit donc Yuzuko, après avoir perdu sa dernière famille, dans le bus prêt à retourner chez elle. Mais c’est à ce moment-là que le car est pris en otage par le « célèbre » Kotobuki Goro, qui est en réalité sans ami et inconnu du monde. Les surprises s’enchaînent puisque des membres d’une organisation dénommée MDD décident justement à cet instant de poursuivre Yuzuko (pas dans les meilleures intentions) et un séisme mystérieux ravage le monde entier, laissant donc nos héros présents devant une terre dévastée et apocalyptique. Mais peu importe pour notre héroïne, elle peut enfin venger le meurtre de sa famille en détruisant un par un les membres du MDD, même si pour cela elle doit encore détruire un peu plus la terre, avec sa fameuse transformation qu’elle appelle elle-même « Peppermint ».
Face à ce synopsis des plus alléchants, on ne peut qu’être enthousiaste à l’ouverture de ce premier opus. Dans un premier sens, on ne sera pas déçu puisque l’héroïne se trouve être particulièrement attachante et originale par l’intermédiaire de sa franchise et de sa force dévastatrice assumée, accompagné en prime d’une transformation délurée mais efficace. En outre, les phases d’action sont bien mises en scène et fluides à la lecture. Les auteurs ne traînent pas non plus pour dispatcher au fur et à mesure du récit des éléments qui viennent enrichir et étoffer l’intrigue de base. Hélas, face à ce beau tableau idyllique, il y a un mais. En effet, malgré tout ses bonnes composantes, l’humour et le délire omniprésents, même dans les révélations ou les actions importantes et sérieuses, viennent parasiter et alourdir tous les points positifs de la série. Ainsi, si on prend par exemple le personnage de Goro, celui-ci, en plus d’être inutile et médiocre, n’est pas une seule fois posé et réfléchi, ce qui a tendance à ne pas le crédibiliser pour un sous. Ce qui est fortement dommage. Qui plus est, Yuzuko Peppermint n’aura aucune peine à nous rappeler l’effronté et savourant Samidare chez les éditions Ototo mais la grande différence entre ses deux œuvres, c’est que Samidare a au moins le mérite de doser comme il se doit son humour dans les moments plus cardinaux et solennels. On espère donc que dans les prochains volumes, Yuzuko Peppermint arrivera à calibrer son humour quelque peu intempestif et lourd.
Du côté du dessin, Masaru Gotsubo a un trait efficace, plaisant et régulier. Même lorsqu’il déforme ses protagonistes dans des moments plus drôles, ces versions chibis s’harmonisent bien à ses événements plus légers, tout en étant mignonnes et bien faites. Les planches ne sont ni trop remplis ni trop peu détaillés. En clair, le dessinateur maitrise parfaitement le trait de ses personnages et leur mise en mouvement.
En ce qui concerne l’édition, Booken manga nous propose un papier sans défaut, ni trop jaune et ni trop blanc, et la traduction ne présente aucun soucis majeur. On a en prime des annexes en fin de volume.
En somme, Yuzuko peppermint se défend grâce à son héroïne des plus spéciales et efficaces, à son intrigue attractive et des pouvoirs et des phases d’actions intéressantes et fluides. Cependant, tout ceci est relativisé par un humour trop présent et inopportun.